dimanche, août 31, 2014

Les poignets qui piquent


Voilà maintenant près de trois semaines que nous regrettons le départ trop hâtif de Robin Williams. Étant saturés de « Mrs Doubtfire », « Jumanji », « La société des poètes disparus » et autres œuvres de qualité, nous pouvons maintenant avoir une discussion sérieuse sur le fond du sujet de cet événement tragique.

Le suicide.

Peu de gens sont au courant, mais j’ai déjà moi-même pensé quelques fois au suicide. Oui, il m’est arrivé, en travaillant avec des gens, de me dire « mon dieu, tu pourrais pas te suicider toi, mesemble que ça rendrait ma vie plus simple! »
Je sais, venant de moi, c’est surprenant.

Mais pour ce qui est de penser à me suicider, moi, bien sûr que non! Faisons la liste :
Je suis un homme.
Blanc.
Hétérosexuel.
Nord-américain.
Venant d’une famille relativement aisée.
Avec des parents qui m’aiment.
Non-divorcés.
De quoi ai-je à me plaindre!
Le pire qui me soit arrivé, outre ne pas pouvoir postuler pour un poste d’auxiliaire d’enseignement à l’université, car je suis trop riche et pas un immigrant, c’est de ne pas avoir aimé mon emploi, et d’avoir été un peu déprimé pendant quelques mois, avant de finalement effectuer un retour aux études.

Bon, je sais que pour plusieurs, ce détail fait en sorte que mon opinion perd beaucoup de valeur, mais bien que je ne sois pas un expert en « difficultés de la vie », je peux vous dire ceci : lorsque vous broyez du noir, il est primordial D’EXTÉRIORISER vos sentiments! Ne gardez pas ça en dedans à vous consommer l’âme. Parlez-en! Écrivez-le! Peignez-le! Courez-le! Nagez-le! Faites tout ce que vous pouvez pour vous débarrasser de cette déprime-là, car on voit vers où ça peut nous mener. Qui sait, vous vous découvrirez peut-être une âme d’artiste!

Trouvez-vous un ami à qui parler, des amis même si vous pouvez, du soutien, de l'appui. Un problème se règle mieux à plusieurs. Ils peuvent vous apporter une opinion extérieure, voir la chose sous un autre angle, une nouvelle perspective, etc. Ne combattez pas vos démons seul, parce qu’ils ont déjà une longueur d’avance, ils vous tiennent à la gorge et vous étouffent.

Et si jamais vous avez tout fait et tout est perdu, j’ai récemment appris que c’est dans le sens de la longueur qu’il faut couper, pas perpendiculaire, comme ça les veines risquent moins de se refermer.

Mais vraiment, essayez d’en parler avant. Vous ne voudriez pas laisser une facture salée de nettoyeur à la succession!

dimanche, août 17, 2014

Mais avec les infirmières par contre!


Jusqu’à présent, ce blogue a été, entre autres, une démonstration de mes difficultés d’interaction avec les gens. Collègues de classe, amis, voisins, personne n’est à l’abri de mes commentaires acerbes, désagréables et attachants.

Mais avec les infirmières par contre!

J’ai passé un taco cette semaine (insérez blague de mets mexicains ici), toujours en lien avec ma charmante mono. Je ne sais pas qui d’entre vous, paires de lecteurs, avez déjà passé un taco, mais ce n’est pas vraiment intéressant comme expérience. Je me suis présenté à la salle d’attente, j’attendais le steak haché et le fromage (voici la blague de mets mexicains), mais tout ce qu’ils m’ont donné est un truc à boire. J’emploie le mot « truc », mais j’aurais très bien pu dire : martini chimique, térébenthine diète, dépotoir liquide, urine du diable, vin blanc…  C’était pas vraiment bon. 250ml à boire durant la première heure d’attente, et 250ml dans la deuxième heure.

La première moitié a relativement bien passé. Je prenais une gorgée à chaque fois que je terminais la lecture d’une page du livre que je m’étais emporté, afin de maintenir un rythme constant. La deuxième moitié par contre… les gorgées diminuaient au fur et à mesure que le temps passait, mais étrangement, mes grimaces, elles, s’accentuaient.

Lorsque j’ai été appelé dans la salle de préparation, j’ai enfilé une jolie jaquette et j’ai apporté mon cruchon vide et mon verre de papier.

« Qu’est-ce que je fais avec ça? »
« Oh, tu peux le jeter dans la poubelle. Tu as tout bu? »
« Ouais, la deuxième moitié a été difficile par contre! »
« Ah oui? Pourtant on t’avait mis un peu de rhum dedans! »

Immédiatement, mon cerveau a pensé à mon foie, et mon médecin qui m’a dit de ne pas boire d’alcool, avant de, bien sûr, rire de la blague.

