samedi, octobre 31, 2015

Jamais un ange...

Le mois de la fiction se termine, et puisque cette année c’est octobre le mois de la fiction, nous terminons ça avec l’Halloween!!!!

Vous savez que j’ai l’habitude, lors des fêtes, de faire une liste et un poème, mais cette fois-ci, étant donné que nous sommes le mois de la fiction (je travaille fort pour en faire un événement), je vous laisse avec un simple poème, qui n’est pas tant relié à l’Halloween, comme me l’a souligné l’héritier, mais qui reste tout de même dans l’ambiance lugubre et sombre que devrait revêtir cette fête.

J’ai ressorti mon œuvre complète d’Edgar Allan Poe pour m’inspirer un peu.
Merci aussi au sauveteur qui m’a, bien malgré lui, apporté le sujet du poème.



*

Jamais un ange…

Jamais un ange n’aurait peigné
Des cheveux d’un blond aussi doré,
Jamais un ange n’aurait pu accueillir
Sur sa tête les souvenirs
De vieillir – et se sentir
Admiré toutes ces années

Jamais un ange n’aurait parlé
À cette âme seule enlunettée
Qui sous prétexte d’un changement
Lui suggérait par moments
De se départir du firmament
Qui sur sa tête était fixé

Mais une langue charmeuse charme
Gentilshommes et gentes femmes
Et par un matin ensoleillé
L’ange qu’on croyait immaculé
Coupa ses cheveux
Et cessa de rêver

Ses oreilles libérées
Après tant d’années emprisonnées
Derrière les rideaux dorés
Vibrèrent au son d’une voix,
Distante caresse
Qu’il avait entendue maintes fois
Dans sa jeunesse

La voix susurra le confort maternel
Disparu depuis des lunes
Je vais bien, je t’aime -- Je suis loin, je t’aime
De toutes les voix, aucune
N’aurait pu être si éternelle

Mais la réunion fut de courte durée
Un autre son, plus fort
Et puis un autre, encore
Naquirent du silence de la pièce
Et commencèrent à diluer
La voix, avec tristesse

Où es-tu? Dit-il
Es-tu encore ici? Cria-t-il
En guise de réponse, un son étouffé
Par des rires déformés
Je suis loin, je t’aime -- Viens, je t’amène

Il avait beau se concentrer
Mais la voix semblait lui échapper
Et sa tête se noyait des sons infernaux
Qui cillaient et rebondissaient
Dans son cerveau

Il voulait réentendre la voix
Sa mère une dernière fois
Il était prêt à tout
Sans même s’imaginer
Que l’innocence est facile à leurrer
Par un imposteur avec doigté

Il n’était point un ange c’est maintenant clair
Mais le découvrir était impossible
De l’en accuser, peu auraient été fiers
Jamais un ange n’aurait succombé
Aux fausses promesses du passé
Et se serait suicidé
Sans souffler une prière

dimanche, octobre 25, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - Miss M

Moi, j’ai des amis qui ont des idées particulières comme celle-ci ; en marchant dans la rue, mon grand ami A, a trouvé une liste d’épicerie (figure 1) et m’a demandé d’écrire une page en lien avec sa trouvaille. J’ai tout de suite accepté, par contre, j’ai recommencé mon projet au moins une vingtaine de fois, sans jamais être satisfaite et en plus, il m’est arrivé un tas de péripéties…

Figure 1  La muse du projet

Au début, je voulais faire une œuvre d’art avec ladite liste. Non, pas un chef d’œuvre, mais quand même, j’avais de bonnes pistes qui étaient esthétiques et artistiques (figure 2). Je voulais ajouter chacun des éléments de la liste dans des œuvres connues. 

Figure 2  Inspiration Salvador Dali
                                    
Et puis, mon ordinateur a décidé qu’il devait choisir mon fichier final pour le corrompre et le remplir de symboles et de mots sataniques indéchiffrables pour invoquer un ange déchu quelconque. On dit que c’est souvent la faute à qui se retrouve 20 pouces devant l’écran… Peut-être, mais je soupçonne un coup pendable du démon habitant sur mon épaule gauche (figure 3).
Figure 3  Mon démon

Donc, après avoir fait attendre A pendant plus d’un mois, je dois lui annoncer que je n’ai toujours rien à lui envoyer. Il est vraiment beaucoup plus patient que moi, car si j’avais été le boss du projet, j’aurais pété un câble bien avant!

