Les gens qui me connaissent bien savent que je dis régulièrement qu’il y a de l’argent qui se perd du fait qu’il n’y a pas de caméras d’installées chez moi. Voici un petit éventail de la folie qui se passe au manoir, et qui est la preuve que ça ne sert à rien de sortir, parce que le party est définitivement à la maison.
 **
Moi - On a tu un historique de maladies cérébrales débilitantes dans la famille?
Maman - Non nous c'est le cœur, alors toi y'a aucun danger.


Maman – Bon, là prends pas mon sac, je le mets dans celui-là.
Moi - OK alors faut que je prenne ton sac?
Maman - Ouais... C'est ça...
Moi - Moi une de mes forces c'est l'écoute. On me le dit souvent, on dit « Alexandre, écoute. »

Maman - Moi j'ai jamais lavé ça de ma vie un four, j’sais même pas comment. Quand y'est sale, j’le jette
Moi - Comme tes bobettes.
Maman - Comme mes bobettes !


Papa - Qu'est-ce que tu fais pour dîner?
Moi - Des grilled cheese.
Papa - Peux-tu m'en faire un?
Moi  - Ouais, combien de tranches de fromage?
Papa - Deux, pis beurre-moi les côtés, et en dedans aussi
Moi  - Je vais juste beurrer les côtés, comme d'habitude, et je vais essayer de ne pas vomir dedans malgré ce que tu viens de me dire, c'est un bon deal?
Papa - OK!


Moi  - Maman, va falloir qu'on ressorte nos poignards
Maman - Comment ça ?
Moi - Le klaxon de la petite fille à côté est de retour.
Maman – Hahahahaha !
Moi  - Va falloir qu'on aille l'éventrer... Pis va falloir faire quelque chose pour le klaxon aussi !

Papa - C'est drôle hein!
Maman - C'est beau on l'a rit une première fois, t'as pas besoin de la répéter...
Papa - Toi t'as décidé que tu voulais pu me laisser vivre !
Maman - Le moins possible !

Maman - Qu'est-ce que tu fais avec mon iPad?
Papa - J'essaie d'installer la presse +.
Maman - Non, lâche mon iPad !
Papa – Pourquoi ?
Maman – J’veux pas !
Papa - Envoie essais-le, tu vas aimer ça…
Maman – Non !
Moi  - Papa y'a beaucoup de cas de viols qui ont commencé avec une conversation semblable…


Moi - Pourquoi on n’a pas d'assiettes à fondu avec ça?
Maman - Parce que j'y ai pensé après.
Moi - Ben là, comment je vais faire pour manger ça, j'ai pas de compartiments


Un appel de la famille…
Moi - Oh Magog c'est 819?
Papa - Ben oui!
Moi - Oh! Ça se pourrait que je les aie ignorés souvent alors!


Maman - Gros tas de vomi ! Gros tas de vomi !
Papa - Hein?
Maman – Gros tas de vomi ! Gros tas de vomi !
Papa - J’comprends pas
Moi - Ben là papa, gros tas de vomi, mesemble c’est évident !



Une fois revenus chez Fofie, nous sortons le nécessaire du parfait petit jardinier, ses graines, des pelles, on ouvre le sac de terre, et, après une période de décision et de classement des fleurs, nous débutons le plantage. Tout va bien, jusqu’à ce que le doute s’imprègne dans la tête de mon amie :
-Y’a tu un sens sur les graines ?
-Ben oui, t’as pas suivi les flèches ?!
Finalement, nous plantons tout plein de fleurs, de fines herbes, des vraies Martha Stewart !

Après notre expérience horticole, Fofie et moi décidons d’aller au centre d’achats, parce que… avons-nous vraiment besoin d’une raison ? En route vers l’autobus, elle me fait une confidence :
-J’ai vraiment peur des morts vivants en ce moment. J’ai commencé à écouter Walking Dead avec mon chum pis j’ai peur d’en voir dans la rue.
Je lui rappelle ce que veut dire le mot « fiction » et nous entrons dans l’autobus.

