dimanche, avril 29, 2018

Communiquer en 2018

Alors j’ai récemment lu une critique du nouveau spectacle de Martin Matte, et ça disait qu’il parlait de Facebook, et la critique insinuait que parler de Facebook en 2018 c’était passé date (j’imagine qu’il ne parlait pas du fait que les informations personnelles de dizaines de millions d’utilisateurs ont été utilisées contre leur gré lors de l’élection présidentielle américaine de 2016. J’imagine aussi qu’il ne parlait pas des demandes grandissantes d’imposer de sérieuses régulations aux compagnies de médias sociaux qui sont devenues les sources d’informations de la majorité de la population, et qui en même temps, sont les plus grandes plates-formes publicitaires au monde. J’imagine aussi finalement qu’il ne parlait pas du témoignage de Mark Zuckerberg devant le congrès américain, témoignage qui a donné place à plusieurs dank memes. J’imagine que c’était des blagues du style : la semaine passée, j’ai eu une demande d’amitié de ma mère sur Facebook… hey j’ai refusé ça vite! Hein les jeunes, on veut pas avoir nos parents sur Facebook! Maxi, oui Maxi.)
Mais ce n’est pas en soutien pour Martin Matte, ou pour prouver un point quelconque que j’écris ce texte.
Aussi, je suis en fin de session, et je n’ai pas le goût, mais pas le goût d’étudier. J’aurais plus le goût de… je sais pas moi… manger du tofu, piquer un lutin avec un bâton et me faire jeter un sort ou faire une sieste (oh oui, une sieste!) plutôt qu’étudier mon cours ennuyant.
Mais ce n’est pas pour me sauver de mes obligations que j’écris ce texte (même si c’est un bel effet collatéral, je ne m’en plains pas).
Non, j’ai récemment lu quelque chose sur un blogue émergeant, et j’ai entamé une discussion avec son auteur. Il m’a répondu en utilisant beaucoup d’émojis, probablement parce qu’il était très heureux de me parler, et je le comprends, tsé, c’est moi. Il s’est excusé en disant que normalement il ne fait pas ça (on l’a tous entendu une fois cette excuse-là), et je lui ai dit que c’était pas grave, que les émojis étaient la ponctuation des années 2000. Il m’a dit qu’il allait écrire un truc sur son blogue sur son amour-haine des médias sociaux, j’ai dit, moi aussi, ça va être drôle, bref nous voilà.
Hey! Vous ennuyez-vous des fois ou mon intro a quatre mots? Moi non plus!
Donc, parlons communication. Communiquons. En fait, communiquons-nous si je suis le seul à parler? Ou n’est-ce que du narcissisme?

Selon mes études exhaustives (vous savez que je suis toujours un fan d’études exhaustives), j’ai recensé trois types de communication en 2018, après y avoir pensé quinze secondes :
1-      La communication web;
2-      La communication en personne;
3-      La communication téléphonique.
Parlons-en en détail, mais pas trop en détail parce que mon cerveau est rendu tellement lâche que je ne sais pas si j’ai la capacité de concentration nécessaire pour faire ça.

La communication web
La plus commune de nos jours. Que ce soit avec une connaissance web qu’on n’a jamais vu, un co-équipier scolaire, ou un ami déménagé dans une autre ville. Elle est pratique, souvent instantanée, mais ô combien elle est fausse. On peut la comparer à un bol de chips. On a faim, on se prend des chips, on pense que ça règle le problème, mais c’est plutôt vide et ça ne répond pas au besoin. On reste donc seul chez soi, souvent les lumières fermées, à se dire : j’ai parlé avec plein de monde en ligne aujourd’hui, pourquoi est-ce que je me sens si vide?
Et en plus, elle ne fait qu’ouvrir la porte à plusieurs problèmes : Pourquoi la personne ne me répond-elle pas instantanément? Est-ce qu’elle se fout de moi? (Non, elle a juste une vie, calme tes nerfs.) Sans compter les nombreuses fois où l’intention se perd à l’écrit, sans une utilisation appropriée des emojis, comme dans cet exemple :
Ah lala, tu me tapes sur les nerfs!
(Fâché)
Ah lala, tu me tapes sur les nerfs! :P
(Taquiné)
Bref, faites attention à la communication web, même si c’est vers ça que la société nous fait dériver. Pas surprenant qu’on soit tous accros aux médicaments! Oui, si vous n’utilisez pas les émojis correctement, vous donnez le goût aux gens de se médicamenter, je l’ai dit.

La communication en personne
La plus nourrissante. Celle qui combine la vue, l’ouïe, le toucher (parfois) et l’odorat (le moins possible, sauf si c’est du parfum léger). Elle est logistiquement compliquée : Moi je suis libre mardi et mercredi, toi? Ah moi je suis libre mercredi, mais en fin de soirée. Ah j’ai quelque chose en fin de soirée, la semaine prochaine ça a l’air de quoi? Ah je sais pas faut que je regarde… ainsi de suite jusqu’à la fin des temps. Et ne me parlez pas de réunir un groupe, c’est physiquement impossible. Mais, lorsque la lune est en quelque chose et que le soleil est dans le troisième cadran du je-sais-pas-quoi, on voit des gens, on leur parle, on les regarde, on perçoit toutes les nuances d’intonation, de grimace, et on a une conversation des plus pures (en autant que la personne ne soit pas sur son cellulaire, sinon ben allez chier, ça va vous faire encore plus mal que lorsqu’elle ne vous répond pas instantanément, parce que probablement qu’elle aimerait mieux être avec quelqu’un d’autre présentement.)
Bref, c’est le modèle à privilégier, même si c’est pratiquement impossible et que ça va vous rendre fou.