Je garde espoir et après cette déception, je décide de prendre une nouvelle piste créative et d’essayer d’interpréter l’écriture. Au début, je lis : Quecisses hat dog. L’image qui se dessine dans ma tête est, bien sûr, un chien à chapeau et il s’appelle Quecisses. Puis, le dessin dans ma tête prend vie et je vois Quecisses qui promène un hot dog… Ouf! (figure 4) 
Figure 4  Quessices le chien

Ensuite, mon imagination se met à divaguer sur le garden-party qui se prépare avec cette belle épicerie et je me demande si ça existe encore des décorations cure-dents en forme de parapluie (figure 5). 
Figure 5  Souvenir de mon enfance


Je me fais également la réflexion que je n’ai jamais encore vu le mot bagel écrit de cette manière. J’ai fait une recherche sur Antidote HD qui me confirme que cette graphie s’utilise surtout au Québec. 

Soyez heureux de vous coucher plus savant de cette information ce soir!

dimanche, octobre 18, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - Le sauveteur


Non, mais quelle idée!

Canicule, soleil plombant, humidité stagnante. Tout était en place pour que cela arrive. Il n’était pas midi que la sueur dégouttait de mes tempes. À croire que je venais tout juste de sortir de la piscine. Il faisait tellement chaud que même l’air climatisé de mon véhicule ne répondait plus à l’appel. Cette journée mémorable, je ne l’oublierai pas.

Je venais d’acheter ma première maison avec ma conjointe et nous étions très heureux de pendre la crémaillère. Nous avions invité plusieurs amis de tous les horizons afin d’en faire un événement exceptionnel. Après plusieurs jours d’organisation, nous étions à fignoler les derniers détails. Rarement, nous prenons ce genre de party au sérieux.  Mais cette fois-ci, c’était autre chose. L’achat d’une maison, c’est un investissement tellement important qu’il fallait le souligner à tout coup !

À quelque part, je me sentais prêt et heureux à la fois. Tout ce qui pouvait être fait d’avance avait été réalisé dans les délais. Il est rare que la ponctualité et l’accomplissement fassent partie de mon quotidien, étant un éternel procrastinateur. J’allais donc en profiter pleinement. L’eau de la piscine était à 80, la terrasse était exempte de saleté, le gazon était fraîchement tondu; il n’y avait rien qui pouvait faire en sorte que la fête soit gâchée. 

Nous étions rendus à la dernière étape et non la moindre : la bouffe. Ce n’est pas évident de faire une fête pour 40 personnes et d’offrir un repas à tous ces gens. Il avait donc été décidé d’y aller avec un classique, un party hot-dog. Ma conjointe est tellement prévoyante qu’elle avait déjà fait le décompte des choses à acheter pour l’événement. Une chance qu’elle s’en était occupée… Je n’ai jamais cuisiné et ne cuisinerai jamais.

Par cette journée de chaleur intense, je me rendis donc faire les dernières courses. J’embarquai dans mon véhicule d’entrée de gamme sans clim. Je dégouttais de sueur dû au vent chaud et humide qui me traversait. J’avais la tête ailleurs. La chaleur, je ne l’ai jamais supportée.

Arrivé à l’entrepôt de vente en gros, je commençai à chercher. Je cherchai et cherchai dans mes poches, dans mon véhicule, par terre. Je me rendis à l’évidence, mon party n’allait pas se passer comme prévu. L’organisation avait été foutue en l’air à cause d’une seule chose. Une toute petite chose qui faisait chavirer le déroulement de la soirée.

Le sentiment que tout peut chavirer en un instant est la pire chose qui soit. À partir de ce moment, je fis une réflexion sur ma vie. Aussi déroutant que cela puisse paraître, il n’y a rien qui ne serait comme avant.

J’avais perdu la liste d’épicerie qui disait quoi acheter pour le party.

dimanche, octobre 11, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - L'héritier


Cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas vu. Est-ce qu’elle allait le reconnaitre? Est-ce QU’IL allait les reconnaitre? Elle, sa femme, et ses propres enfants? Son départ avait été si soudain. Mais comme sa thérapeute lui avait fait comprendre, ce sont les réalités d’un travail dans l’Armée. Depuis des jours, elle organisait ce parfait BBQ pour leurs retrouvailles. Les hot-dogs seraient au menu. Elle avait rejoint au téléphone toute la famille pour les inviter à célébrer. Tous avaient répondu à la positive. Samedi allait être mémorable.

