À une seconde d'un triple meurtre
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J’ai
passé très près de pouvoir vérifier moi-même la qualité du réseau WiFi de notre
système carcéral. Parce que j’imagine qu’ils ont Internet dans les prisons...
Je le sais pas vraiment, j’ai jamais écouté l’émission des femmes en prison là…
comment ça s’appelle déjà… ah oui! Quel
âge me donnez-vous avec Jean Airoldi! Alors n’ayant jamais écouté ça, je ne
suis pas tant au courant des accommodations offertes aux criminels, mais selon
les journaux, c’est comparable au penthouse du Hilton, il me semble.
En tout
cas, trêve d’introduction là, j’ai failli en tuer trois cette semaine dans un
de mes cours.
Et
moi qui suis normalement si tolérant!
Elles
étaient assises près de moi, c'est-à-dire près de l’endroit optimal en classe
(à défaut de ne pas être au meilleur endroit, je m’y rapproche le plus possible)
et elles ne CESSAIENT PAS DE PARLER.
Et
elles disaient tellement n’importe quoi. Et FORT!
Elles
se plaignaient de leur party du Super Bowl (parce que oui, c’est le Super Bowl
ce soir, yeahhh! Masculité, testostérone, chicken
wings!! YEAHHHH!), et lançaient des commentaires du genre :
« J’haïs
ça quand quelqu’un qui connait rien rit de moi! »
« Ark,
je l’aime même pas Katy Perry! »
« Moi
quand c’est la mi-temps, je sors toujours de la pièce. »
Et
l’une d’entre elles avait même sorti des phrases typiques de divers jeux de football
et en apprenait quelques-unes par cœur pour pouvoir participer lors du match…
#OnlyInAdmin
Vint
ensuite le moment de faire un exercice en classe.
C’est
peut-être mon âge ou le fait que j’ai fréquenté une école privée, mais j’ai
toujours cru que les exercices en classe requéraient deux choses :
-le
silence
-et
faire le bâtard d’exercice!
Mais
non, mes trois nouvelles meilleures amies préféraient se plaindre sur les
sourcils de Cara Delevingne à la place et aussi sur le fait qu’elles ne savaient
pas comment commencer ça ce genre d’exercice là, MALGRÉ LE FAIT QU’ON VENAIT
D’EN FAIRE UN AVEC LA PROF!
J’étais
incapable de travailler, je ruminais ma furie. J’ai voulu leur lancer mon efface.
Chaque seconde je devais me retenir pour ne pas échapper un « est-ce que ça serait possible DE SE TAIRE! » Je me suis visualisé
ouvrir une fenêtre et les lancer dehors, en prenant soin d’éviter les bancs de
neige. Je me suis dit que si jamais il y en avait une qui mourrait là devant
mes yeux, je serais probablement heureux. Je me suis alors demandé si ça
faisait de moi une mauvaise personne. J’ai défini que non, puisqu’elles avaient
clairement couru après.
Et
le plus triste dans cette histoire, c’est que l’héritier ne serait même pas
venu me voir en prison.
« Pas
pour un meurtre » a-t-il dit.
Pff,
mes amis ont trop de moral!