Comme
je dis souvent à l’héritier, parfois on fait des choses qu’on n’apprécie pas
nécessairement, mais on les fait parce que c’est bon pour nous. C’est un
concept avec lequel il a de la difficulté, probablement que c’est
générationnel, mais je le travaille, ça va venir…
Eh
bien voici le summum d’un tel exercice, c'est-à-dire me soumettre à des choses
que je n’apprécie pas, simplement pour pouvoir vous raconter l’histoire qui en
découle…
Tout
commença par un tas de terre.
Mon
père et deux de nos voisins (incluant notre sympathique voisin d’à côté) ont
décidé de se faire venir un tas de terre pour faire des jardins. Nous on a
acheté quatre énormes bacs à pattes (pour aider le géant vert que je suis à
jardiner), tandis que notre sympathique voisin s’est construit une belle grosse
jardinière en bois.
J’ai
débattu longuement si je devais aller avec eux acheter la terre, pour ainsi
tenter de provoquer d’autres moments de malaise avec mon sympathique voisin,
sauf que ça perdait un peu trop son côté naturel, alors j’ai préféré jouer à
Minecraft avec l’héritier, et alimenter ma tendinite.
Vint
ensuite la livraison.
Dans
notre cours.
Mon
père et moi remplîmes nos bacs, en combattant la pluie, que dis-je, l’averse,
intermittente. En fin de journée, le sympathique voisin arriva, et nous
décidâmes de l’aider à remplir sa jardinière. Je suis resté, encore une fois,
non pas par grandeur d’âme, mais pour pouvoir conter une histoire. Et UNE
CHANCE que je suis resté, car ce qui suivit ne fut non seulement excessivement perturbant,
mais digne d’être raconté.
Depuis
une année environ, peut-être deux, tous les enfants du carré de maison jouent
ensemble. Ils commencent à avoir des âges similaires, et avec l’arrivée de nos
sympathiques voisins d’à côté, jeunes, gentils, et propriétaires d’un enfant,
je sais pas trop, il y a comme une tendance de voisinage qui s’est créée.
Outre, le bruit, ça ne me dérange pas beaucoup, parce que tsé, notre terrain
est clôturé, sauf que là, je n’étais plus en territoire protégé…
Un
après l’autre, ils sont arrivés à la course, surexcités de voir un gros tas de
terre. Mon sympathique voisin leur a proposé de nous aider, et sérieusement,
celui qui a décidé que de faire travailler des enfants c’était mauvais ne
devait pas être très intelligent. Oui bon, vu que ce sont des êtres de chaos,
le travail peut être fait un peu salopement, mais tout de même, je n’ai jamais
vu de main-d’œuvre plus motivée.
Il y
en avait un qui n’avait pas de pelle, je lui ai gentiment donné la mienne, et
je les ai regardés pelleter le tas de terre et « remplir » les
brouettes. L’important dans la vie, c’est pas de travailler fort, c’est de
travailler intelligemment… ou alors de faire travailler les autres pour vous!
Le
sympathique voisin les motiva en leur disant qu’il y avait un trésor dans la
terre. La fille du groupe dit : « Le trésor, c’est les légumes qu’on
va cultiver avec la terre. » J’ai dû me retenir pour ne pas rouler les
yeux trop forts…
Il y
a un des garçons qui a enlevé ses sandales en criant : « J’aime
ça être sale! » et en sautant dans le tas de terre. L’autre a dit :
« Moi j’aime pas ça tant que ça, je viens de me laver. » Il devint alors
mon préféré, et je lui montrai quelques trucs pour bien transporter la brouette
(et ainsi me libérer d’une autre tâche).
Je
ne sais pas trop ce que j’ai, quand je suis avec des enfants, mon inconfort
général me transforme un peu en
mononcle, probablement pour essayer de démontrer un certain contrôle et une
autorité face à ces choses complètement hors de mon champ d’expertise, et de
m’apporter une crédibilité en tant que « grande personne ».
À la
fin du travail, mon préféré nous dit : « On vous a aidé alors vous
allez nous payer? Moi j’ai 190$ dans mon compte de banque. »
Et
ma réponse fut : « Ah ben c’est assez, t’en as pas besoin de
plus que ça à ton âge. »
Et
je rentrai à la maison.
Sortons nous de la monarchie syndicaliste. Revenons aux valeurs de 1830. Vive les semaines de travail de 7 jours et les enfants-travailleur!
RépondreEffacerJe vois que tu raffines les lignes de ton futur parti...
RépondreEffacerJe ne peux rien te cacher.
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