Fofie universitaire (partie 1)
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Une des
joies de ma vie cette année fut le retour à l'école de mon amie Fofie.
Premièrement parce qu'elle a enfin quitté son emploi qui la menait nulle part
et qu'elle va maintenant s’épanouir en tant de femme merveilleuse, mais surtout
parce que sa présence universitaire coïncide parfois avec la mienne et on se
voit plus souvent que lorsqu’elle était attachée à son bureau!
Afin de
célébrer la fin de sa première session, ou plutôt sa survie de première
session, nous avons passé une journée palpitante ce printemps. Une journée
folle, colorée, rocambolesque, intéressante, bref une journée à son image. Si
ça avait été une journée à mon image, elle aurait été sarcastique, un peu
désagréable, sombre et structurée. Voici la journée !!
Nous nous
donnons rendez-vous pour déjeuner. Dans l’autobus, une mère vient s’asseoir
devant moi avec son enfant, dont, à ce jour, j’ai des doutes sur la nature de
ses gênes… J’irais pas jusqu’à dire qu’elle était déficiente, parce que ce
serait scientifiquement irresponsable de moi de poser un tel jugement sans un
microscope ou un doctorat, sauf qu’il serait aussi sociologiquement
inacceptable de moi de dire que c’était une enfant de BS, mais tsé, mettons… En
tout cas, elle avait les yeux très distancés, inspiration reptilienne, et elle
mangeait un sac de fromage en crottes (qui fait squik, pas orange là) en
ouvrant la bouche assez grande pour qu’on ne soit pas capable de distinguer ses
petites dents de bébé des morceaux de fromage… C’était un gâchis total. À leur
arrêt, la mère, qui possédait fièrement une grosse face et une ligne de
sourcils vraiment trop mince, la prend par le bras, mais pas juste « viens
ma belle, je vais te guider vers la porte, et ensuite nous pourrons passer une
journée mère et fille très fonctionnelle »… La fille ne touche pas par
terre! Elle flotte à un pouce du sol, le bras bien tendu vers le haut, l’autre
qui tient son sac de fromage, elle a un énorme sourire, et un morceau de
fromage de collé sur la joue. Non, deux morceaux de fromage de collés sur la
joue. Elles sortent de l’autobus, et je commence immédiatement la prise de note
pour une future histoire…
Au resto, je prends place et attends mon amie, qui arrive quelques minutes
après moi, le teint floridien, toujours d’une beauté surhumaine. Elle me
dit : « Est-ce que tu veux planter des fleurs avec moi
aujourd’hui ? » « Ouais, pourquoi pas ! », lui
réponds-je.
Nous
mangeons, elle me raconte son voyage et toutes les sordides péripéties qui lui
sont arrivées, parce qu’elle a le karma de Mr. Bean et qu’il lui arrive
toujours n’importe quoi. Après le repas, nous partons en direction de la
quincaillerie du coin afin d’acheter le matériel nécessaire pour s’occuper de
ses boîtes à fleurs.
-Il me
reste des graines de l’année passée.
-As-tu des
pots pour les partir ?
-On en
achètera.
-Ou bien,
t’as pas des cartons d’œufs ?
Et là je ne
me souviens plus qui a eu l’idée, mais tout ce que je sais, c’est que Fofie et
moi on se met à fouiller dans les bacs de récupération des gens alors que nous
nous rendons au magasin. C’est un peu inspiration itinérante, mais quand même,
on a trouvé deux cartons de douze œufs, donc vingt-quatre fleurs mes
amis ! Dans un contexte d’effort budgétaire, nous méritons sûrement une
médaille, sûrement.
Pour savoir
ce que nous avons fait avec ces cartons, vous devrez revenir la semaine
prochaine, pour la suite !
Je sais,
c’est si cruel de quitter sur un suspense tel !