dimanche, décembre 27, 2015

Les aventures de madame Rayonne - Le tuteur (partie 3)


C’était probablement la dernière semaine que Rob venait chez moi pour du tutorat, mon examen final était dans quelques jours. Je m’étais donné comme objectif de m’assurer qu’il revienne pour autre chose, mais je me disais qu’au moins, il aurait servi à ce que je passe mon cours. Du moins, c’était probable. Et c’était l’ampleur de la panique que me créait ce cours. Ma maudite « réussite scolaire » me trottait encore en tête alors que je me préparais à l’accueillir, et, j’espérais, l’embrasser.

Il cogna, encore une fois avec deux minutes d’avance.

-Bonjour!
-Salut!

Je le fis entrer et ferma la porte. Je profitai du moment où il retira son blouson pour admirer ses fesses, toujours bien moulées dans son pantalon. Nous nous rendîmes à table, où nous nous assîmes un à côté de l’autre. Il révisa mes exercices de préparation à l’examen en me massant la main. Il avait pris l’habitude de le faire depuis la première fois.

-C’est vraiment très beau ça.
-Oui?

Il tourna la tête vers moi.

-Ouais c’est très beau… ce que je vois… c’est très beau.

Je me sentis rougir un peu.

-J’aimerais ça te remercier pour ton aide Rob, dis-je en m’approchant la tête de la sienne.
-Ta réussite scolaire est tout ce que je demande, répondit-il en s’approchant de moi.

Il me regardait dans les yeux. Je me perdis dans le chocolat de ses iris. Nos bouches s’approchèrent, et finalement, après quelques secondes interminables, elles se touchèrent enfin. Je sentis des vagues de chaleur me parcourir, en plus de la douceur de ses lèvres sur les miennes. Je le sentis appuyer sur ma bouche un peu plus fort, je m’avançai encore pour mettre plus de pression.

Toutefois, dans mon emportement, je ne me rendis pas compte que ma chaise tenait maintenant sur deux pattes. En m’avançant, celle-ci bascula, me précipitant par terre. En tombant, je me frappai le menton contre le sol, et me mordit la langue, qui commença à saigner. À saigner beaucoup. Rob me regarda, horrifié.

-Wâb? dis-je, le menton plein de sang.
-Reste là, je vais appeler une ambulance!

vendredi, décembre 25, 2015

Canneberges, cadeaux et cannes de bonbon

Hey! Joyeux Noël paires de lecteurs!
Vous savez pas quoi? Le père Noël s’est trompé! Il a laissé un charmant poème dans ma cheminée, et plutôt que d’allumer un feu, je me disais que je le partagerais avec vous.
On dirait que je pense qu’il va pas bien…


Le Noël blanc d’antan
Et le Noël blanc de maintenant
Sont tous les deux bien différents
Avant il y avait la neige, les lumières, la magie
Les cadeaux assuraient des cœurs remplis
Maintenant c’est l’âge
Et le vide qui ne peut être comblé
Avec des choses rapidement achetées
Car la denrée la plus précieuse
Est aussi la plus capricieuse
C’est le temps
Le temps de vivre ses rêves
Le temps de voir ses gens
Le temps qui semblait tellement plus simple avant
Quand mon cœur battait fort
Au son de ton nom
Mais le temps emporta son lot de négations
Et nos chemins s’effritèrent
Tranquillement, par-derrière
Maintenant plus rien n’est pareil
Alors pour une dernière fois, en cette veille
Du moment préféré de l’enfant que j’étais
Je te chuchote mon plus précieux secret
Je t’aimais…

dimanche, décembre 20, 2015

Les aventures de madame Rayonne - Le tuteur (partie 2)


Ça faisait trois semaines que Rob m’aidait. La première semaine j’avais pas vraiment appris grand-chose, j’avais passé l’heure à fixer ses beaux grands yeux chocolat. La deuxième j’étais stressée parce qu’il était supposé me préparer pour un examen, et la troisième, il avait dû me répéter quatre fois la même chose. Je l’avais entendu soupirer.

