Pèlerinage vers la divine (4)
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Après mon souper, je décidai d’aller faire du repérage pour ma journée du
lendemain. Encore une fois, lors de mon étude de la carte, j’avais vu le Eaton
Center, qui était, selon mes souvenirs, au nord d’où j’étais. Mais faut croire
que mon étude avait été vraiment boiteuse, car, comme pour les restaurants, je
me perdis.
Je passai au travers du village gai.
Et comment ai-je fait pour me rendre compte que j’étais dans le village
gai? Je vous laisse la façon dont je l’ai raisonné avec l’héritier.
Moi – Je pense que je suis dans le
village gai là.
Moi – Y’a des arcs-en-ciel partout et
j’ai vu un gros gars promener deux caniches hahaha!
L’héritier – Ouais bon indicateur.
Moi – Pis y’a un monsieur qui marche en
snappant des doigts avec le beat de la musique techno-esque qui joue dans la
rue hahaha!
Finalement, ma conclusion fut que j’étais rendu beaucoup trop loin et que
j’avais manqué le Eaton Center, je rebroussai donc chemin, et, par tout hasard,
en empruntant une rue perpendiculaire, j’arrivai sur LA rue commerciale. Bingo!
Ils étaient tous là, tous les magasins possibles et imaginables, en plus du
centre d’achats tant convoité. Le plus ridicule, est que j’étais allé environ
trois fois trop loin, et que si j’avais seulement emprunté la bonne rue dès le
départ, je l’aurai trouvé très facilement. Mais hey, au moins j’ai pu m’acheter
une panoplie de cock rings à rabais d’un vieil homosexuel!
Mais non! Ce n’est pas mon genre d’achat!
Il n’y aurait probablement pas eu assez de place dans mon casier pour les
ranger…
Le dernier endroit à repérer était l’arrêt ultime de mon pèlerinage
torontois, le Air Canada Center, où, dans environ 24h, je serais en la présence
de la légendaire et divine Bette Midler. Toujours selon mon étude, que je
remettais en question d’heure en heure, il était supposé être très prêt de la
gare de train. Et savez-vous, enfin une chose que j’ai eue de correct! Il était
effectivement juste à côté, et je le trouvai très facilement.
Un petit beigne pour célébrer une journée bien chargée et je retournai dans
mon corridor pour me coucher. J’étais au lit à 9h, mais j’attendis que le
soleil se couche complètement avant de dormir, parce que quand même là, c’est
ben beau être fatigué, mais y’a des limites!
*
Intermède sur ma nuit.
Celui couché sous moi ronflait comme trois trains qui essaient de monter
une côte. Vous avez peut-être déjà dormi à côté de quelqu’un qui ronfle, mais
au-dessus de quelqu’un qui ronfle, c’est une expérience indescriptible.
Calvaire.
*
Malgré le canadien national sous mon lit, la nuit fut réparatrice, et je me
réveillai prêt à attaquer la journée du bon pas. Ça aide beaucoup quand tu sais
que tu es à environ douze heures de voir la légendaire et divine Bette Midler.
Vous aussi vous auriez été fébriles.
Je m’habillai, me lavai le visage dans la salle de bain commune et
appliquai une généreuse couche de crème solaire, car je comptais passer la
journée dehors à marcher, et n’oubliez pas les enfants, le cancer de la peau,
c’est dangereux!
Il y avait un déjeuner compris dans mon séjour, qui était, selon le gars à
l’accueil, « really delicious ». Je descendis donc au sous-sol,
emplacement de la cafétéria. Je fus accueilli par des tables vides, et
personne. Ne comprenant pas vraiment comment tout cela fonctionnait, et voulant
limiter les interactions au minium avec les aubergistes, je quittai et
retournai au Tim Hortons qui m’avait gracieusement fourni mon beigne d’hier
soir.
J’étais trop tôt pour l’ouverture des magasins, je décidai donc d’aller
voir la tour du CN de plus près. Je n’étais définitivement pas le seul à avoir
pensé à ça, car il y avait déjà une file… mais hey, au moins la porte est
jolie! Je continuai mon chemin et retournai au Air Canada Center, maintenant
consacré lieu sain. En voyant l’immense pancarte au-dessus des portes
« Bette Midler tonight », j’eus une émotion, que je tentai de
retenir, parce que dès que je mouille de l’œil un peu, ma crème solaire me
chauffe les yeux et ça devient infernal.
Toujours non-aveugle, je me rendis aux magasins.
« Énorme » ne commence même pas à bien décrire l’échelle. C’était
un centre d’achats à perte de vue! Probablement que lorsque ma mère va mourir,
son paradis va ressembler à ça. Je passai donc l’avant-midi à me promener
là-dedans, en ne dépensant pas vraiment, vu l’étroitesse de mon casier de
sécurité tsé.
Après un diner thaï peu alléchant, je retournai à mon lit pour me reposer
un peu.
Je fis un caca. Information agréable à mentionner comme ça. Surtout
lorsqu’on sait qu’en voyage, j’ai l’intestin précieux…
Ma mère, avec qui je textais semi-régulièrement, me mentionna le nom d’un
parfum qu’elle voulait que je lui trouve. Ayant encore tout l’après-midi devant
moi, je retournai à la Mecque du commerce de détail, malheureusement en vain.
Afin de faire passer le temps et la déception de ne pas être un bon fils, je
pris une autre marche dans le coin. Je me ramassai dans un joli petit parc, où
des musiciens s’adonnaient à un spectacle. C’était sympa!
Avant de retourner à ma chambre, je m’assis devant l’église et j’enlevai
mes souliers. La veille, j’avais remarqué un petit dégagement odoriférant, et
j’étais convaincu que le corridor n’avait pas besoin de plus d’odeurs. Je
discutai avec un pigeon et assistai à l’arrivée des membres d’une délégation de
mariage.