dimanche, mars 29, 2015

Une journée pour se faire haïr

Êtes-vous prêts les amis?
Plus que trois jours pour préparer vos coups pendables pour le poisson d’avril, et ainsi devenir le cancer de vos proches, la personne que tout le monde voudra éviter, l’Yves Bolduc de votre famille. Si jamais vous avez une amitié que vous désirez abolir, c’est le moment idéal de planifier un coup qui pourra dégénérer en grave blessure, ou simplement en indignation suffisante pour provoquer une coupure dans la relation.

Bien entendu, comme à toutes les fêtes païennes, je vous propose une liste et un poème, mais avant, permettez-moi ce témoignage…

Mon plus lointain souvenir de victime d’un premier avril vient de mon père. Je ne me souviens plus quel âge j’avais, je lance un chiffre arbitraire comme ça, disons six ans. J’étais dans ma chambre, probablement en train de jouer avec mes legos (oui je sais, il y a beaucoup de suppositions jusqu’à présent, mais ça va se clarifier, faites-moi confiance. Et en passant, j’ai de la difficulté à me souvenir de la semaine passée, alors d’un événement lorsque j’avais environ six ans… soyez cléments!), quand mon père m’appela du salon :
- Viens voir Alexandre, il y a un orignal chez le voisin d’en face!
- Quoi? Un quoi?
- Vite vite! Y’a un orignal chez le voisin d’en face! Dépêche-toi avant qu’il parte.
Je n’étais pas trop certain de ce qui se passait, mais j’accourus quand même. Rendu dans le salon, je vis un poisson en papier de collé sur la fenêtre.
-Poisson d’avril!


Alors aujourd’hui, je ne vous propose pas une liste de tours à jouer.
Je sais, vous êtes probablement déçus, mais je préfère ne pas m’exposer à des poursuites (euh c’est parce que y’a personne qui lit ton blogue man, who cares?), si jamais mes suggestions dégénéraient. Je sais qu’avec mon charisme très fort et votre tendance de suiveurs, ça pourrait être explosif (personne va lire ça! Ils vont être 10 gros max, dont genre ta mère dude, calme-toi!).
À la place, je vais vous encourager à utiliser la deuxième plus grande force de la nature, après le déni, c'est-à-dire : LE POUVOIR DE VOTRE IMAGINATION!

Mais, je vais tout de même vous guider avec une liste de conseils, parce que ça prend une liste. Ça en prend une, ne vous demandez pas pourquoi.

-Prenez exemple sur mon père. Essayez de confondre votre victime. Mélangez-la en créant un sentiment d’urgence, parlez vite. Vous devez la faire agir par instinct et ne pas lui laisser le temps de réfléchir.

-Allez-y avec des trucs probables et plausibles. « Viens voir, Sophia Lauren déguisée en lapin est en train de manger du yogourt grec assise sur la photocopieuse » ou bien « Attention derrière toi il y a le neveu de Michel Louvain avec la face peinturée en rouge pis une noix de coco dans chaque main » sont des choses un peu trop farfelues qui n’auront probablement pas l’impact désiré. Mais un simple « Attention » avec un visage horrifié en pointant derrière elle…

-N’oubliez jamais, avoir un comportement étrange, qui rend la personne suspicieuse, et finalement ne pas jouer de tour est un bon tour en soi. Genre toucher le dos de votre victime un peu trop souvent pour lui faire croire que vous lui avez collé un poisson…


*

Poisson d’avril, poisson d’avril
Ne te découvre pas d’un fil
Tu n’es ni truite ni saumon
Tu n’es qu’un mesquin petit poisson
Vingt-quatre heures ça peut être long
Tant d’opportunités d’avoir l’air con

La journée ira aux préparés
À ceux qui auront tout planifié
Tant de tours seront joués
Tant de papiers seront collés
En espérant que personne ne soit tué
Mais je pense qu’on peut tolérer
Une petite dizaine de blessés

Poisson d’avril, poisson d’avril
Ne te découvre pas d’un fil
Tu es le premier jour de l’année
Qui me fait nostalgiquement regretter
Que mon enfance soit du passé…

dimanche, mars 22, 2015

Tout est dans le noeud

Parce que je ne suis pas un lâcheur, je suis retourné patiner.

