dimanche, septembre 25, 2016

Je regrette tout - Mon prof d'éducation physique

Si jamais un jour je développe des pouvoirs de nécromancie, c’est clair que dans mon top dix, je déterre Édith Piaf et je lui fais enregistrer une version alternative de son classique :
Oui, tout, tout, tout
Oui, je regrette tout!

Mais commençons avec un regret en particulier.

Depuis quelques années, j’ai développé un mode de vie plutôt actif. Je m’entraîne au gym, je nage, j’ai commencé la course depuis un an. Jumelé au fait que mes déplacements se font 90% à pied, je crois que cela fait de moi une personne pas tant pire active et en forme.

Cela serait une surprise pour le moi d’il y a dix ans, car je n’étais pas quelqu’un qui appréciait le sport. En fait, je ne l’apprécie toujours pas, c’est de l’activité physique que je fais. Moi courir après un ballon et côtoyer du monde, je comprends pas y’est où le fun dans tout ça. En plus il y a des règles que je n’ai jamais comprises. Bref, ma position est toujours « fuck le sport ». Et d’ailleurs, à ce sujet, si tous ces grands amateurs de sport passaient la moitié du temps qu’ils prennent devant leur télé à regarder des matches et qu’ils sortaient réellement en faire, on aurait peut-être moins d’obèses en Amérique. Mais bon, ce n’est qu’une théorie.

Tout cela pour dire que maintenant je bouge, pour ma santé, pour l’esthétisme qu’un jour ça pourra m’apporter et pour le boost d’endorphines que ça me procure. Mais l’habitude ne fut pas nécessairement facile à prendre. Je ne viens pas d’une famille active, et les seuls moments où je côtoyais le sport, c’était à l’école. Et aujourd’hui, je voudrais péter la coche que j’aurais donc dû péter à mon prof d’éducation physique au secondaire. Mais j’étais un enfant beaucoup trop obéissant et conformiste pour m’assumer et faire aller mes griefs au grand jour. J’aurais aimé ça voir la direction m’écœurer, moi, l’élève modèle avec tous mes A. J’aurais vraiment dû être plus manipulateur et désagréable, et ça, je le regrette amèrement! 

Oui, tout, tout, tout. Oui, je regrette tout!

Voici ce qui n’a pas été dit, mais que j’ai sur le cœur depuis des années.


Dude, t’es le summum de l’impertinence! Tu ne nous apprends rien. On arrive dans le gymnase, on s’assoit, et là tu décides qu’on joue à quelque chose. On nous a expliqué les règles une fois pendant deux minutes il y a trois ans, et tu t’imagines qu’on s’en souvient encore quand y’a la moitié de la classe qui est toujours pas capable d’accorder ses participes passés!

Tu prends même pas la peine de nous montrer des stratégies et nous faire travailler le cerveau. Tu pourrais nous expliquer à quoi ça sert tout ça, des subtilités, mais non, le but c’est qu’on coure. Ça finit que les gars savent ce qu’ils font, les filles bougent pas ou restent sur le banc, pis moi j’essaie de faker le plus possible ma participation en priant de ne jamais recevoir le ballon, balle, volant, whatever, juste pour maintenir une bonne moyenne.

Pis ton obsession avec l’athlétisme quand le printemps arrive, peux-tu me l’expliquer? C’est quoi le fun et le but de nous faire pitcher des poids, lancer des javelots ou faire spinner des disques deux ou trois fois, pis après ça nous noter là-dessus. Euh, je suis supposé de faire comment moi pour m’améliorer? Je vais me louer un javelot pis je le lance dans ma cour, en essayant de pas empaler un écureuil? Pis c’est clairement discriminatoire pour les plus faibles. Les gars qui jouent au foot, ils vont la lancer loin leur bébelle, même pas besoin de le tester. Est-ce qu’on fait ça pour les rassurer qu’ils ont peut-être un avenir même s’ils comprennent fuck all à l’algèbre?

Alors va chier prof d’éducation physique, va chier!
Oui, tout, tout, tout. Oui, je regrette tout!

dimanche, septembre 18, 2016

Le steak se marie!

Dans la vie, il y a des événements qui servent de repères de notre évolution. Quand on commence à perdre nos dents de bébé, c’est parce qu’on devient un enfant/ado (je ne sais pas pourquoi j’ai commencé avec cet exemple, j’ai vraiment aucune idée de la ligne du temps de ce phénomène). Quand on commence le secondaire, c’est parce qu’on devient un adolescent. Quand on se saoule pour la première fois, c’est parce qu’on devient stupide, etc., vous comprenez le principe. Mais quand on est invité au mariage d’un contemporain pour la première fois, c’est signe qu’on est en train de devenir un adulte.

