dimanche, octobre 29, 2017

#metoo (genre)



Je suis un adepte des bibliothèques.

Non seulement elles sont remplies de livres (les livres c’est la vie… avec l’eau tsé), mais elles favorisent un environnement silencieux et tranquille.

Sauf que non, elles ne favorisent pas un environnement silencieux et tranquille.

Peu importe dans quelle bibliothèque je vais travailler, municipale ou scolaire, il y a toujours des gens qui parlent, chuchotent, etc. et ça me rend complètement fou!

Si j’avais un dollar pour chaque fois où j’ai voulu lancer des gens par la fenêtre et aller sautiller dans la flaque de leurs entrailles, je serais probablement capable de m’acheter un trio McCroquettes… 10 morceaux! Pour vrai, si jamais vous entendez aux nouvelles qu’un gars a tué du monde dans une bibliothèque, c’est probablement moi. Je vous avertis tout de suite.

Pas obligé de venir me porter des oranges en prison, apportez-moi simplement ce qui est en saison!

(note légale : ceci est une blague, svp ne pas utiliser ce texte en cours lorsque je plaiderai la non responsabilité criminelle pour trouble mental)

Il y a deux semaines, j’étais paisiblement en train de travailler à la bibliothèque de l’université. J’étais assis à une table de travail, il y avait deux filles à ma gauche, un gars à ma diagonale droite et deux filles devant moi.

Sur l’étage où j’étais, l’aménagement est tel qu’à côté des tables de travail, il y a quelques bureaux fermés, que les étudiants peuvent louer pour faire des travaux. Dans celui à côté de notre espace de travail se trouvait deux gars, probablement étudiants en informatique.

Comment fais-je pour savoir qu’ils étudiaient en informatique? Eh bien parce qu’il y en avait un qui BEUGLAIT SES OPINIONS ET ÉTATS D’ÂMES SUR LE TRAVAIL QU’ILS FAISAIENT !! J’ai donc pu comprendre qu’ils avaient l’air de travailler sur de la programmation, PARCE QU’IL BEUGLAIT!

Honnêtement, j’espère qu’il avait un problème mental quelconque. Ça serait la seule chose qui me ferait accepter la situation, genre qu’il ait une mutation génétique qui fait en sorte qu’il capote vraiment sur le codage et qu’il n’est pas capable de contrôler son volume.

Et donc, périodiquement on l’entendait s’enthousiasmer à son ami : « NON! ON DEVRAIT FAIRE ÇA COMME ÇA À LA PLACE, CHECK C’EST MIEUX! » Ou alors un : « MAIS LÀ C’EST QUOI QU’ON VEUT FAIRE LÀ? C’EST QUELLE VARIABLE? »

Je n’ai pas été le seul à me rendre compte de ces excès de volume (il beuglait!), et plusieurs regards se tournaient vers le bureau.

Finalement, j’ai fermé mon ordinateur et je suis retourné chez moi, parce que j’étais plus capable. Ah oui, et les deux filles à ma gauche se chuchotaient leur vie, alors j’étais vraiment sur le bord d’exploser.

 *

Quelques scandales plus tard, je repense à cet événement et je me dis, ah ben maudit. On était tous témoins d’un comportement qui ne marchait clairement pas, et on ne faisait rien. Quand nos regards se croisaient on roulait nos yeux un peu pour se dire : ben oui, je suis d’accord avec toi, ça n’a pas de bon sens. Mais personne ne s’est levé pour aller le confronter. On a juste enduré ça. Et notre non-action a clairement encouragé le comportement disgracieux de cette personne, qui avait sans doute une grave dysfonction mentale. Donc j’ai été victime et facilitateur dans tout ça…

Bref, tout ce que je veux dire c’est : arrêtez donc de parler dans une bibliothèque calvaire! J’essaie de travailler!

dimanche, octobre 22, 2017

Nourrir le chat


Lorsque mes parents partent en vacances, c’est sur moi qu’incombe la responsabilité de m’occuper du chat. Principalement, la nourrir…



Vendredi, 7h

Ah! Quel beau matin ensoleillé. Ouf, c’est frisquet dans ma chambre, je suis tellement bien sous mes couvertures. Je peux rester couché encore un petit peu… Je vais jouer sur mon ipad... Bon ok, il faut que je me lève pour nourrir le chat.

Je prends un bol, une canne de nourriture. Bon appétit le chat!



Vendredi, midi

Qu’est-ce que je mange donc pour dîner? Il me reste un pot de soupe aux poids je pense… Ah bonjour le chat! Tu as faim? Oui, viens je vais te donner à manger.