Bon, j’avoue, la vraie raison s’apparente plus à une espèce de « je veux amortir le prix de mes patins sur une quantité raisonnable de séances » qu’à une grande persévérance, mais l’important c’est le résultat comme on dit. Voici quelques petits événements, en rafale.
En fait, ce ne sont pas des événements du tout, mais vous connaissez mon doigté à transformer l’anodin en « divertissant »…

*

Les premiers mots à sortir de la bouche de l’héritier furent : « Va falloir que tu apprennes à tomber. »
Il n’en fallut pas plus pour que je perde toute confiance en lui. En d’autres circonstances, je lui mettrais ma vie entre les mains, mais à ce moment, surtout en connaissant ses méthodes plutôt autoritaires/dictatoriales, une très vive paranoïa s’installa en moi.
Paranoïa qu’il entretenait en se rapprochant de plus en plus, en faisant des manœuvres brusques…

En fin de compte, je n’eus aucun contact avec la glace. Je sais que le jour viendra, mais, tel un éjaculateur précoce, je tente de retarder le plus possible le moment ou ça va venir…
Ouin… Passons à autre chose.

*

Outre ceux dans mes cheveux, je suis incapable de faire des nœuds qui ont un semblant d’allure, et mes patins ne font pas exception. Exaspéré de voir mes chevilles bouger, l’héritier m’assit sur le banc des joueurs et resserra mes lacets. Il réussit à dégager une demi-douzaine de pouces, et ainsi stabiliser le tout.
Je persistai à croire que tout cela n’était que caprice, jusqu’à que je remette les lames sur la glace, et sérieusement, des patins serrés ça fait toute la différence!

Moi – Je suis comme Maurice Richard là!
Héritier – C’était pas reconnu comme le meilleur patineur.

*

Sur la patinoire se trouvait une personne souffrant de déficience intellectuelle (cette appellation n’est pas due à une nouvelle conscience de ma part, mais plutôt pour aider à démêler les choses. Par exemple : « la caissière du McDo c’est une mongole », versus « il y a une mongole sur la patinoire », ça devient trop semblable et on se perd. La précision du vocabulaire est importante, on me l’a souligné récemment. Et disons-nous le, la plus mongole là-dedans, c’est celle qui oublie de me donner une paille et de la sauce au miel pour mes croquettes, pas celle qui sourit avec sa tuque et ses patins.). Elle était meilleure que moi.
Je ne fais que vous rapporter l’information, tirez les conclusions que vous voulez.
L’héritier ne s’est toutefois pas gêné pour tenter une motivation par la honte, sans succès, car la honte n’est pas très efficace contre moi.


*

Héritier – Ah j’ai trouvé! Tu patines comme un patineur artistique! Ils ont des pics sur leurs lames et ils patinent en marchant genre.
Moi- Oh! Je suis comme Elvis Stojko!

Et le plus triste dans tout ça, c’est que ce fut ma première référence pertinente…

dimanche, mars 15, 2015

Promenons-nous dans les bois...

On peut remercier le Ciel qu’on soit encore l’hiver, sinon les gens de la SÉPAQ seraient profondément déçus de la baisse d’achalandage dans les parcs de la province cette semaine (hum, baisse ou hausse d’achalandage? Faudrait se questionner… Mais surtout, est-ce que ça veut dire que je devrais ajouter quelques pages noires à mon carnet d’autographes, si jamais je rencontre quelqu’un qui écrit à l’encre blanche?)


Donc oui, c’est cette semaine que la chanson « Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n’y est pas » a pris un tout autre sens dans le cœur de bien des gens. On peut se questionner sur les conclusions à tirer de cet événement. On peut parler de vie privée, de fair-play du vedettariat, d’homophobie, d’exhibitionnisme, d’opportunisme journalistique, de mensonge, mais je dois me questionner sur la pertinence de tous ces sujets.

On ne peut pas changer le désir des gens à une vie privée.
On ne peut pas changer le désir de certaines personnes à vouloir se faire du capital sur le dos des autres.
On ne peut pas changer l’orientation sexuelle des gens.
On ne peut pas changer l’instinct de protection des gens face à des accusations.

Tout ce que ça démontre, c’est que dans la vie, quand tu as un personnage à jouer, tu ne devrais jamais choisir celui de « la personne parfaite ». Avec la petite famille parfaite et heureuse qui fait la une des magazines pour parler de ton bonheur parfait et de ton chien parfait et de ton emploi parfait.