Je pensais m’être assez bien entouré de personnes amères et aigries, mais maudite marde, mon amie le steak AAA a glissé dans les mailles du filet et s’est mariée! Je ne la juge pas, bien que je ne sois pas en accord avec son style de vie d’amoureuse. Et j’ai été invité au mariage, car c’est une bonne amie, depuis près de dix ans.

Et d’ailleurs, parce que c’est une bonne amie, et que je ne veux pas la blesser (même si elle a l’esprit nécessaire pour lire entre les lignes de ce présent billet), je tiens à préfacer ce récit en disant que je suis heureux pour eux, que son mari est un chic type, ils connaissent mes sentiments, me connaissent moi, blabla, vive l’amour.

Ceci étant dit, je ne suis aucunement à l’aise dans des événements de groupe, encore moins lorsque le sentiment général que je devrais adopter m’est prescrit d’avance. Lors de funérailles, je devrais être triste, mais j’ai un inconfort et finis par être trop léger. Lors de vacances, je devrais être relax, mais finis par trop prendre tout au sérieux. Lors d’un mariage, je devrais être heureux, mais finis par être grognon et désagréable. Vous me direz que le troisième exemple ne compte pas, car je suis très souvent grognon et désagréable, et je vous répondrai… ben c’est ça… pff… va donc… tsé… hein!

Sachant tout cela, j’avais besoin d’être accompagné d’une personne qui pourrait parfaitement refléter mon état d’esprit, en l’occurrence, ma petite sorcière chaotique mauvaise préférée : Miss M! Et ça tombe bien, Miss M et le steak sont amies, alors tsé! Et juste pour confirmer mon choix, lorsque nous avons discuté, avant de partir, de la possibilité d’apporter une petite laine pour la soirée, et que j’ai mentionné que dans une salle fermée, avec une centaine de personnes, la chaleur humaine serait forte, Miss M a à la fois grimacé et émis un son régurgitatif à la mention de « chaleur humaine ». Si c’est pas une âme sœur ça, je sais pas ce que c’est!


L’événement était très joli, un vrai mariage Pinterest. C’était à l’extérieur, sur le bord d’une rivière, très joli paysage. Il est à mentionner que le marié est français. Nous avons donc eu droit à plusieurs déclinaisons, qui se voulaient sans doute comiques, de « en France on dit ça comme ça » ou de « au Québec ça veut dire ça ». Ah le métissage culturel, c’est tellement 2016!

Alors que plusieurs invités dansaient autour du très talentueux chansonnier, j’ai statué que j’étais beaucoup trop sobre pour apprécier ce qui se déroulait. C’est d’ailleurs un des gros problèmes de ma vie, ma position anti-alcool, et plus le temps passe, plus je me dis que je devrais la reconsidérer… Mais bon, à suivre.

À propos du chansonnier, le steak est venu nous voir, Miss M et moi, pour nous dire qu’il coûtait quand même pas mal cher. J’ai donc été déchiré entre : « J’ai faim et je veux partir » et « il faut rentabiliser l’investissement ». Nous nous sommes finalement approchés pour « mieux » l’écouter. Parce que tu peux amener un comptable dans un mariage, mais tu peux pas sortir le comptable de l’asocial. Quoi?

Puisque mes amis ont eu assez d’attention à mon goût lors de l’événement, je n’en rajouterai pas plus, parce qu’un moment donné c’est de l’abus. Je vais vous parler de moi et ce que je retiens de cet après-midi.

Premièrement, l’événement a été très dangereux. J’étais assis sur le bord d’une rivière, au gros soleil, une goutte de sueur qui coulait sur ma tempe, le creux de mon dos qui s’humidifiait, à regarder mes deux amis se dire à quel point ils s’aimaient, et j’ai réalisé que j’apprécie beaucoup moins les événements qui ne sont pas à propos de moi. Ma psy m’avait dit que j’avais des tendances narcissiques, mais là j’ai comme découvert que c’est bel et bien fondé. Y’a des moments comme ça où ça nous frappe, et j’ai compris tellement de choses sur moi là. Ça m’a fait puiser dans des régions sombres de mon esprit, mais bon, c’est le pouvoir de l’amour, j’imagine. Ou alors c’était le soleil, il frappait fort. Je réagis mal au soleil.