Malgré que je sois l’incarnation du bon sens et du réconfort, je ne peux résister de l’amener dans un coin désert d’un magasin en fermeture et lui dire que ce serait un endroit parfait pour voir des zombies. C’est beaucoup trop tentant !
-Hey non dis-moi pas ça, je suis sûre qu’il y en a pour vrai !
En sortant, elle voir un chandail un peu hippy en rabais.
-Oh regarde comme ça serait beau, genre sur le bord d’un feu !
-Vas-tu souvent sur le bord d’un feu Fofie ?
-Ouin, je suis en train de me créer des besoins hein ?
-Peut-être.

+1 point pour l’effort budgétaire !

Dans le mail, nous arrivons face à face avec une maman et sa poussette. Je me tasse du bon côté, mais Fofie se fait prendre dans le « tango du miroir » où la personne se tasse toujours du même côté que soi. Elle fait brasser le bébé 2-3 fois, à gauche, à droite, à gauche, à droite, en essayant de se tasser du chemin. Le bébé ne pleure pas, mais quand la maman quitte, il est sûrement vert.

 Nous allons acheter des accessoires gonflables de plage pour un shooting photo sur lequel elle est styliste, et par la suite, elle va se faire faire les ongles. Pendant ce temps, j’ai la face du gars dans un salon d’ongles, c'est-à-dire « oh mon dieu qu’est-ce que je fais ici », et j’hallucine sur les vapeurs de produits, de colle, de vernis, de laque, pendant que Fofie se fait engueuler et taper les mains par les petites Coréennes parce qu’elle bouge trop.

Journée parfaite quoi!
Une des joies de ma vie cette année fut le retour à l'école de mon amie Fofie. Premièrement parce qu'elle a enfin quitté son emploi qui la menait nulle part et qu'elle va maintenant s’épanouir en tant de femme merveilleuse, mais surtout parce que sa présence universitaire coïncide parfois avec la mienne et on se voit plus souvent que lorsqu’elle était attachée à son bureau!

Afin de célébrer la fin de sa première session, ou plutôt sa survie de première session, nous avons passé une journée palpitante ce printemps. Une journée folle, colorée, rocambolesque, intéressante, bref une journée à son image. Si ça avait été une journée à mon image, elle aurait été sarcastique, un peu désagréable, sombre et structurée. Voici la journée !!

Nous nous donnons rendez-vous pour déjeuner. Dans l’autobus, une mère vient s’asseoir devant moi avec son enfant, dont, à ce jour, j’ai des doutes sur la nature de ses gênes… J’irais pas jusqu’à dire qu’elle était déficiente, parce que ce serait scientifiquement irresponsable de moi de poser un tel jugement sans un microscope ou un doctorat, sauf qu’il serait aussi sociologiquement inacceptable de moi de dire que c’était une enfant de BS, mais tsé, mettons… En tout cas, elle avait les yeux très distancés, inspiration reptilienne, et elle mangeait un sac de fromage en crottes (qui fait squik, pas orange là) en ouvrant la bouche assez grande pour qu’on ne soit pas capable de distinguer ses petites dents de bébé des morceaux de fromage… C’était un gâchis total. À leur arrêt, la mère, qui possédait fièrement une grosse face et une ligne de sourcils vraiment trop mince, la prend par le bras, mais pas juste « viens ma belle, je vais te guider vers la porte, et ensuite nous pourrons passer une journée mère et fille très fonctionnelle »… La fille ne touche pas par terre! Elle flotte à un pouce du sol, le bras bien tendu vers le haut, l’autre qui tient son sac de fromage, elle a un énorme sourire, et un morceau de fromage de collé sur la joue. Non, deux morceaux de fromage de collés sur la joue. Elles sortent de l’autobus, et je commence immédiatement la prise de note pour une future histoire…

Au resto, je prends place et attends mon amie, qui arrive quelques minutes après moi, le teint floridien, toujours d’une beauté surhumaine. Elle me dit : « Est-ce que tu veux planter des fleurs avec moi aujourd’hui ? » « Ouais, pourquoi pas ! », lui réponds-je. 

