Contre le bonheur: Je regrette tout

Je regrette tout - Les éclabousseurs

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Si jamais un jour je développe des pouvoirs de nécromancie, c’est clair que dans mon top dix, je déterre Édith Piaf et je lui fais enregistrer une version alternative de son classique :

Oui, tout, tout, tout

Oui, je regrette tout!

Mais commençons avec un regret en particulier.

Les précipitations, c’est semi-agréable. L’été c’est mouillé. Mais l’hiver, de la neige, ça peut être sympathique. Je ne parle pas nécessairement d’un blizzard, mais entre de la pluie qui nous détrempe et quelques féériques flocons, je choisis les flocons.

Toutefois, avec les changements climatiques…

« Wrong ! » -Donald Trump

Dû à la présence de changements climatiques…

« It’s a hoax, it’s China’s fault! » - Donald Trump

OK, ces temps-ci, ça adonne qu’on dépasse le point de congélation, et la neige se transforme facilement en sloche. Malheureusement, les conducteurs ne semblent pas ajuster leur conduite aux conditions de la route, et souvent, je suis victime d’éclaboussures.

Je n’ai aucun respect pour les gens qui ne ralentissent pas lorsqu’ils rencontrent un piéton, alors qu’ils voient que la chaussée est slocheuse. Malheureusement, ma réaction initiale lorsque je me fais éclabousser est de m’immobiliser, pour encaisser le coup de mouillé, et de nourrir mon cancer misanthrope en bouillant de rage alors que la neige et l’eau tombent de mon manteau ou pénètrent mon pantalon.

Je n’ai pas le réflexe de me retourner pour injurier le chauffard, ou prendre son numéro de plaque en note ou quoi que ce soit. Je reste immobile, la tête dans mon capuchon, à serrer des dents et maudire l’humanité.

Alors au conducteur de cette semaine qui m’a éclaboussé, ainsi qu’au taxi d’il y a deux semaines, suivi par le camion de la ville, qui m’ont eux aussi aspergé le manteau, j’aimerais vous souhaiter une mort lente et pénible. J’espère que vous assisterez au déclin d’une personne qui vous est chère, que vous la verrez passer d’une joviale santé, à l’inconfort, à l’incompréhension, à la douleur, au calvaire, puis à la mort. J’espère que vos cheveux tomberont, que vos dettes augmenteront, que vos stylos couleront, tout ! Et j’en profite surtout pour vous lancer ce majestueux doigt d’honneur que vous méritez plus que tout et que je n’ai pas pu vous donner dans le feu de l’action!