Deuxièmement, si jamais je me marie, ou que j’organise un événement quelconque, ça va tellement être organisé de façon stricte et militaire. Tassez-vous de là, l’horaire on va le suivre. Il n’y aura pas de « les gens ont l’air d’avoir du plaisir, alors on va commencer le souper plus tard ». Non, ça va être plaisir ou pas, si sur le carton c’est écrit qu’on mange à 7h, à 6h55 je fais le tour pour passer les assiettes. Et aussi, pas d’alcool. Comme ça les gens auront autant peu de fun que moi. Je garantis aussi que je vais quitter l’événement un peu avant 10h.

Alors c’est ça, merci pour l’invitation, vous êtes un exemple de bonheur chers amis, je vous aime, je suis jaloux, longue vie et amour à tous. Maintenant je retourne dans mon antre d’amertume. Ciao!

dimanche, septembre 11, 2016

Comment vivre avec l'angoisse...

Hey oui, je me lance! Après avoir tergiversé quelques mois, voire plus d’une année. Je viens finalement agrémenter le magnifique blogue de Contre Le Bonheur d’un billet propre à moi, pas une fiction comme ma très populaire fiction du mois d’octobre dernier (lire ici).

Vous me direz, oui, mais l’Hériter, pourquoi nous avoir fait attendre si longtemps? Pour vous répondre bien franchement, je n’avais vraiment rien à vous dire et Paxton fait un très bon travail pour vous divertir. Je vous entends vous dire que c’est pas une bonne raison, et que si j’ai rien à vous dire depuis 1 an, j’ai surement rien à vous dire encore aujourd’hui. Eh bien, mes chers lecteurs, vous avez entièrement raison. J’écris juste pour faire taire les commentaires passifs agressifs de M. Contre Le Bonheur ;) .

Maintenant que c’est mis au clair, je vous présente, le précis de Comment écrire un texte de cinq-cents mots sans avoir rien à dire.

D’abord, choisissez un sujet qui vous tient à cœur, ou non. Dans mon cas il s’agit de l’angoisse purement pour que mon titre soit un ClickBait.

Ensuite, élaborez le sujet en utilisant une quantité gargantuesque d’adjectifs et utilisez grandement les adverbes

Enfin, terminez avec une ouverture à la fois profonde et vide de sens (je voulais faire une blague anale, mais elle aurait été plus réussie si mon ouverture avait été pleine de sens…)
Bon an mal an, il nous reste seulement quelques 250 mots, ou environ, à écrire. J’ai bourré la moitié du texte avec du vide! You go l’Hériter!

Donc!!! Revenons à notre angoisse. Qui n’a jamais vécu ce sentiment? Le Larousse définit ce mot comme suit :
Grande inquiétude, anxiété profonde née du sentiment d'une menace imminente, mais vague
Je ne sais pas pour vous, mais ce n’est pas juste la menace qui est vague… La définition aussi. En tous cas, un petit truc (hors du précis de Comment écrire un texte de cinq-cents mots sans avoir rien à dire) rajoutez des informations hautement scientifiques! Ça te stuff  un texte ça mes amis! Je ne sais pas pour vous, mais moi au secondaire, j’ai eu des cours très pertinents de latin Spes messis in semine! Ave pis c’est pas mal ça que je me souviens. Donc, dans mes nombreux cours on me disait toujours, allez voir la racine du mot en latin, c’est toujours plein de sens. 
Pour tous les (très nombreux j’en suis certain) latinophones de ce blogue, vous savez sans doute déjà d’où vient le mot angoisse, mais pour les autres je vais vous le dire : Angustia, soit resserrement en bon vieux français. Et ce n’est pas fou quand on y pense. Quand on angoisse, on se sent serré pas mal de partout…

Voici donc le moment de la conclusion, l’ouverture profonde et pleine de sens. 

La réponse au comment vivre avec l’angoisse. Je vous vois vous tenir sur le bout de votre siège. Quand vous vous sentez trop serrés, slackez un trou de votre ceinture.

dimanche, septembre 04, 2016

Médaillé!

Bon retour de vacances groupe!

J’espère que vous avez passé un bel été, maintenant tout cela est terminé. Il ne nous reste plus qu’à regarder la nature mourir et attendre que la neige tombe. Je vous règle ça les saisons moi.

Mais laissez-moi vous parler des choses importantes de ce monde. Oui, ma médaille. J’ai une médaille.

Je vais le redire pour plus d’emphase : J’AI UNE MÉDAILLE!!