Le vendredi matin, une journée avant le grand jour, elle prépara sa liste d’épicerie pour être certaine de ne rien oublier. Tout devait être parfait. Aucune erreur ne serait tolérée. Elle nota donc les essentiels ; saucisses, pains à hot-dog, salade de chou, fromage, boissons gazeuses, fruits, et la canadian 67.

Vivant dans une petite communauté, à chaque commerce où elle se rendait, tous la saluaient et lui exprimaient à quel point ils avaient hâte au lendemain pour ce BBQ. Personne ne savait, pas même ses enfants, qu’ils allaient revoir son mari avant l’arrivée des invités. C’était une surprise. Elle finit ses courses, passa par la pharmacie chercher ses somnifères qui l’aidaient à dormir depuis le départ de son mari et se rendit à la maison, juste avant que les enfants ne reviennent de l’école.
Elle se réveilla tôt le lendemain, anxieuse. Est-ce que tout allait bien se dérouler? Aurait-elle le temps de tout préparer avant que ses invités n’arrivent? Il fallait tout coordonner pour garder la surprise le plus longtemps possible.

La bière était au froid, les boissons gazeuses aussi, les fruits étaient coupés et réfrigérés, les hot-dog prêts à cuire. Ne manquait plus que les invités. Comme c’était une journée chaude de la fin août, elle avait préparé des boissons rafraichissantes pour ses enfants et elle. Ils la sirotèrent tranquillement au bord de la piscine. C’était une belle journée, ils allaient enfin le revoir, et ils s’endormirent tranquillement, pour ne plus jamais se réveiller.

Ils allaient enfin être réunis. Cette fois à tout jamais.

dimanche, octobre 04, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - Babe


Une fois par mois, je soupe avec mon père à son fameux restaurant préféré, THE CHINA GARDEN. Après VALENTINE bien sûr pour ses fameuses saucisses hot-dog et que dire du pain hot-dog bien grillé. Ce n’est pas comme St-Hubert, mais ils ont aussi une très bonne salade de chou pour faire oublier le tout. Mais bon, ça sera pour la prochaine St-Valentin entre père et fille. Cette image me rappelle vaguement un film des années 1990 où les pères divorcés allaient chercher leurs enfants au McDonald du coin. Il faut croire que ce film l’a inspiré…

Revenons au CHINA GARDEN !!! On y mange le meilleur chinois au Québec…c’est drôlement dit, mais oui Papa !

Comme toujours, il vient me chercher dans le ghetto vers 17h30 avec les portes barrées de sa voiture en me rappelant qu’il connaît des « gars » dans la police. Merci Papa ! Un jour je vais me mettre un sac d’épicerie sur la tête et lui brandir une baguette de pain en criant : haut les mains !!! Pourquoi pas une petite montée de lait avant le repas…non ce n’est pas nécessaire. Je vis mes plus beaux moments de complicité avec mon père depuis des années. J’embarque dans la voiture rapidement, barre la porte et pense à aller manger mon chinois (dit de même) comme une bonne grande fille.

Une fois arrivés dans le stationnement du restaurant, la cassette recommence. Wow, il a beaucoup de monde ce soir. Tu trouves Papa ? Oh oui, c’est un des premiers restaurants chinois ouvert au Québec et c’est toujours aussi populaire… Une fois à l’intérieur, nous sommes comme d’habitude seulement 10 personnes dans la vaste salle à manger munie d’une tapisserie couleur coquille d’œuf  sur les murs. Avec le brun des nouilles chinoises, du riz et des eggrolls, par chance qu’il y des petites lampes rouges qui égaillent le tout. Sans oublier la fameuse statue Bouddha.

Ah ce sacré Bouddha, une chance qu’il est là. Assis à côté de mon père bedonnant avec sa tête en pois chiche, on dirait deux frères. L’un d’eux a simplement oublié de sourire à la vie. Mon père se voit comme un combattant. Moi, sa fille, je lui dis de lâcher les armes et de regarder comment Bouddha lui ressemble. Qu’il a simplement oublié son lien de famille avec la bipolarité. Et là, j’ai droit à son sourire. Voilà pourquoi je suis ici avec lui.

