dimanche, janvier 24, 2016

Confiance glissante

Mon meilleur ami n’est rien sinon un être acharné… On est retourné patiner.

L’héritier – Mais on va aller patiner là.
Moi – Hahahaha, j’ai peur!
L’héritier - DEMAIN
Moi – AHHHH non!!!
L’héritier – Matin
Moi – Oh mon Dieu…
L’héritier – Mouhahahaha! Non on va aller nager, calme-toi le poil.


Mais il reste que dans la piscine, il m’en a reparlé, et bien que j’étais réticent à l’idée, en plein milieu d’une longueur je me suis retourné vers lui et je lui ai dit « oui, on y va! »

J’avais décidé que je dirais oui plus souvent cette année, et ceci fut le premier pas.

Mais, si mon épopée de l’année passée m’a appris quelque chose, c’est que l’héritier est un horrible pédagogue. Alors cette fois-ci, fidèle à mon mode de fonctionnement naturel, je me suis fait une liste de manœuvres, de trucs, de conseils, colligés de plusieurs sites web. Elle était conçue dans une optique de refaire connaissance avec la glace, suite à près d’un an d’absence, et aussi à reprendre confiance en les bases. Ou même, apprendre les bases d’une façon plus explicite, parce qu’à part les « ben là, avance, tu vois, tu patines » de l’héritier, je ne sentais pas que j’avais été formé adéquatement sur les bases. En parallèle, le capitaine m’avait mieux formé à la nage.

La voici la liste :
  • Tenir la bande et faire aller le pied pour sentir la glace;
  • Me déplacer en faisant des 8 avec mes patins;
  • Pour arrêter, pousser mes talons à l’extérieur et faire comme une pointe de tarte;
  • Si je suis instable, m’accroupir pour reprendre mon équilibre, ou tomber par en avant ou sur le côté. Aussi, utiliser mon poing pour amortir la chute;
  • Pour remonter, mettre un pied sur la glace et mettre tout mon poids sur cette jambe pour me relever.

J’ai exposé cette liste à l’héritier. Il m’a dit que c’était une bonne liste. Avant de quitter pour la patinoire, je l’ai averti que je voulais m’y coller, que je ne voulais pas qu’il me pousse à faire autre chose, qu’il me brusque dans mon déroulement, bref, je voulais qu’il s’amuse à patiner et qu’il me laisse tranquille. Et étant donné que la liste avait son approbation, tout irait bien. Hein?

Bien entendu, trente secondes ne s’étaient pas écoulées après mon premier contact avec la glace que l’héritier commença à me dire des « aller, patine » ou des « avance », allant à l’encontre de tous mes souhaits.

J’aurais mis terme à notre relation sur le champ. Finalement, je me suis rabattu à ne pas communiquer avec lui pendant deux heures suivant notre patin, mais, alors que j’étais sur la glace, à répéter en boucle des « va-t’en », « arrête », « tu m’énerves », « laisse-moi tranquille » et autres commentaires tendres, j’étais prêt à le bannir de ma vie, et vivre la dépression qui en découlerait. TOUT pour pouvoir faire mes petits 8 sur la glace!

Après une dizaine de minutes, sentant que mes petits 8 étaient peut-être insuffisants comme mode de déplacement (c’parce qu’il faut que tu aies un peu d’élan pour faire ça, me dit-il), j’ai commencé à faire des plus grands pas, des glissés, et finalement, j’ai recommencé à faire ce que je faisais l’année passée, c'est-à-dire me déplacer avec semi-compétence sur la glace, mais sans fluidité.

L’héritier - Arrête de dire que t’es pas capable de patiner, tu patines!
Moi - Oui, mais non, c’est pas tout à fait correct là…

Une chanson des Killers s’est fait entendre, et j’ai fait trois tours de plus pour ce cher monsieur Flowers, mais dès que la chanson s’est terminée, j’ai délacé mes patins.

Ce qu’on peut conclure de ce moment : la pédagogie de l’héritier est aussi exécrable qu’avant, j’ai aussi peu de confiance en moi qu’avant, mes habiletés sont au même niveau qu’avant, bref, le temps passe et rien ne change!

Contactez-moi si vous voulez acheter une paire de patins usagés.


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