Premièrement, je ne sais pas vous, mais moi je ne fais aucunement confiance à quelqu’un qui a l’air immaculé. C’est ÉVIDENT qu’il cache quelque chose. Ça se peut juste pas et c’est une lâcheté intellectuelle profonde que de croire le contraire. Au mieux il pue des pieds, au pire il en a tué dix pis il a fait une soupe.

Deuxièmement, c’est épuisant de toujours être parfait (faites-moi confiance, je le sais). La quantité de travail qu’il faut mettre pour AVOIR L’AIR parfait est astronomique. Alors vraiment, l’analyse coût-bénéfice est pas compliquée à faire.

Mais surtout, troisièmement, ça finit toujours par chier. Ou, dans le cas qui nous occupe, ça finit par sortir…

(Pause pour apprécier la subtile blague d’exhibition)

Alors, assumez votre Jennifer Lawrence intérieure. Parlez abondamment de vos flatulences et trébuchez en public devant des centaines de milliers de gens! C’est un comportement qui fait gagner de nombreux prix! Ou faites comme moi et clamez haut et fort vos envies meurtrières pour vos collègues de classe.

Mais surtout, OH MON DIEU, revenez-en, c’est juste une petite crossette! C’est pas supposé être une honte pour lui et sa famille. N’importe quelle famille fonctionnelle réagirait en faisant « Yo dude, t’es juste con là! C’pas grave! Viens ici que je joue avec moi-même! »
Sales puritains!

dimanche, mars 08, 2015

C'est comme dans Bambi

Oui. C’est l’heure. Je suis allé patiner.

Disons-le maintenant, je vous ai leurré avec l’allusion à Bambi. Je ne suis pas tombé une seule fois! Je suis bon hein! Toutefois, je dois dire que l’idée de me casser une jambe et de potentiellement manquer mes examens était fortement alléchante. Ce qu’un étudiant saturé d’étude ne ferait pas hein! Been there, done that!

Mais commençons par le commencement.

Héritier – Là! À une heure de l’activité, comment as-tu hâte?
Moi – Ça m’angoisse je dois dire
Héritier – Awww! Non faut pas! Je vais tellement bien t’accompagner là!
Moi – Hahaha! J’ai vraiment peur de genre, faire un mètre même pas et me planter.
Héritier – Tu vas tomber, une fois ou deux.
Moi – Je t’avertis là, je serai probablement excessivement grognon et non coopératif hahahaha!

Je l’ai interrogé sur comment on s’habille pour aller patiner à l’intérieur. Devais-je mettre un gros chandail? Garder mon manteau? Ma tuque? Tant de questions qui ne furent répondues que lorsque nous arrivâmes à la patinoire.

Avant de partir, j’ai fait mes adieux à quelques amis proches…

Moi – Sache que tu as été une très bonne amie, j’ai grandement apprécié ta présence dans ma vie.
Miss M – Tu devrais survivre, à moins que ta jugulaire ne soit touchée… Et si ça arrive, ce serait sûrement une tentative de meurtre!!!
Moi – Hahahahaha oui c’est vrai, je ne suis pas assez flexible pour m’autocouper le cou! Même si j’ai la grandeur de jambe pour.

Une fois à la patinoire, premièrement je suis perturbé par les joueurs de hockey que je vois passer, qui sont tous plus grands que moi, dû au port de leurs patins. Aussi par leur odeur de swing, mais principalement leur grandeur. Je suis très à l’aise avec mes 6’4, mais je ne suis pas à l’aise avec ceux des autres!

Nous nous assoyons sur le banc, et je passe cinq minutes à attacher mes patins, parce que c’est jamais assez serré tsé! Ensuite je me lève, et, première constatation, ils me font mal aux pieds. En fait, le gauche fait mal. « C’est normal, me dit l’héritier. » Tout de suite, je ne comprends pas en quoi c’est normal, et le patin part à -1 dans ma tête.


Nous entrons sur la glace, et oh lala! Je m’agrippe à la bande comme une grosse à un sac de chip ou Yves Bolduc à une gaffe. Finalement, on se rend compte que l’héritier n’est pas un bon pédagogue, un patineur médaillé oui, mais pas un bon pédagogue, et que je ne comprends pas vraiment les principes de propulsion.

Héritier - Fais comme si t’étais un oiseau dans le vent.
Moi - Oui mais je sens pas de vent.
Héritier - Ben si tu allais plus vite il y en aurait!