La communication par téléphone
Puisque normalement il n’y a que votre patron, votre proprio ou vos parents qui vous téléphonent, c’est normal qu’il y ait un certain stress lorsque votre appareil sonne. Il n’est pas associé à des discussions nécessairement agréables. Mais, on a tous un ami, ou deux, qui nous appelle pour nous parler, ou pour planifier une activité, et ceux-là faut les garder, parce que ça a une petite touche rétro attachante. Ils ont fait l’effort de pitonner notre numéro (non, ils sont allés dans leurs contacts, ils ont pesé une fois sur appeler et ça finit là) et là ils nous parlent.

Donc, tout ça pour dire qu’en 2018, on pense qu’on est super connectés, qu’on parle à plein de monde, qu’on communique, mais dans le fond, on est tous vides, déprimés, seul dans notre appartement à regarder nos notes de cours qu’on veut pas étudier… ouin ok, je pense que je fais un peu de projection là.
La prochaine fois : la communication par email vs la communication par courrier postal. Sortez vos timbres!

dimanche, avril 01, 2018

La catéchèse selon Paxton



Bonjour fidèles, bienvenue à cette leçon de catéchèse Pasquale.
Prenez place, tirez-vous une chaise, mais faites ça vite, nous n’en avons que quatre. C’est d’ailleurs l’origine du nom de cette leçon. (Oui oui, c’est le niveau avec lequel je commence.)
Aujourd’hui c’est Pâques. Plusieurs d’entre vous croyez sûrement que Pâques porte son nom parce que lorsque Jésus est tombé de la croix, ça a fait « pâques », mais aujourd’hui chers fidèles, je vais vous conter la véritable histoire de l’origine de Pâques. Qu’est-ce qui s’est passé durant les trois (?) jours où Jésus était enfermé dans son tombeau? Est-il à l’origine du cocooning? S’est-il fait livrer ses lunchs par Uber eats? Aujourd’hui, je raconte tout.
Pour les fins de cette leçon, le rôle de Jésus sera joué par Jared Leto, parce que tsé. L’avez-vous vu? Cheveux longs, barbe, c’est parfait.
Donc Jared se fait crucifier et garocher dans un tombeau. Il y a des gens tristes, des gens qui pleurent, des gens qui sont contents. Des réactions normales de gens qui voient leur sauveur mourir, ou alors des réactions normales de gens qui passent une nuit avec moi. Choisissez.  
Ce que personne sait c’est que Jared est ressuscité seulement deux heures après avoir été dumpé là. Lorsqu’il est allé au paradis, la personne en charge des portes du paradis (ce n’était pas Saint-Pierre à ce moment, car il n’était pas encore mort. C’était Sainte Rita, et personne ne maniait le trousseau mieux qu’elle. Elle fut toutefois relevée de ses fonctions pour inconduite sexuelle avec deux anges et une harpe) lui a dit : « Jared, tu n’as pas fini ta mission, tu dois retourner sur terre. »
Ce que personne sait aussi, c’est que Jared venait du Saguenay, et avait un accent assez prononcé. Il répondit donc : « Ah non lâ Ritâ. À cause qu’il faut que je retourne lâ? »
Et Rita de répondre : « Parce que tu es le fils de Dieu Jared, et parce qu’on a loué le tombeau pour trois jours. »
Jared retourne donc dans son tombeau et ressuscite à proprement parler. Sauf que là il doit rester dans le tombeau trois jours, sinon le paradis va avoir une mauvaise cote sur Yelp. Il fait donc ce que la plupart des gens feraient, il va sur Netflix. Parce que Jared est comme nous, Amen.
Il va sur son profil et commence à défiler les suggestions. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que quand Lucifer a entendu parler que Jared était mort, il a piraté son compte et lui a mis plein de documentaires pseudos scientifiques sur le féminisme, le véganisme, et autres sujets farfelus dans sa liste. Et là en défilant les choix, Jared se dit : « Pâs question que j’écoute çâ… pâs question que j’écoute çâ… » Mais il y en a en maudit des documentaires bidons dans la liste, et Jared finit par se tanner de dire « pâs question que j’écoute çâ ». Il coupe donc ça à « pâs ques », le « s » étant bien entendu soutenu, car venant du mot « question ».
Et comme n’importe qui s’aventurant à parcourir le menu de sélection de Netflix, eh bien Jared passe l’entièreté de ses trois jours à se chercher quelque chose à écouter en répétant « pâ ques… pâ ques… »  
Finalement, au bout des trois jours, il pousse la roche et sort du tombeau. Ces soixante-douze heures passées sur le menu Netflix ont rendu Jared un peu fou, et lorsque la première personne entre dans le tombeau vide, elle remarque qu’il y a des graffitis sur les murs de douzaines de « Pâ ques! »
Voici donc la véritable origine de la fête de Pâques. C’est tout simplement une mauvaise lecture du cri du cœur d’une pauvre personne qui a sombré dans la folie, car elle ne trouvait pas quoi écouter.
C’est soit la vérité, soit un poisson d’avril, à vous de faire preuve de discernement dans ce que vous lisez. Et n’est-ce pas ça la véritable leçon aujourd’hui?
Amen.