Cinq heures trente minutes de train plus tard, enfin à Toronto. Non, mais
pour vrai, enfin!
Il y avait un enfant derrière mois et il me tapait sur les nerfs! L’adulte
qui l’accompagnait n’était lui aussi vraiment pas une lumière.
La première chose que je fis en sortant de la magnifique gare de train fut,
après avoir pris un moment pour me dire « hey cool, je suis à
Toronto! », de me diriger à mon auberge pour pouvoir y laisser mon sac à
dos. Je ne voulais pas devenir le touriste qui se fait voler ses affaires tsé!
Étant donné son emplacement hyper pratique, je la trouvai en quelques
minutes. Elle était située à côté d’une jolie église. Je payai les maigres
frais pour mon bref séjour et me rendis à ma chambre.
C’était pas mal plus un corridor qu’une chambre, avec quatre lits
superposés sur le long d’un mur, et une grande fenêtre au bout. Les lumières
étaient fermées, le rideau aussi. Ils m’avaient assigné un lit du dessus, et
mon voisin du bas dormait. À quatre heures trente de l’après-midi. Il dormait. Je
localisai mon casier de sureté, pour mettre mon sac, et me rendis compte qu’il
était trop petit. Bon OK, c’est peut-être mon sac qui était trop gros,
l’héritier ne cesse de rire de la grosseur de mon sac à dos, mais bon, il y
avait une incompatibilité de format entre le casier et mon sac, disons ça comme
ça.
Bien entendu, une vive paranoïa s’installa en moi, nourrie par la voix
fantomatique de ma mère dans ma tête qui disait « là fais attention pour
pas te faire voler! »
Prenons un instant pour noter que de tous les locataires de la chambre, à
en juger par les sacs et valises qui traînaient, j’étais le seul qui avait une
névrose de ce genre, car à ce que j’ai vu, aucun casier était utilisé…
Peut-être qu’ils les trouvaient trop petits eux aussi.
Je vidai donc le contenu précieux de mon sac (passeport, livres, 3DS,
billet de spectacle, etc.) dans la case, et je laissai mon sac sur mon lit,
vaguement caché par ma couverture.
Mais là je vous entends, vous ne devez sûrement pas être satisfaits de
cette description très factuelle. C’est ma première expérience d’auberge de
jeunesse, moi, personnage plutôt luxueux.
Vous voulez savoir combien de fois mon œil a sauté quand je me promenais
là-dedans…
Vous voulez savoir ce que j’ai pensé des couleurs très étranges qui
ornaient les murs…
Vous voulez savoir comment j’ai trouvé l’odeur de sueur et de renfermé qui
m’a frappé quand je suis entré dans ma chambre la première fois…
Vous voulez savoir ce que j’ai pensé des meubles dépareillés de l’aire
commune au rez-de-chaussée…
Vous voulez savoir ce que j’ai pensé du gars à l’accueil qui était beaucoup
trop chill et qui disait « yeah man! » un peu trop souvent…
Vous le savez ce que j’ai pensé… faites pas semblant.
Donc, une fois mes biens en sécurité, je quittai ce nid douillet, car
j’avais une énorme faim, n’ayant pas mangé depuis mon déjeuner de neuf heures
trente.
Je retournai dans le coin de la gare, car, en étudiant le plan du
centre-ville la veille de mon départ, j’avais cru voir qu’il y avait des
restaurants dans le coin. Ayant été incapable de faire fonctionner le wi-fi
dans ma chambre, et ainsi mieux cibler ma route, je demandai à l’héritier de me
venir en aide, en me guidant par textos vers des restaurants sympathiques. Il
fut dans l’impossibilité de réaliser cette tâche, et me laissa donc avec un
YOLO.
Photo obligatoire de la tour du CN, passage devant le temple de la renommée
du hockey, arrêt à la CBC pour faire ma fillette énervée devant l’immense photo
de Peter Mansbridge collée sur les murs et fenêtres, et j’arrivai devant le
Simcoe Place. Je n’avais aucune idée de ce que c’était, mais j’ai pensé à Simon
Cowell, et je me suis dit que One Direction voudrait sûrement que j’entre
là-dedans. En plus, c’était écrit qu’il y avait des restaurants. Je mangeai du
McDo, parce que YOLO tsé..
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