Je n’ai plus de vie.

L’héritier est parti.

Ma job d’été commence.

Mon cours d’été aussi.

Quel bon moment pour démarrer… l’horaire d’été!

Qu’est-ce que l’horaire d’été vous vous demandez? Eh bien ce n’est qu’une fabrication de l’esprit pour justifier un relâchement de ma part. L’année passée ça tombe que j’avais un papier du médecin, cette année, je dois être plus inventif! La mono on attrape ça juste une fois!

Alors oui, de mai à juillet, toute la constance pour laquelle j’ai travaillé si fort, on met ça à la poubelle. Il est donc fort probable qu’il n’y aura pas un nouvel article chaque dimanche matin. Peut-être qu’il y en aura un le vendredi matin. Peut-être une semaine il n’y en aura pas. Peut-être qu’il y en aura deux la même semaine. Peut-être encore le dimanche… C’est l’anarchie!

On m’a toujours dit que c’était important de perturber nos habitudes. Ce à quoi je rajoutais toujours : « oui, peut-être, mais c’est très désagréable ».

Alors ceci est un désagrément de ma part.

Et si vous avez tant besoin de divertissement que ça, allez jouer dehors bon Dieu! C’est l’été!

C’est un bien triste moment dans ma vie.

C’est bientôt l’heure de la migration estivale de l’héritier pour son royaume natal. Certes, nous resterons en communications constantes via les commodités technologiques du futur, mais le lire, ce n’est pas comme l’entendre dire « regarde l’wouâseau » en pointant le ciel.

Honorons donc ces beaux moments que nous avons passés ensemble, mon meilleur ami et moi-même, avec quelques anecdotes de centre d’achats. Voyez-vous, les mardis midis, lui et moi avons la tradition d’aller dîner après nos cours. Cela donne souvent lieu à de cocasses histoires que je vais me remémorer à présent, afin de combler le trou noir dans mon cœur qui grandit de seconde en seconde à l’idée de ne plus le voir pendant tous ces mois…

*

Nous attendions en ligne à une caisse. Une femme s’approche en regardant celle derrière moi :

- Manon?! (Nom modifié pour anonymat) Manon? Manon Poitras?

- Hum non, de répondre la dame derrière moi.

- Ben oui, Manon Poitras! Tu te souviens pas de moi?

- Non!

- Ben oui! J’ai couché avec ton mari, je t’ai libéré!

- Ahhh ouiii!

À ce moment, j’ai fait signe à l’héritier de me suivre et de changer de caisse, car le malaise était beaucoup trop grand pour nous deux.

Je le regrette maintenant, car nous aurions pu entendre la suite de l’histoire et essayer de comprendre ce moment plus que what-the-fuck-esque.

*

Sa description du salon de coiffure, suite à une coupe semi-réussie :

« Quand j’ai vu que la madame sur la chaise à côté avait pas de dents, j’aurais dû comprendre! »

*

Mon repas chinois plein de légumes inspire une conversation existentielle :

L’héritier – Si t’étais un végétal, tu serais quoi?

Moi – Probablement une des grosses fleurs désagréables qui sentent la viande avariée et qui fleurissent presque jamais, juste pour être désagréable.

L’héritier – Moi je serais un séquoia, parce que les gens me disent toujours « hey c’estqu’y’a »… « c’est quo’y’a… »

Je me suis étouffé avec mon brocoli.

*

Sans oublier sa célèbre méthode pour prendre des médicaments :

L’héritier - Faut que tu prennes beaucoup de liquide, pis t’avales l’air avec une première gorgée, pis là tu deviens air tight.

Moi - Ok…

L’héritier - Maintenant que t’es air tight, peu importe la grosseur de pilule que tu vas avaler, ça va y aller tout seul.

Moi – Ah oui? Ça marche pour vrai ça?

L’héritier – Je sais pas, je viens juste de penser à ça…

*

Je t’aime cher ami et je vais m’ennuyer! :’(

Maintenant, va voir tes messages, je t’ai sûrement texté!

Encore une fois, il me semble pertinent de vous rendre jaloux de toutes les choses hi-la-rantes qui se disent au manoir.

Voici un petit aperçu de ce que vous manquez à ne pas habiter chez moi.

*

Moi – As-tu pété?

Papa – Non, c’est mon coccyx qui a craqué.

Papa – Bon, moi je vais vous laisser serrer la vaisselle parce que je peux pas toucher à ça, avec mon rhume…

Moi – Pas de danger que tu te laves les mains et qu’après tu nous aides!

Papa – Oh non, j’aime mieux pas prendre de chance!

Moi – J’ai montré à papa comment faire des squats.

Maman – Squat c’est quand tu veux chier à terre ça?

Papa – Je disais à ta mère que j’ai le goût de manger du homard.

Moi – Ah ouin.

Papa – J’ai eu le goût dans la bouche, une journée de temps!

Moi – Ah ben, t’aurais dû te brosser les dents hein!

Papa – J’ai un documentaire sur Lucien Bouchard d’enregistré ici, vas-tu l’écouter?

Moi – Je sais pas…

Papa – Ben là, ça fait un bout que je le garde…

Moi – Ben est-ce que ça met en péril la capacité de stockage de ton disque dur?

Papa – Non ça ne met pas en péril, mais c’est tannant quand je fais du ménage dessus.

Moi – Oh pauvre toi! Ton doigt doit être épuisé de peser sur la flèche du bas un coup de plus!

Papa – Je t’avoue que ça me fatigue.

