dimanche, juillet 17, 2016

Pèlerinage vers la divine (4)

Après mon souper, je décidai d’aller faire du repérage pour ma journée du lendemain. Encore une fois, lors de mon étude de la carte, j’avais vu le Eaton Center, qui était, selon mes souvenirs, au nord d’où j’étais. Mais faut croire que mon étude avait été vraiment boiteuse, car, comme pour les restaurants, je me perdis.

Je passai au travers du village gai.
Et comment ai-je fait pour me rendre compte que j’étais dans le village gai? Je vous laisse la façon dont je l’ai raisonné avec l’héritier.

Moi – Je pense que je suis dans le village gai là.
Moi – Y’a des arcs-en-ciel partout et j’ai vu un gros gars promener deux caniches hahaha!
L’héritier – Ouais bon indicateur.
Moi – Pis y’a un monsieur qui marche en snappant des doigts avec le beat de la musique techno-esque qui joue dans la rue hahaha!


Finalement, ma conclusion fut que j’étais rendu beaucoup trop loin et que j’avais manqué le Eaton Center, je rebroussai donc chemin, et, par tout hasard, en empruntant une rue perpendiculaire, j’arrivai sur LA rue commerciale. Bingo! Ils étaient tous là, tous les magasins possibles et imaginables, en plus du centre d’achats tant convoité. Le plus ridicule, est que j’étais allé environ trois fois trop loin, et que si j’avais seulement emprunté la bonne rue dès le départ, je l’aurai trouvé très facilement. Mais hey, au moins j’ai pu m’acheter une panoplie de cock rings à rabais d’un vieil homosexuel!
Mais non! Ce n’est pas mon genre d’achat!
Il n’y aurait probablement pas eu assez de place dans mon casier pour les ranger…

Le dernier endroit à repérer était l’arrêt ultime de mon pèlerinage torontois, le Air Canada Center, où, dans environ 24h, je serais en la présence de la légendaire et divine Bette Midler. Toujours selon mon étude, que je remettais en question d’heure en heure, il était supposé être très prêt de la gare de train. Et savez-vous, enfin une chose que j’ai eue de correct! Il était effectivement juste à côté, et je le trouvai très facilement.

Un petit beigne pour célébrer une journée bien chargée et je retournai dans mon corridor pour me coucher. J’étais au lit à 9h, mais j’attendis que le soleil se couche complètement avant de dormir, parce que quand même là, c’est ben beau être fatigué, mais y’a des limites!


*
Intermède sur ma nuit.
Celui couché sous moi ronflait comme trois trains qui essaient de monter une côte. Vous avez peut-être déjà dormi à côté de quelqu’un qui ronfle, mais au-dessus de quelqu’un qui ronfle, c’est une expérience indescriptible.
Calvaire.

*

Malgré le canadien national sous mon lit, la nuit fut réparatrice, et je me réveillai prêt à attaquer la journée du bon pas. Ça aide beaucoup quand tu sais que tu es à environ douze heures de voir la légendaire et divine Bette Midler. Vous aussi vous auriez été fébriles.

Je m’habillai, me lavai le visage dans la salle de bain commune et appliquai une généreuse couche de crème solaire, car je comptais passer la journée dehors à marcher, et n’oubliez pas les enfants, le cancer de la peau, c’est dangereux!

Il y avait un déjeuner compris dans mon séjour, qui était, selon le gars à l’accueil, « really delicious ». Je descendis donc au sous-sol, emplacement de la cafétéria. Je fus accueilli par des tables vides, et personne. Ne comprenant pas vraiment comment tout cela fonctionnait, et voulant limiter les interactions au minium avec les aubergistes, je quittai et retournai au Tim Hortons qui m’avait gracieusement fourni mon beigne d’hier soir.

J’étais trop tôt pour l’ouverture des magasins, je décidai donc d’aller voir la tour du CN de plus près. Je n’étais définitivement pas le seul à avoir pensé à ça, car il y avait déjà une file… mais hey, au moins la porte est jolie! Je continuai mon chemin et retournai au Air Canada Center, maintenant consacré lieu sain. En voyant l’immense pancarte au-dessus des portes « Bette Midler tonight », j’eus une émotion, que je tentai de retenir, parce que dès que je mouille de l’œil un peu, ma crème solaire me chauffe les yeux et ça devient infernal.

Toujours non-aveugle, je me rendis aux magasins.

« Énorme » ne commence même pas à bien décrire l’échelle. C’était un centre d’achats à perte de vue! Probablement que lorsque ma mère va mourir, son paradis va ressembler à ça. Je passai donc l’avant-midi à me promener là-dedans, en ne dépensant pas vraiment, vu l’étroitesse de mon casier de sécurité tsé.


Après un diner thaï peu alléchant, je retournai à mon lit pour me reposer un peu.

Je fis un caca. Information agréable à mentionner comme ça. Surtout lorsqu’on sait qu’en voyage, j’ai l’intestin précieux…

Ma mère, avec qui je textais semi-régulièrement, me mentionna le nom d’un parfum qu’elle voulait que je lui trouve. Ayant encore tout l’après-midi devant moi, je retournai à la Mecque du commerce de détail, malheureusement en vain. Afin de faire passer le temps et la déception de ne pas être un bon fils, je pris une autre marche dans le coin. Je me ramassai dans un joli petit parc, où des musiciens s’adonnaient à un spectacle. C’était sympa!

Avant de retourner à ma chambre, je m’assis devant l’église et j’enlevai mes souliers. La veille, j’avais remarqué un petit dégagement odoriférant, et j’étais convaincu que le corridor n’avait pas besoin de plus d’odeurs. Je discutai avec un pigeon et assistai à l’arrivée des membres d’une délégation de mariage.

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