Nous mangeons, elle me raconte son voyage et toutes les sordides péripéties qui lui sont arrivées, parce qu’elle a le karma de Mr. Bean et qu’il lui arrive toujours n’importe quoi. Après le repas, nous partons en direction de la quincaillerie du coin afin d’acheter le matériel nécessaire pour s’occuper de ses boîtes à fleurs.
-Il me reste des graines de l’année passée.
-As-tu des pots pour les partir ?
-On en achètera.
-Ou bien, t’as pas des cartons d’œufs ?
Et là je ne me souviens plus qui a eu l’idée, mais tout ce que je sais, c’est que Fofie et moi on se met à fouiller dans les bacs de récupération des gens alors que nous nous rendons au magasin. C’est un peu inspiration itinérante, mais quand même, on a trouvé deux cartons de douze œufs, donc vingt-quatre fleurs mes amis ! Dans un contexte d’effort budgétaire, nous méritons sûrement une médaille, sûrement.

Pour savoir ce que nous avons fait avec ces cartons, vous devrez revenir la semaine prochaine, pour la suite !
Je sais, c’est si cruel de quitter sur un suspense tel !


Ceci est une montée de lait que j’avais débutée l’hiver passé, mais que je n’avais jamais terminée. Permettez-moi donc de me brancher sur une trayeuse et de la terminer, parce que tsé, garder du lait trop longtemps ça fait mal aux sei—ok on va passer à autre chose là, ce gag est trop étiré.
Je suis désolé si vous vous reconnaissez dans ceci. Ce n’est pas contre vous que j’en ai, mais contre… euh… le système. Ouais c’est ça, c’est contre le système que je suis frustré…

Êtes-vous sérieux?
Non, reprenons, êtes-vous… sérieux?! Vous voyez pas?
Mettons que vous avez un travail d’équipe à faire et que vous ajoutez une touche légère et comique parce que le travail s’y prête et que vous avez le goût de démarquer votre travail de celui des autres. Êtes-vous sérieux?
Vous allez me dire, ça dépend on met « sérieux » en opposition avec quoi. Si on met « sérieux » en opposition avec « être drôle et faire des blagues », on n’est AUCUNEMENT sérieux. Toutefois, si on met « sérieux » en opposition avec « travailler tout croche, faire n’importe quoi, ne pas accorder de l’importance à ses tâches », eh bien alors ceci n’ampute en rien le caractère « sérieux » du travail.

Toutefois, j’ai découvert, à mon grand désarroi, qu’il existe des gens un peu peureux, qui ne veulent pas trop déplaire et se démarquer dans la vie. Oui, ces gens de qui je ris à chaque début de session, car ils sont trop « vanille » et inintéressants. Il y a des gens qui sont bien heureux de rentrer dans le moule, de suivre les consignes, de se prendre au sérieux et d’être d’un ennui mortel. (Faut pas être un génie pour comprendre que quelqu’un dans une équipe de travail m’a dit que je devrais refaire la partie que j’avais faite pour la rendre un peu plus « sérieuse ». Je ne suis même pas subtil hahaha!)

J’écoutais une vidéo sur Youtube de John Cleese, le grand comédien, qui donnait une conférence sur la créativité, et de comment penser de façon créative pour régler des problèmes, en entreprise, dans la vie, etc. Il a fait ce parallèle, des gens qui osent « sortir de la boîte » et qui se font lever le nez dessus, car on ne les voit pas comme étant « sérieux ». Il a proposé de remplacer le mot, dans ce contexte, par « solennel ». Je vous paraphrase/traduit librement ses propos parce qu’il est beaucoup plus intelligent que moi sur le sujet, mais on peut très bien s’asseoir à une table et parler de sujets sérieux : l’éducation de nos enfants, le sens de la vie, notre mariage, en riant, et ça ne rendrait pas les sujets moins sérieux. La solennité par contre, ne sert à rien. Il fait l’exemple que les plus beaux services funéraires auquel il est allé avaient beaucoup d’humour et ça a rendu l’événement cathartique et touchant. Il rajoute que la solennité ne sert que ce qui est pompeux, et que les gens qui se piquent à l’importance savent que leur égotisme peut être détruit par l’humour, et donc le voient comme une menace.