Papa – Je sais tout. Des fois je trouve ça difficile d’être parmi le monde ordinaire.

Maman – Le monde ordinaire trouve ça difficile aussi d’être avec toi.

Moi – Ma mère dit toujours que ça sert à rien d’avoir de la mémoire si t’es pas rancunier. On voit que c’est une bonne influence.

L’héritier – Elle t’a formé pour devenir une personne non humaine. 

On peut être contre l’austérité.

On peut faire des grèves.

Mais on ne peut pas être contre les jokes de pets, et je ne fais pas la grève de vous en partager!

Appréciez tous les sommets intellectuels où vous serez menés.

Et je suis très fier de mon processus. Je me suis assis et j’ai pris une douche d’idées en notant tout sur une feuille. Ça faisait longtemps que je voulais m’imposer un processus de création aussi rigoureux, j’en suis donc fort satisfait.

Il est important de saisir la nuance, je ne suis pas nécessairement fier du résultat, mais bien du processus!

*

Mon amie Clémentine, ayant des douleurs aiguës au ventre, va voir le médecin.

- Docteur, j’ai d’énormes crampes! Après les repas, j’ai des ballonnements à n'en plus finir!

Le docteur l’examine et lui dit : Je ne vois rien de problématique. Comment est votre santé intestinale? Est-ce que vous avez de bons gaz?

- Mais docteur, répond Clémentine, je suis une dame respectable, je ne pète pas!

- Vos selles?

- Non plus!

- Ah eh bien ce n’est qu’un peu de constipation! Essayez des pruneaux et revenez me voir dans une semaine.

Quelques jours plus tard, Clémentine retourne chez le docteur.

- Docteur, j’ai encore d’énormes crampes! Et maintenant j’ai mal au derrière!

- Mais avez-vous essayé les pruneaux, demande le médecin?

- Oui, mais je ne suis pas capable d’en rentrer plus que trois…

*

Je prenais le thé avec mon amie Clémentine. Étant une femme de foyer respectable, elle lavait ses vêtements en même temps. En ressortant de la salle de lavage, elle me dit :

- Tu sais lorsque je me prends du jus et qu’il y a une goutte sur la bouteille, j’ai le réflexe de l’essuyer avec mon doigt et de lécher le liquide.

- Oui…

- Je viens de faire la même chose avec mon détergent!

- C'était du quoi?

- C’était de La Parisienne

-Ben dis-toi qu’au moins, la prochaine fois que tu vas péter, tu auras un blanchiment d’anus gratuit!

Bon OK, là je suis un peu fourré.

Vous le savez, j’ai comme instauré la tradition à chaque fête de vous faire une liste et un poème. À l’Halloween c’était quoi faire pour éviter d’avoir des enfants chez vous, à la St-Valentin c’était des activités pour célibataires, tsé, des choses liées aux fêtes.

Mais là, c’est Pâques… Pis je suis fourré! Je sais pas quoi faire comme liste!

Je suis vraiment pas religieux, et pas tant bricoleur, alors je vous ferai pas une liste des meilleures façons de recréer la crucifixion de Jésus dans votre cour. En plus votre cour doit être encore pleine de neige, Pâques est tellement tôt cette année!

Y’a quoi à part ça, les œufs? Des idées de décoration d’œufs? J’ai fait ça une fois dans ma vie, et le vider en perçant les deux bouts et en soufflant dedans m’a tellement écoeuré que, ben tsé, je l’ai pas refait. Alors je suis pas un pro de ça non plus…

Il reste quoi, le chocolat?

J’aime pas ça le chocolat.

Je sais, je sais, prenez un moment pour relire et être surpris, voire offensé du fait que je n’aime pas le chocolat. À chaque fois que je dis ça à quelqu’un, c’est presque comme si j’annonçais que j’étais pas capable de sentir Dominique Michel! Les regards que je reçois là! Oh boy! Probablement qu’y’a une gang de Juifs qui ont même pas regardé Hitler avec autant de dégoût!

Alors bien entendu, les énormes lapins en chocolat, ça ne me titille pas vraiment. Je m’imagine les enfants hyperactifs qui se rentrent ça ben profond dans la gorge et je ne comprends juste pas comment ils font. Je serais probablement malade si je mangeais ça…

Oh mon Dieu! Tellement! Je l’ai ma liste!

Alors voici, sans plus de pompe, transmise par mon père durant mon enfance, la liste des endroits où vomir si jamais on a à être malade! (c’est une vraie liste qu’on m’a fait apprendre quand j’étais petit…)

      1- La toilette

Et si vous vous demandez pourquoi j’ai des petits problèmes mentaux, essayez de faire apprendre cette liste à un enfant de 6 ans et voyez si ça ne cause pas des séquelles.

Alors voilà! Consommez de manière responsable votre cacao, et n’oubliez pas ces règles de base, si jamais le point de non-retour est atteint!

*

Qu’est-ce que c’est Pâques au juste?

Une tradition vétuste?

Une industrie robuste?

Un homme mort et ressuscité,

un lapin génétiquement modifié,

ou une simple orgie chocolatée?

Je pourrais tomber

Dans la moralité

Et dire qu’un dude ressuscité

C’est juste un conte de fées

Parce que moi je suis athée

Donc Pâques, dans le fond

C’est juste un gros congé

On bricole et on pond

Une croix et un jambon

Pour les jeunes, une chasse aux œufs

Une grosse messe plate pour les vieux

Moi j’aime pas le chocolat

Alors du plaisir, j’en ai vraiment pas