« Ben vous auriez dû en mettre plus, parce que ça a pas aidé vraiment! » (Bluff, mais jouons le jeu)
« Tu vois, dit-elle à une autre infirmière, on devrait aller acheter des trucs pour mettre dedans. »
« Ouais, de répondre celle-ci, ça nous prendrait des cobayes pour tester. »
« Si vous pouvez améliorer le goût là, je vais vous goûter à ça. Je peux revenir demain.»
« Avoue que la deuxième moitié aurait mieux passé avec un petit goût d’orange? »
« Ah oui, définitivement, ça aurait été ben meilleur! »

Ensuite vint le temps de poser le cathéter, et de la petite vérification de routine :
« Es-tu allergique à des médicaments? »
« Non, pas à ce que je sache. »
« OK. Tu as encore tes deux reins, ils fonctionnent bien, ça y’a pas de problème… »
« Ouais, j’ai tous mes morceaux, j’ai jamais eu de quoi là. C’est même la première fois que je mets une jaquette d’hôpital! »
« Ah, ben ça te fait bien, bleu comme ça. »
« Ouais, j’ai pris le bleu de plus foncé pour aller avec mes yeux. »

Suivi d’encore plus de complicité :
« Tu as le même nom qu’un ami de ma fille qui allait à l’école avec. J’ai vu ça sur la feuille, j’ai dit, hey c’est tu lui? Mais il a 19 ans, alors c’est pas toi. »
« Ah non, vraiment pas! »
« Il était ben gentil et drôle… »
« Ah ben c’est peut-être moi finalement! »

Ensuite elles m’ont rentré dans un gros tuyau et m’ont injecté de l’iode pendant dix minutes.
Les salopes!
Je suis pas sympathique avec les bonnes personnes!

vendredi, août 01, 2014

Persévérence de voisinage


Si je suis une coquerelle, il me manque quelques pattes.
La mono est dure, le repos est le seul remède.
Soleil, chauffe tendrement les confins de mon cœur.
Depuis quand m’exprimé-je en vers?
De quoiceque j’parle?
#DélireD’intérieur      #JeDoisSortirUnPeu        #BlameItOnMono


Bonjour groupe!
Comme vous avez pu constater, je me suis fait très discret ces dernières semaines. Avec le travail, le cours d’été et la mono, tous mes temps libres, qui n’étaient pas liés à l’étude, étaient passés à siester.

Eh bien, mon médecin s’est occupé de tout cela, et m’a mis en arrêt de travail, afin de revirer le tout. Maintenant, mon agenda est bondé de siestes, de dodos, de repos et de sommeil, et c’est durant mes temps libres que je me rends utile à la société.

#UtilitéDouteuse

Bien sûr, être à la maison 24h/24 fait en sorte que je peux profiter des petits plaisirs de la vie, de l’extéri—bon OK, j’ai encore eu l’air fou devant mon voisin. Du moins, je crois que j’ai eu l’air fou, car cette fois-ci, bien que ce que j’ai dit fût assez énorme, je l’ai dit dans un contexte de groupe, donc ça a peut-être passé à côté.

Mon père a décidé de remplacer les quelques arbustes morts sur le terrain par des arbustes à bleuets. Très bonne idée, vive le jardinage urbain! Mais, étant mon père, il ne pouvait pas prendre le dossier en mains, et planter des arbustes à bleuets, non, ma mère et moi devions en discuter avec… avec qui? Eh oui, avec les voisins! Nos nouveaux voisins, qui sont très gentils, et qui semblent avoir un intérêt pour les plantes à fruits.

« Venez voir et en parler, pour avoir de l’information! »
« Papa, j’ai deux questions. On a des arbustes morts? »
« Oui. »
« On pourrait planter des bleuets à la place? »
« Oui. »
« Ça me suffit, j’ai pas besoin d’en parler plus. »
« Non non, venez, venez faire du voisinage! »

Ma mère et moi sortons donc et allons chez les voisins, qui sont assis dehors avec des seaux de bleuets et du mousseux. En nous voyant arriver, la voisine dit : « Oh, il va manquer des chaises », et commence à déplacer ses meubles de patios. Voulant lui éviter tout ce trouble, je réponds :

« Oh non non, c’est correct, je viens pas passer ma soirée assis ici à regarder des bleuets. »

Moi je l’ai l’affaire!