dimanche, septembre 28, 2014

Digestion de poutine en 30 minutes ou c'est gratuit!


Avertissement
Le billet suivant contient des propos à caractère scatologique plutôt intenses. Il pourrait ne pas convenir aux personnes respectables ou aux cœurs sensibles. La discrétion du lecteur est recommandée.


Mon corps n’est pas québécois.

Non seulement j’ai une silhouette « européenne », dénudée de toute icône de hockey, sans chaine au cou d’un argent immaculé, ou de barbe d’un pouce sculptant ma mâchoire, mais mon intérieur aussi a de la difficulté avec le terroir. Surtout avec le met national, la poutine!

Sachant ceci, il serait logique pour moi de me tenir loin de cette abomination culinaire. Toutefois, dans un élan très peu Vulcain, il m’arrive parfois de défier cette logique et de mouiller mes lèvres de frites, fromage et sauce brune. Et, lorsqu’un tel élan me prend, le résultat est comparable à un lavement intestinal digne des plus grands spas. Mon corps interprète le dépôt final de la fourchette dans le plat vide comme un signe qu’il est temps de faire un reset dans l’estomac, le petit et le gros intestin.

Vous comprendrez donc, si je vous parle de ça, que récemment j’ai subi l’expérience à nouveau.

Effectivement, en plein milieu d’un malaise existentiel dû à un combo cruel de fatigue et de cours ennuyeux, l’envie me prie de manger une poutine. J’imagine que je voulais me punir pour cet écart comportemental. Quand on laisse notre cerveau nous convaincre qu’on devrait quitter notre vie et devenir auteur dans une petite maison pittoresque de Nouvelle-Angleterre, on mérite de se faire semoncer.

Vingt minutes après avoir avalé la dernière bouchée, malgré la présence de mon chat ronronnant sur mon ventre, débuta la violente réaction intestinale. Je me rendis rapidement à la salle de bain, tassant minou en vitesse, et préparant mon deuil des boxers que je portais. Par chance, aucun incident fâcheux ne se produisit, et je pus expulser dans le bol. Et expulser comme un champion fis-je! Mes crampes se transformèrent en un bon coulis de bouette qui remplit la toilette. Après avoir passé le quart du rouleau à nettoyer le tout, je retournai à mon ordinateur travailler.

Une dizaine de minutes plus tard, je sentis mon anus faire de l’épilepsie et je courus de nouveau à la toilette, cette fois-ci pour évacuer principalement du liquide, sans aucun doute la partie « sauce » de la poutine. Un autre quart du rouleau et je me relevai, l’anus un peu à vif, mais calmé de son hyperactivité.

Vous savez lorsqu’on est malade et qu’on vomit deux ou trois fois de suite? La dernière fois il n’y a plus rien qui sort, mais on a des spasmes quand même? Eh bien la troisième fois que je m’assis sur le bol, un bon vingt, vingt-cinq minutes plus tard, je vécus sensiblement la même chose, mais inversé. J’avais l’anus qui spasmait désespérément et qui voulait mourir, mais rien de sortait de mon intestin…

Fin du lavement.

Et là, vous vous dites sûrement: « Mais pourquoi est-ce que tu nous as raconté ça? » Je ne vous cacherai pas que ce billet avait un caractère plutôt égoïste. Je l’ai fait pour moi, pour que la prochaine fois que l’envie me prendra de manger une poutine, je pourrai le lire à nouveau pour me rappeler ce dans quoi je m’apprêterai à m’embarquer…

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