Retour au concret, je vais prendre le #67 avec une soupe Wong Tong en entrée. Le petit bonheur de commander sans même regarder le menu.  Et ça va plus vite… Une fois nos repas et nos liqueurs consommés pour oublier la quantité de sel absorbé, je me rappelle le merveilleux goût des légumes verts. Ah mes amis concombre et brocoli, on se voit demain…Tu as bien mangé Audrey, comme toujours Papa ! N’oublie pas de prendre un petit bonbon aux fruits. Comment finir ça en santé.

Et comme toujours, je suis aussi triste de quitter…sans biscuit chinois. THE restaurant chinois sans message pour me réconforter et croire en la vie. Au moins, mon père est là pour me rappeler de toujours barrer la porte de mon appartement quand je reviens chez moi, car le monde est dangereux. Merci Papa je t’aime ! Le lendemain matin, je mange mon bagel fromage à la crème en me rappelant que la vie est belle. Que ces voyages en Chine seront probablement dans mes plus beaux souvenirs avec mon père. Que de le voir assis à côté de Bouddha qui rit de cette ironie, c’est aussi ça la vie.


jeudi, octobre 01, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - Paxton

Il y a maintenant près de deux ans que ce blogue existe, et je suis persuadé que vous devez commencer à être tannés de moi et de mes « non-histoires » (non mais franchement, écrire une page sur son congélateur, y’a tu quelque chose de plus inintéressant que ça!).

Eh bien durant les prochains jours, vous en aurez des histoires, car je vous annonce officiellement que cette année, octobre est le mois de la fiction. Tout au long du mois, je vous présenterai des textes de fiction, question de vous changer les idées un peu de moi. C’est un petit exercice d’écriture sympa et rigolo. Je vous invite à le faire à la maison si jamais vous le désirez. Pour rajouter un peu de diversité, j’ai demandé à l’héritier, le sauveteur, ma Babe et à Miss M de participer aussi.

La consigne qui fut donnée était bien simple : écrire un texte d’environ une page inspiré de cette liste d’épicerie que j’ai trouvée par terre en marchant dans mon quartier.


Aujourd’hui je brise la glace, et dans les jours à venir, vous pourrez lire les textes de mes précieux collaborateurs. En espérant que vous apprécierez et que ça rincera votre palais de lecteur un peu.

*

-Est-ce que vous notez tout ce que je viens de dire Vanessa?
-Oui oui.

La pire chose de travailler pour deux extra-terrestres, à part leur étrange odeur, à laquelle, pour être bien franche, je commence à m’habituer, c’est toutes les maudites listes qu’ils me font faire.

-N’oubliez pas aussi de rajouter : trouver un tonneau vide.
-Oh oui il est primordial le tonneau!
-Oui oui… je l’ai rajouté…

Ils en sont à leur septième plan pour conquérir la ville cet après-midi.
J’ai juste abandonné et je suis en train de faire ma liste d’épicerie, parce que de toute façon, dans quinze minutes ils devraient changer d’idée.
Mais bon, j’imagine qu’il y a pire comme job d’étudiante. Bianca elle flippe des burgers toute la journée… Au moins j’ai un plan d’assurance dentaire. Parce que j’ai appris que les Gromuxiens sont munis de six rangées de dents, alors c’est important pour eux l’hygiène bucco-dentaire.
Oui, je sais, c’est n’importe quoi.

-Vanessa!
-Hein? Oui, quoi?
-Un galon d’huile de canola.
-Quatre poulets aussi!
-Quatre?
-N’avions-nous pas dit que si nous voulions attirer l’attention de ces gros humains, nous devions les nourrir?
-En effet, mais est-ce que quatre sera assez? Vous savez comme moi mon cher Grutennebit, qu’ils ont un appétit plutôt vorace, surtout en cette période préhivernale.
-Vous touchez un bon point noble Gratonnefutte, ils vivent les reliquats de l’hibernation chez certains mammifères. Vanessa, cinq poulets! Et un sac d’élastiques aussi, pour le filet.
-Oui, c’est tout à fait diabolique!

OK, concombres, pois chiches… Est-ce qu’il me manque de quoi?

-Mais, maintenant que j’y pense…

Bon ça y est! Ça recommence.

-Une attaque aérienne ne serait-elle pas plus efficace?

On est rendu à huit là.

-Oh, mais comme vous êtes génial mon cher Gratonnefutte! Vanessa, changez de feuille! Nous allons avoir besoin de ressorts!
-Oui, au moins vingt-sept.
-Au moins effectivement…