Je prends un bol, je sors la canne du frigo. Bon appétit le chat!



Vendredi 16h30

Hey ça avance bien ce texte-là! Quoi? Arrête de gratter dans ma porte le chat! Bon ok, je vais te donner à souper! Ah, bon, t’as pu de bol propre.

Je lave un bol, je sors la canne du frigo. Bon appétit le chat!



Samedi 7h

Ah, un beau matin de grasse matinée! Non, arrête de gratter à ma porte le chat! Ok je vais te donner à manger.

Je sors un bol, j’ouvre une nouvelle canne. Voilà!



Samedi 11h30

Quoi? Déjà? Ok, mais laisse-moi laver la vaisselle un peu, le lavabo est plein.

Je lave les bols, je sors la canne du frigo. Bon appétit le chat!



Samedi 17h

Oh oui ok, encore un épisode… Quoi? Quessé tu veux le chat? Hein, déjà l’heure de souper? Ben oui! Voyons, ça passe ben vite le temps.

Je prends un bol, je sors la canne du frigo. Bon appétit le chat!



Dimanche 6h30

ZZZ… hein? Ah maudit chat qui frappe à ma porte! Oui oui, j’arrive. Ah fuck, y’a pu de bols propres. Y’est tellement tôt.

Je lave un bol, je sors une canne. Tiens, mange!



Dimanche 11h20

Laisse-moi tranquille! Y’est trop tôt pour dîner.



Dimanche 11h40

Arrête de gratter sur le mur! Ok! Je mets mon émission sur pause et je te donne à manger maudite fatigante!

Je prends un bol, je sors la canne du frigo. Écœure-moi pu!



Dimanche 16h45

Oui oui, c’correct! Arrête de m’écœurer.

Je lave un bol, je sors la canne du frigo.



Nourrir mon chat me fait vivre des cycles perpétuels et me fait prendre conscience que le temps n’est qu’une illusion, que tout se répète, que rien n’avance, que tout se répète, que peu importe ce qui se passe, tout se répète! C’est toujours une canne, toujours un bol, toujours pareil. On a l’impression qu’il se passe des choses entre les repas, mais non, c’est toujours sortir la canne, toujours le même petit pâté brun, toujours pareil, tout se répète!

Nourrir mon chat est une source d’angoisse.


dimanche, octobre 08, 2017

Le vocabulaire à bannir


Les biens pensants de l’élite intellectuelle, croulant sous le poids de leur rectitude politique (coudonc, je feel pas trop ces temps-ci hein?), bannissent régulièrement des mots et expressions de notre vocabulaire, sous prétexte que c’est blessant pour les gens concernés. 

C’est ainsi que les nains, les retardés et les crosseurs ont quitté notre vocabulaire et que nous avons maintenant des petites personnes, des déficients intellectuels et des politiciens. 

Et encore là, je ne suis pas à jour avec tout le jargon, il se pourrait que j’aie offensé quelqu’un. Veuillez faire une plainte au 1-800-JMENFOU

Me considérant moi aussi comme une élite intellectuelle bienpensante, j’aimerais ajouter quelques suggestions de mots ou expressions à bannir.




1-      L’expression « c’est pété !»

Comme dans la situation suivante : « Hein Georgette! T’es rendu avec des mèches roses, c’est ben pété! » Ça ne peut jamais vraiment décrire quelque chose de bon goût, on devrait donc bannir ça.



2-      Le verbe « s’éclater »

C’est un verbe toujours utilisé pour décrire le sentiment d’appréciation de trucs vraiment plates. « En fin de semaine je suis allé à un défilé de calèches rustiques biodégradables faites à la main par des descendants des premiers côlons. Elles étaient tirées par des vieillards centenaires qui avaient eux-mêmes gossé les roues avec leur vieux dentier et c’était les chevaux qui étaient dans la calèche. Je t’ai acheté un billet pour la parade de la semaine prochaine, je me suis dit, il va s’éclater! »



3-      Les « tendres » filets de poulet

Je ne sais pas d’où provient cette révolution linguistique de la volaille, mais dans de plus en plus de restaurants, on ne sert plus de simples filets de poulets. Maintenant ce sont des « tendres filets de poulet ». Et lorsque tu commandes des « filets de poulet », la serveuse répond : « l’assiette de tendres? »

Euh, sors-moi donc un schéma de poulet et montre-moi dessus c’est où ça le « tendre »! En dessous de l’aile? Proche de la cuisse? C’est où ça le tendre? C’est pas une partie de poulet le tendre, c’est un adjectif! Je veux des filets! FI-LETS!