dimanche, mai 22, 2016

Handicapable

Bon ok. La chose importante à se souvenir pour le moment, c’est que bien que je vous aie parlé de ma nouvelle pratique de course il n’y a de cela que deux semaines, ça fait quelques mois que ça dure.

D’accord?

Parce que je me suis scrappé la cheville en courant. Et je suis conscient qu’avec l'ordre de mes textes ici, ça donne la forte impression que j’ai commencé à courir et qu’une semaine plus tard je me suis blessé. Mais non là. Faites-moi confiance, je ne suis pas SI poche que ça.

Alors voilà, j'ai la cheville en compote, et ne pouvant me mouvoir, je me suis loué des béquilles. C'est ma première aventure avec ces outils de déplacement, étant donné que j'ai passé mon enfance dans une bulle de protection, et j'apprends beaucoup sur la vie. 



Premièrement, c'est tellement épuisant! J'ai les bras morts! Je vais me ramasser avec un haut de corps à la Schwarzenegger et ça va m'avoir coûté 5% d'un abonnement de gym. Il faut que je m'asseoie pour me reposer aux dix minutes. Pas à cause de douleurs à mon pied, mais bien parce que mes bras et poignets sont épuisés! Je me réveille le matin avec une douleur aux abdos, parce que pour me faire swinger la jambe vers l'avant, je me balance à partir du ventre... Mais maintenant que j'y pense, il y a peut-être une solution moins épuisante. Laissez-moi donc deux minutes voir...

Ok oui. Je pourrais faire ça vraiment moins forçant en faisant juste balancer ma jambe. Eh ben, the more you know!

Autre truc très agréable, avec mon *TAC* ... *TAC* ... *TAC* ... lorsque je me déplace, je ne peux éviter les rapprochements avec des tueurs en série de films d'horreur:

Soirée paisible dans la maison, où Becky et Samantha se tressent les cheveux et parlent de garçons. Tout à coup, Samatha entend un bruit.
- As-tu entendu ça? Demande-t-elle en lâchant les cheveux de son amie.
Silence.
- Entendu quoi? Répond Becky.
- Je ne sais. Je pensais avoir entendu une espèce de son métallique...
*TAC* ... *TAC*...
- Là! Tu entends?
- Ça se rapproche on dirait.
Tout à coup la porte s'ouvre. Un séduisant homme en béquilles se tient dans le cadre de la porte.
- Bonjour mesdemoiselles. Je suis le tueur béquille. Je me suis fais mal à une cheville en courant, et maintenant j'extériorise ma colère en assassinant de jeunes filles insouciantes.
- C'est pas un peu trop d'exposition ça?
- Ouais bah on est juste dans une joke poche sur un blogue poche, alors faut pas trop m'en demander.
- Ah d'accord. C'est maintenant qu'on crie?
- Ça serait bien.
- OK. Aaaaahhhh!!!

Et là c'est ici que contre toutes attentes, et à la grande surprise de tous, le texte prend un tournant contemplatif et relativement philosophique. Devant marcher avec des béquilles, je marche beaucoup plus lentement que mon rythme habituel. Ça me force à regarder mon environnement, ralentir le rythme, apprécier plus de choses, déstresser... Ma psychologue serait si fière de moi! Mais surtout, je suis surpris de la bonté des gens. Ils me lancent des regards bienveillants et me tiennent les portes! Qui aurait cru! 

Il reste que l'élément le plus positif de marcher avec des béquilles, c'est que je suis enfin légitimé à utiliser les boutons d'ouverture automatique des portes! Personne ne peut me traîter de lâche, je suis handicapé... En fait, je suis handicapable, car malgré ma blessure, j'insiste pour rester le plus autonome possible! C'est un beau message ça hein?!


( Petite pensée pour ma Babe qui est en deuil de son père. Prenez un moment pour lui envoyer de l'énergie. )

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