Se regarder du fond de la salle de bain

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Permettez-moi un billet qui pourra jurer avec la philosophie globale de ce blogue.

Vous – Euh, c’est quoi déjà ta philosophie dude? Ça fait des mois t’as rien écrit!

Chuuuuut!

Ça fait environ un an que je vais voir une psychologue.

Non, aujourd’hui on ne déconstruit pas les tabous de la maladie mentale, de la dépression, et de la thérapie. Si vous avez encore des problèmes avec ça, et que ça vous stoppe, c’est que vous n’êtes pas encore assez creux dans votre misère. Ce n’est pas mon problème. #Solidarité #Ironie #Individualisme

Tout cela pour dire que, lorsqu’on entreprend une thérapie, on se met à creuser notre vie, notre tête, nos sentiments et notre comportement, et on se met à analyser tout. Du moins, étant un peu obsessif et voulant TOUT comprendre, c’est ce que j’ai fait.

Et je me suis rendu à un point où je voyais tous les mécanismes fonctionnels et dysfonctionnels qui m’entouraient. C’était comme regarder une pièce de théâtre à l’arrière de la scène, plutôt que dans les sièges. Je pouvais voir les gens qui déplaçaient les décors, les acteurs, les gens d’éclairage, etc. Je savais qu’il y avait des sacs de sable d’accrochés au plafond. Je savais quelle corde il fallait couper pour les faire tomber. Je savais qu’il allait y avoir quelqu’un qui allait couper une ou plusieurs cordes. Je savais sur qui le ou les sacs allaient tomber.

J’étais rendu obsédé par la compréhension de ma mécanique, et celle de mon environnement.

Un des défauts de l’obsession, c’est qu’on se met à regarder les choses de vraiment proche. On voit tous les détails, tous les problèmes, toutes les failles.

Puis, ma psy est partie en vacances pendant un mois.

Et j’ai moi aussi pris des vacances de mes études.

Et là je me suis mis à dézoomer. 

Dézoomer de ce que je regardais, ce que j’observais, ce que j’obsédais. 

Et là, au lieu d’essayer de contrôler/comprendre vingt-huit choses, je suis tombé à cinq ou six choses.

C’était pu : la relation avec monsieur A, monsieur B, madame C, etc. C’était juste : est-ce que je vois du monde? Est-ce que j’ai des interactions sociales qui répondent à mes besoins?

C’était pu : je dois faire ce projet-ci et ce projet-là et celui-ci aussi. C’était juste : est-ce que je fais des choses qui me font plaisir?

J’ai simplifié les éléments sur lesquels je portais mon attention, au diable tous les détails. En bout de ligne, est-ce que je suis en santé/bien alimenté, est-ce que je suis en sécurité, est-ce que j’ai du monde dans ma vie, est-ce que je suis stimulé intellectuellement et est-ce que j’ai du plaisir?

Notons que lorsque j’ai raconté ce cheminement à ma bonne amie Paquetville, c’est ici qu’elle a failli fondre en larmes. Vous avez donc le droit d’être touché par cette épiphanie et vivre une illumination. Je vais vous laisser un moment…



Des fois, c’est mieux de se regarder du fond de la salle de bain. Trop souvent on devient obsédés par nous. On se regarde de très proche dans le miroir. On regarde nos petits problèmes et nos bibittes de très proche. On est tellement rendu des êtres nombrilistes! 

Je sais pas vous, mais moi quand je me regarde de proche dans le miroir, j’ai peur de tomber dans les pores que j’ai sur le nez tellement elles sont grosses!


Alors que quand on se recule au fond de la salle de bain… moi je trouve que j’ai fière allure! On regarde notre silhouette, les cheveux, les vêtements, et c’est tout! Et après on a du temps pour regarder les choses autour du miroir, autour de nous!

Donc mon conseil, reculez un peu de vos problèmes et regardez-vous du fond de la salle de bain. Vous allez beaucoup mieux vous porter!

La prochaine fois, on retourne à « l’humour » désagréable et le chialage que vous aimez tant.

Bye!


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