dimanche, janvier 10, 2016

Gants de lions

J’ai commencé 2016 en force, avec un énorme ganglion d’enflé dans la gorge. Mais tsé, énorme. Encore plus gros que lors de ma célèbre mononucléose. C’est comme si j’avais avalé une balle de golf. Il n’y avait que deux diagnostics possibles, ou bien j’avais un testicule de remonté, ou bien c’était une deuxième tête qui poussait. Ou j’étais peut-être émotif et c’est ça avoir une boule dans la gorge… Nah!

Mais bon, vu que je ne suis pas médecin, je me suis dit, après une semaine à avoir le ganglion protubérant comme ça, que d’aller en voir un serait peut-être une option intéressante. Ça suffit de s’exhiber la bosse ainsi!


Les médecins de ma clinique sont majoritairement sympathiques, et je n’ai pas à me plaindre de cet établissement. Toutefois, leur système de sans rendez-vous… On pourrait dire qu’il manque un peu de convivialité. La période de consultation commence à 18h, et ils suggèrent d’arriver une heure d’avance. Toutefois, en réalité, si on veut être sûr de passer en premier, on doit plus arriver vers 15h30. Donc, pour aller me faire consulter le gros ganglion, je devais renoncer à au moins deux heures de mon temps… J’vous dis, survivre là, c’est pas évident!

J’arrive donc et je suis le deuxième dans la salle d’attente. Je lis un peu, je fais une petite sieste, tout est relativement paisible et tranquille, jusqu’à ce qu’une pauvre mère arrive avec son garçon. Et qu’une deuxième, avec deux enfants, une fille et un garçon cette fois-ci, arrive quelques minutes plus tard.

J’ai regardé ça, et j’ai sérieusement remis en question ma volonté à procréer, qui est déjà, on ne se le cachera pas, plutôt faible. Je veux principalement quelqu’un qui va s’occuper de moi quand je serai vieux. Enfant ingrat ou infirmière personnelle, je ne vois pas tant de différence. Ils ne tenaient pas en place. Ils étaient comme des chenilles de gélatine, ils se tortillaient, se tordaient, coulaient hors des bras de leur mère. Aucun calme. Les enfants sont des créatures de chaos, je l’ai toujours dit. Peut-être que c’était mon ganglion enflé, mais ouf, ça ne donnait pas le goût!

Le premier garçon a une panoplie de petites voitures avec lesquelles il joue par terre. Oui, sur le plancher de la salle d’attente, dans l’eau de neige fondue et dans la saleté. Je ne comprends pas pourquoi ne pas jouer assis sur une chaise propre, ou encore mieux, pourquoi ne pas rester assis sur la chaise à attendre. C’est encore plus amusant ça!

Le deuxième arrive, et c’était probablement sa sœur qui était malade, parce que lui il a l’air plus qu’en forme. Et dans toute sa forme, il voit les autos, et veut jouer avec les autos.

Garçon – Je veux jouer avec les autos!
Maman - C’est au petit garçon, il faudrait lui demander.
Garçon - Petit garçon…
Maman - Il a un nom là!

Fuck le nom, moi c’est les autos que je veux!

Il joue avec les autos. Il les fait rouler partout. Les autres personnes dans la salle d’attente trouvent ça donc bien charmant, moi je tente de l’ignorer le plus possible et de me concentrer sur ma lecture.

Garçon – Madame, moi je l’aime beaucoup cette auto-là! Maman, je vais la demander au père Noël!

Premièrement, c’est parce que Noël ça vient de passer, et deuxièmement, qu’est-ce que je vais faire avec mon enfant moi à Noël? Je peux pas lui faire croire au père Noël, ça serait intellectuellement malhonnête! Je sais pas si c’était mon ganglion et le semblant de fièvre que je faisais, mais je me suis mis à sérieusement essayer de régler le problème hypothétique de comment faire vivre Noël à ma future progéniture, sans avoir à lui parler du père Noël. Parce que si je veux avoir un peu de matériel pour menacer et avoir une poigne d’autorité, il faut que cette progéniture sache que c’est moi qui achète les cadeaux.

À 17 :04, alors que la salle d’attente est pleine, j’entends un monsieur parler au téléphone et dire : « Ben moi je pensais que j’allais être dans les premiers… » Amateur!


Finalement, le médecin m’appelle et je lui exhibe mon problème.

Médecin - Oh oui hein, il est gros, et pas mal dur.
Elle continue de me taponner le ganglion.
Médecin - Je suis pas alarmiste normalement…
Moi - Mais y’est gros?
Médecin - Y’est gros.

Elle me donne une prescription pour ce qui est pratiquement des pilules de cheval, en me félicitant pour un aussi bel accomplissement.

Apparemment, c’est le plus gros ganglion de l’année! Vous êtes vraiment jaloux.

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