Ce printemps j’ai fait mon coming-out en tant que coureur. En tant que personne qui glisse avec des degrés variables de subtilité dans ses conversations des « je suis allé courir », « je courais », et « je cours », et qui bonifie toujours ces allusions de nombreux : « ça me fait du bien » et « je me sens tellement mieux ». Bref, le stéréotype parfait de la personne fatigante circa 2012 (Vous souvenez-vous en 2012 quand TOUT LE MONDE courait et que c’était donc bien LA chose? Je suis en retard sur les tendances).

Bref, mon coming-out avait provoqué un « ah ouin, t’es rendu comme ça » de la part de mon ami Rockstar, et j’avais écrit un texte à ce sujet. Vous pouvez aller le lire pour vous rafraîchir la mémoire.

Pourquoi ai-je commencé à courir? Pour les bienfaits sur ma santé? Non. Pour une endurance et un cardio plus puissant? Non. Pour l’aspect social de la chose? Non. Vous vous souviendrez tous, j’ai commencé à courir pour avoir une médaille. Car selon personne, et surtout pas la psy que je suis allé voir, cette médaille serait une manifestation physique d’un accomplissement et d’un succès et comblerait enfin le vide de ma satisfaction de soi.

Et un gros vide requiert un gros bouchon, car ça a coûté 100$ pour s’inscrire à cette course! 80$, plus des taxes, plus des frais, plus ci, plus ça… J’ai fini, suite à des calculs estimatifs très poussés, par définir que si je voulais entrer dans mon argent, je devais boire pour 15$ de Gatorade (après avoir accordé des valeurs à la médaille, au t-shirt cadeau, à l’événement en tant que tel, etc.)

Et maintenant, pour toutes les personnes équilibrées qui n’ont pas besoin de preuves physiques pour se remonter l’estime, ou qui n’ont pas la santé ou le désir de courir 10km, voici un compte rendu de ma course :

10km : OK, c’est un départ. Y’a pas trop de monde malgré tout, ça va bien aller. Je suis capable, je veux ma médaille. Il fait beau, pas de soleil, un peu frais, temps idéal. Je suis capable!
9km : Haha, c’est drôle les gens qui sont sur le bord de la route et qui nous encouragent. Je l’apprécie, mais vous avez pas de vie? Vous ne pourriez pas occuper votre temps de façon plus efficace?
8km : Ah yes, station de ravitaillement, je vais commencer à gruger mon 15$... Quoi?! Juste de l’eau! Fuck ça!
7km : Ah c’est bien, c’est vraiment moins condensé que je pensais, ça court bien. Je vais me mettre un peu sur le côté ici et marcher une minute.
6km : Bon, on dirait que je commence à être tanné là.
5km : Enfin du Gatorade! Mais maudit, y’a juste un demi-verre, ça doit valoir 75¢ pas plus!
??? : OK, j’ai passé le 5km, il m’en reste moins à faire que ce qu’il y a de fait, ça va bien aller.
??? : Bon, je suis rendu à combien là? Ça fait un bout j’ai pas vu d’affiche.
3km : Quoi?! Y’est où le 4? Fuck que je suis tanné!
2km : Encore du Gatorade! Gloup gloup! J’en ai pour 1$-2$, je vais jamais rentrer dans mon argent maudit!
1km : AHHHHH!!!
500m : Ah ma mère est là et elle me filme! Je m’approche d’elle et je lui dis « chu pu capable! » Ça fait une bonne vidéo.
250m : OK, y’a trop de monde, et je vais probablement mourir. Et bien entendu, voulant que ça finisse plus vite, j’accélère, parce que ma logique est implacable.
Arrivée : Calvaire! Pu capable. ELLE EST OÙ MA MÉDAILLE!!! Oh, du Gatorade, merci! Je bois le verre au complet, au moins 1$. Jackpot! Ils donnent un sac avec plein de collations, banane, galette, jus, yogourt, etc. Je suis satisfait et déclare que je suis rentré dans mon 15$

Alors maintenant, si je comprends bien, en tant que médaillé, je peux défoncer des salles de bains dans les pays étrangers que je fréquente, et on va justifier mon comportement avec un simple « boys will be boys », c’est ça?
Ah, on m’annonce que c’est seulement au niveau olympique que cela fonctionne, zut!

Mais le fait est que maintenant que j’ai une médaille au cou, je me sens… comme avant? Merde, moi qui pensais que ce serait la panacée à tous mes maux. Va pas falloir que je continue ma thérapie là? Calvaire…