Je propose donc fortement qu’on intègre le mot « solennel » à notre quotidien (ou notre hebdomadaire, faudrait pas en abuser), pour désigner, comme sa définition l’indique, ce qui est empreint de gravité et qui prend des airs d’importance, et que par la suite on le bannisse.

Soyez sérieux, mais pas solennels!

*Fun Fact : le mot « sérieux » a été employé 15 fois dans ce texte.*

 

Aujourd’hui, c’est le jour des Morts! Alors, ne vous étonnez pas si vous voyez passer dans la rue Jimi Hendrix, la Poune ou le jugement d’Yves Bolduc!

**
N’étant pas quelqu’un de vraiment tendance, je n’ai pas encore attrapé l’ebola. Par contre, vous vous souviendrez que cet été, j’ai eu la joie de faire de nombreuses siestes dues à la mononucléose. Appelons là l’ebola du « premier monde », car les similitudes sont très présentes : ça se transfère par les fluides corporels, c’est un virus, c’est… c’est ça là, pareil! Alors finalement, je suis tendance, mais alternatif.

Oui, je dis que ma situation était du même calibre que tous ces milliers d’Africains (non importants) et ces deux-trois Américains (importants). Non, je n’ai pas honte! C’est important de sensibiliser les gens! La mononucléose fait des dizaines de morts par année, peut-être, je pense, c’est plausible, non? En tout cas! J’étais fatigué!

Tout ça pour dire que cette semaine, lors de mon dernier suivi médical (suivi qui incluait une prise de sang aux deux semaines pour contrôler mon foie), l’hôpital m’a laissé un doux souvenir de tout ce processus, sous forme de patients extralouches dans la salle d’attente.

Premièrement, trois personnes probablement lointains cousins de la famille Addams. Un frère et une sœur (dans probablement la fin quarantaine, mais mes estimations d’âge sont jamais bonnes), et leur mère (septuagénaire peut-être…). Le frère avait un visage de soumis/victime, c’est sûr qu’il se fait encore battre, la mère avait les cheveux rouges, pas besoin d’en rajouter, et la sœur! Oh la sœur! Si elle faisait un sourire en coin après ses phrases, elle serait probablement la femme la plus cool au monde, avec un sens de l’humour incisif et délicieux. Malheureusement, avec ses yeux actuels, elle avait surtout l’air médicamentée. « Toi mon frère à l’autre bout, qu’est-ce que tu penses de ça si on va manger là, avons-nous un consensus? » Ça aurait très bien pu passer pour un genre de sarcasme ou de commentaire faisant référence à un événement antérieur, si seulement elle avait pas l’air si droguée! Ah oui, et pour un portrait assez juste de son apparence, tapez « Yzma » dans Google.
Allez-y, je vous attends…

De rien, ça me fait plaisir.

Derrière eux, une vieille infirmière retraitée, avec son mari. Normalement, les vieilles retraitées qui parlent trop fort, ça m’énerve, mais elle! Elle était tellement drôle!

« Mon mari il dit tellement de niaiseries que sur sa carte d’assurance maladie, où le don d’organe au verso ça dit ne pas donner sa langue à un muet, il va virer fou! » Aucun bon sens! Ou lorsqu’elle expliquait à un pauvre malade captif que son mari avait les deux genoux et une hanche de refaits : « La belle mère, la vieille colisse, a pas laissé d’héritage à part des mauvais os! » Elle était fantastique!

Et finalement, l’infirmière était en formation, et elle a semi-manqué ma prise de sang.
Je vous ai menti, c’est le bleu sur mon bras le souvenir…
Présenté par Blogger.