Je fais environ deux tours de patinoire en tenant la bande, et en répétant douze fois « eh là, je suis tellement dans le chemin! » L’héritier se tanne, il me fait LÂCHER LA BANDE! Il se met entre elle et moi, contredisant exactement ce que je lui avais dit avant de débuter, soit que je ne voulais pas qu’il fasse son entraîneur motivateur qui me pousse à faire des choses, que je voulais y aller à mon rythme.

Moi- J’avais dit que je ne voulais pas que tu fasses ça!
Héritier - Oui, mais je vois ton potentiel!
Moi - Non, je te l’avais dit, tasse-toi!

Le mode grognon est donc officiellement enclenché, et je lance encore plus de « je suis dans le chemin ». Au loin, une petite fille apprend elle aussi le patin, et est meilleure que moi. Mais c’est pas grave, je ne tiens plus la bande, alors va chier petite fille! Va chier!

Moi - Je suis dans l’aire du gardien là?
Héritier - Oui
Moi - Je suis comme Saku Koivu! (oui bon tsé, je connais pas ça le hockey moi! Mais maintenant que je patine, j’ai des espoirs de ligne nationale…)
 a
Je finis par faire cinq tours sans toucher à la bande, un exploit qui m’attire la fierté de mon ami. Toutefois, les principes de propulsion ne sont pas encore très bien assimilés.

Héritier - Non, là tu marches!
Moi - Oui mais je suis habitué, je fais ça à chaque jour!

Après une heure à me plaindre, la période libre sur glace se termine.
Je délace mes patins, avec un brin plus d’aisance qu’au lacement, et je suis ému par la stabilité de mes pieds sur le sol. Jamais dans toute ma vie n’ai-je accueilli mes bottes avec autant d’amour.
L’héritier me félicite, et je retourne chez moi, fier de cette activité.

Et le plus drôle, c’est qu’en marchant dehors, j’ai glissé et failli tomber sur une plaque de glace! Si seulement j’avais eu mes patins!


dimanche, mars 01, 2015

Défi budgétaire de février

Moi – Va falloir que je fasse un transfert bancaire, il me reste 30$ dans mon compte courant!
Héritier – Tu devrais passer le mois juste avec 30$.

DÉFI LANCÉ!!!!

Alors oui, le défi budgétaire de février était bien simple, excessivement inutile, mais bien simple : Passer le mois de février avec seulement 30$.

Si ce n’est pas un exercice d’austérité splendide, je ne sais pas ce que c’est!

Maintenant pour la partie inutile : Je ne suis pas quelqu’un de dépensier de nature, donc, on peut se questionner sur la pertinence de ce défi. C’est pas comme si j’étais acheteur compulsif et que je devais essayer de me contrôler, mais bon.

Inutile aussi, car deux dépenses cruciales ont été retirées du défi :
-Ma dépense de cours de chant, car ces enfantillages de rigueur ne doivent pas affecter mon avenir de méga-star!
-Mon traditionnel dîner McDo hebdomadaire avec l’héritier, car ça m’expose à la tentation des centres commerciaux. Sinon, ça serait beaucoup trop facile de rester chez moi pendant un mois.
Ce retrait des deux dépenses les plus importantes de mon budget standard vient donc miner encore plus la crédibilité de ce défi, mais hey, pour faire un article sur mon blogue, y’a rien que je ne ferais pas!

Êtes-vous prêts pour les résultats?


Éléments achetés :
-Un logiciel pour faire mon rapport d’impôt, parce que la fiscalité c’est ma vie, et qu’avec, je vais pouvoir calculer mon retour d’impôt, donc, ce n’est pas une dépense, c’est un investissement!
-Un thé, rencontre avec une autre personne oblige.
-Une poutine, pour me récompenser de ma première sortie de patinage (plus d’informations à ce sujet la semaine prochaine)

Éléments soumis à la tentation :
-Un t-shirt, et ce, dès le premier jour du défi. C’était vraiment bien parti!
-L’inventaire complet du Target qui baisse de prix de semaine en semaine et qui me titille au plus haut point! ON PEUT MÊME ACHETER LES MEUBLES!!!

Finalement, j’ai réussi. Mon mois m’a coûté moins de 30$.
Qu’est-ce que ça a changé à ma vie? Absolument rien, à part que je suis un peu plus riche et que j’ai moins de patentes inutiles. Alors youpi, j’imagine.


Si vous avez le goût de vous lancer un défi similaire, allez-y. Vous allez voir, on se sent bien dans l’austérité!