Parce
que je ne suis pas un lâcheur, je suis retourné patiner.
Bon,
j’avoue, la vraie raison s’apparente plus à une espèce de « je veux
amortir le prix de mes patins sur une quantité raisonnable de séances »
qu’à une grande persévérance, mais l’important c’est le résultat comme on dit.
Voici quelques petits événements, en rafale.
En
fait, ce ne sont pas des événements du tout, mais vous connaissez mon doigté à
transformer l’anodin en « divertissant »…
*
Les
premiers mots à sortir de la bouche de l’héritier furent : « Va
falloir que tu apprennes à tomber. »
Il
n’en fallut pas plus pour que je perde toute confiance en lui. En d’autres
circonstances, je lui mettrais ma vie entre les mains, mais à ce moment,
surtout en connaissant ses méthodes plutôt autoritaires/dictatoriales, une très
vive paranoïa s’installa en moi.
Paranoïa
qu’il entretenait en se rapprochant de plus en plus, en faisant des manœuvres
brusques…
En
fin de compte, je n’eus aucun contact avec la glace. Je sais que le jour
viendra, mais, tel un éjaculateur précoce, je tente de retarder le plus
possible le moment ou ça va venir…
Ouin…
Passons à autre chose.
*
Outre
ceux dans mes cheveux, je suis incapable de faire des nœuds qui ont un semblant
d’allure, et mes patins ne font pas exception. Exaspéré de voir mes chevilles
bouger, l’héritier m’assit sur le banc des joueurs et resserra mes lacets. Il
réussit à dégager une demi-douzaine de pouces, et ainsi stabiliser le tout.
Je
persistai à croire que tout cela n’était que caprice, jusqu’à que je remette
les lames sur la glace, et sérieusement, des patins serrés ça fait toute la
différence!
Moi – Je suis comme Maurice Richard là!
Héritier – C’était pas reconnu comme le
meilleur patineur.
*
Sur
la patinoire se trouvait une personne souffrant de déficience intellectuelle
(cette appellation n’est pas due à une nouvelle conscience de ma part, mais
plutôt pour aider à démêler les choses. Par exemple : « la caissière
du McDo c’est une mongole », versus « il y a une mongole sur la patinoire »,
ça devient trop semblable et on se perd. La précision du vocabulaire est
importante, on me l’a souligné récemment. Et disons-nous le, la plus mongole
là-dedans, c’est celle qui oublie de me donner une paille et de la sauce au
miel pour mes croquettes, pas celle qui sourit avec sa tuque et ses patins.).
Elle était meilleure que moi.
Je
ne fais que vous rapporter l’information, tirez les conclusions que vous
voulez.
L’héritier
ne s’est toutefois pas gêné pour tenter une motivation par la honte, sans
succès, car la honte n’est pas très efficace contre moi.
*
Héritier – Ah j’ai trouvé! Tu patines
comme un patineur artistique! Ils ont des pics sur leurs lames et ils patinent
en marchant genre.
Moi- Oh! Je suis comme Elvis Stojko!
Et
le plus triste dans tout ça, c’est que ce fut ma première référence pertinente…
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