Mais avec les infirmières par contre!
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Jusqu’à
présent, ce blogue a été, entre autres, une démonstration de mes difficultés
d’interaction avec les gens. Collègues de classe, amis, voisins, personne n’est
à l’abri de mes commentaires acerbes, désagréables et attachants.
Mais
avec les infirmières par contre!
J’ai
passé un taco cette semaine (insérez blague de mets mexicains ici), toujours en
lien avec ma charmante mono. Je ne sais pas qui d’entre vous, paires de
lecteurs, avez déjà passé un taco, mais ce n’est pas vraiment intéressant comme
expérience. Je me suis présenté à la salle d’attente, j’attendais le steak
haché et le fromage (voici la blague de mets mexicains), mais tout ce qu’ils
m’ont donné est un truc à boire. J’emploie le mot « truc », mais
j’aurais très bien pu dire : martini chimique, térébenthine diète,
dépotoir liquide, urine du diable, vin blanc…
C’était pas vraiment bon. 250ml à boire durant la première heure
d’attente, et 250ml dans la deuxième heure.
La
première moitié a relativement bien passé. Je prenais une gorgée à chaque fois
que je terminais la lecture d’une page du livre que je m’étais emporté, afin de
maintenir un rythme constant. La deuxième moitié par contre… les gorgées
diminuaient au fur et à mesure que le temps passait, mais étrangement, mes
grimaces, elles, s’accentuaient.
Lorsque
j’ai été appelé dans la salle de préparation, j’ai enfilé une jolie jaquette et
j’ai apporté mon cruchon vide et mon verre de papier.
« Qu’est-ce
que je fais avec ça? »
« Oh,
tu peux le jeter dans la poubelle. Tu as tout bu? »
« Ouais,
la deuxième moitié a été difficile par contre! »
« Ah
oui? Pourtant on t’avait mis un peu de rhum dedans! »
Immédiatement,
mon cerveau a pensé à mon foie, et mon médecin qui m’a dit de ne pas boire
d’alcool, avant de, bien sûr, rire de la blague.
« Ben
vous auriez dû en mettre plus, parce que ça a pas aidé vraiment! » (Bluff,
mais jouons le jeu)
« Tu
vois, dit-elle à une autre infirmière, on devrait aller acheter des trucs pour
mettre dedans. »
« Ouais,
de répondre celle-ci, ça nous prendrait des cobayes pour tester. »
« Si
vous pouvez améliorer le goût là, je vais vous goûter à ça. Je peux revenir
demain.»
« Avoue
que la deuxième moitié aurait mieux passé avec un petit goût d’orange? »
« Ah
oui, définitivement, ça aurait été ben meilleur! »
Ensuite
vint le temps de poser le cathéter, et de la petite vérification de
routine :
« Es-tu
allergique à des médicaments? »
« Non,
pas à ce que je sache. »
« OK.
Tu as encore tes deux reins, ils fonctionnent bien, ça y’a pas de
problème… »
« Ouais,
j’ai tous mes morceaux, j’ai jamais eu de quoi là. C’est même la première fois
que je mets une jaquette d’hôpital! »
« Ah,
ben ça te fait bien, bleu comme ça. »
« Ouais,
j’ai pris le bleu de plus foncé pour aller avec mes yeux. »
Suivi
d’encore plus de complicité :
« Tu
as le même nom qu’un ami de ma fille qui allait à l’école avec. J’ai vu ça sur
la feuille, j’ai dit, hey c’est tu lui? Mais il a 19 ans, alors c’est pas
toi. »
« Ah
non, vraiment pas! »
« Il
était ben gentil et drôle… »
« Ah
ben c’est peut-être moi finalement! »
Ensuite
elles m’ont rentré dans un gros tuyau et m’ont injecté de l’iode pendant dix
minutes.
Les
salopes!
Je
suis pas sympathique avec les bonnes personnes!