Dans
le temps, lorsqu’on me demandait : « qu’est-ce que tu fais ce
soir? » et que je répondais que j’allais me faire couper les cheveux, on
m’accusait souvent de créer des événements. Dans le sens que j’accordais un
degré d’importance non mérité à certaines choses.
Depuis
trois ans de blogue, on peut, je crois, tous dire que ces accusations sont
fondées.
Et
question de pousser le tout à l’extrême, je vous présente ma nouvelle
capsule : Accomplissements et embuches dopés aux stéroïdes, où je me vante
et me plains de choses relativement anodines de ma semaine!
*
J’avais besoin d’un livre à la bibliothèque à
l’école.
J’ai donc fait une recherche sur le site de
ladite bibliothèque afin de m’assurer sa présence en rayons (c’est pas vrai que
je vais marcher de mon bureau à la bibliothèque pour rien!). Ça a été long,
mais j’ai finalement réussi, parce que je suis persévérant.
Une fois arrivé, je commence à chercher un
panneau qui indique à quel étage se retrouvent quelles sections. Je ne trouve
pas le panneau. J’emprunte donc une cage d’escalier, car je sais qu’il y a des
affiches d’indication à côté de chaque numéro d’étage. Rendu au quatrième je
n’ai toujours rien trouvé, mais je sors malgré tout. Je finis par trouver une
liste complète affichée sur un mur et je découvre que le livre que je recherche
est au niveau 0.
Dans l’ascenseur, aucun bouton 0. Je sors donc
au premier et retourne dans la cage d’escalier précédemment empruntée.
Incapable de descendre au niveau 0. Je vais au fond de la bibliothèque jusqu’à
une autre cage d’escalier que je connais. Arrivé au niveau 0, les portes sont
barrées, les lumières fermées, et il y a un trou dans le mur dû à des travaux.
Cela fait maintenant presque quinze minutes que
je me promène d’étage en étage, et je commence à avoir faim, car midi est
largement sonné. Je me replis donc à demander l’aide de la personne à
l’accueil, mais hélas, la file est longue et mon ventre grogne. J’abandonne
donc ma quête du niveau 0.
Le lendemain, mû par une persévérance de fer (et
aussi l’inévitabilité que j’ai besoin du livre), je retourne à la bibliothèque.
Cette fois-ci, je ne compte pas perdre mon temps
comme la veille. Je me dirige immédiatement au comptoir d’aide… et la commis
est occupée et d’une lenteur incroyable. Plutôt que d’attendre, je vais au
quatrième étage, prenant comme hypothèse que la personne à ce comptoir devrait
être libre. Elle l’est (quoi qu’accompagnée de son enfant? Je ne pose pas de
question).
Elle m’indique que pour me rendre au niveau 0,
je dois descendre au premier étage et prendre une troisième cage d’escalier
jusqu'alors non essayée.
Hey là le niaisage, me dis-je. C’est pas vrai
que je vais descendre juste pour prendre l’escalier, je peux le prendre d’ici.
Je marche donc en direction de cette troisième cage, et que vois-je, une barre
« sortie d’urgence » sur la poignée. Voyons!! Pourquoi ne puis-je
aller au niveau 0?!
Je me résigne donc à suivre les instructions, et
je descends au premier, pour ensuite me rendre à la troisième cage d’escalier,
qui est, du premier étage, accessible. Enfin au niveau 0! Étant un expert du
système Dewey, je trouve mon livre en un rien de temps, et je ressors, fier
d’avoir surmonté toutes ces embuches que la vie a mises dans mon chemin!
*
J’avais un rendez-vous avec mon entraîneur au
gym.
Pour vérifier ma posture, il me demande de faire
des squats. Je m’exécute devant lui, et il n’en revient pas. Il me dit que j’ai
la morphologie parfaite pour faire des squats. J’ai les jambes tellement
longues que je peux descendre plus bas que les cuisses parallèles au sol, tout
en gardant le dos droit.
Il me demande s’il peut me montrer à ses
collègues.
Beaucoup trop énervé d’avoir enfin trouvé une
autre utilité à ce corps dégingandé que je ne comprends toujours pas, j’accepte
à revêtir le statut d’animal de cirque le temps d’une démonstration.
Ses collègues ne partagent pas son enthousiasme
(et ne comprenne surtout pas ce qui se passe), mais admettent que je suis
impressionnant. C’est probablement un des plus beaux jours de ma vie, et ça
plante dans ma tête la graine de la possibilité que je sois un X-Men.