Ce soir par contre, je m’étais préparée. J’avais passé deux heures la veille à étudier et essayé de faire des problèmes. Je voulais pas passer pour une conne.

Ou du moins, je voulais PLUS passer pour une conne.

Il arriva à 19h58, avec deux minutes d’avance, comme d’habitude. Je lui ouvris la porte, il avait encore son blouson de cuir et son sac. Il s’embellissait de fois en fois.

-Bonjour, me dit-il.

En voyant la fossette qui accompagnait son sourire, je ne pus m’empêcher de sourire moi aussi. Il avait à la fois l’innocence d’un gamin, et le sex-appeal d’un mannequin.

-Salut, répondis-je.

Je fermai la porte derrière lui et me rendis à la table de la salle à manger, où mes cahiers étaient empilés.

-J’ai tellement travaillé là!
-C’est bien ça Ève! Les maths faut que ça passe dans le poignet.
-Ouais, j’ai un peu mal d’ailleurs, ça a dû rentrer.

Il s’assit à la table.

-C’est ici ton devoir?
-Ouais!

Je m’assis à côté de lui en me frottant le poignet. J’avais dit ça en blague, mais maintenant que j’y pensais, j’étais tellement crispée en écrivant que j’avais mal pour vrai. Il remarqua mon mouvement du coin de l’œil.

-Pauvre toi, t’as mal pour vrai. Veux-tu que je te masse?
-Ah ben je ben euh…

Il prit ma main et commença à me masser le poignet, sans quitter des yeux mes calculs. Ses mains étaient élancées, mais assez larges. Je me serais attendue à ce qu’il m’écrase les os, mais c’était un peu comme si je me faisais masser par trois petits chatons qui faisaient leurs pattes sur mon poignet. C’était doux, délicat, et ça faisait vraiment du bien. Mes yeux fermèrent un peu pour apprécier ce qui se passait.

-Ben sais-tu Ève, ça commence à avoir beaucoup d’allure ça! Ève?

J’ouvris les yeux en sursaut.

-Ah oui? Tu trouves?
-Oui oui, tes dérivées vont bien, c’est juste dans tes simplifications qu’il reste un peu de travail.

J’étais tellement heureuse de savoir que j’allais peut-être réussir mon cours que je ne pus m’empêcher de lui sauter dans les bras. Ou plutôt, me tasser dans ses bras, nos chaises étaient plutôt proches. Je pus sentir son dos bien musclé, ses bras forts me serrer.

-Merci Rob, je pense que je comprends!

Il sourit.

-Je suis vraiment content d’entendre ça. Mais il ne faut pas que tu lâches là.
-Non non, j’ai encore besoin de toi. Tu peux revenir la semaine prochaine?
-Bien sûr!

Il sourit à nouveau. Sa fossette me fit fondre.

dimanche, décembre 13, 2015

Les aventures de madame Rayonne - Le tuteur (partie 1)

-Sérieusement Audrey, je sais pas comment tu fais!

Je jetai mon crayon au bout de la table.

-Voyons, c’est pas si compliqué que ça là.
-Parle pour toi!

Ça faisait deux fois que j’échouais mon cours de calcul différentiel et c’était un peu ma dernière chance si je voulais pas retarder mon cheminement scolaire à tout jamais. Oui, c’était rendu assez sérieux pour que je me mette à utiliser l’expression « cheminement scolaire ». Ma pauvre Audrey, avec toute son intelligence, s’était proposée pour être ma tutrice improvisée, mais nos séances d’étude ressemblaient beaucoup plus à une gardienne sans autorité qui essaie de faire manger du brocoli à un bébé grincheux.

-Je suis pas la seule à avoir passé mon cours Ève, à chaque session y’a des centaines d’étudiants qui le passe, c’est faisable. Pis arrête de lancer ton crayon comme ça…

Elle se coucha sur la table pour le ramasser.

-… tu brises la mine en dedans et il va mal s’aiguiser.
-C’est juste dommage qu’il y ait pas un aiguise-crayon assez gros pour que je puisse me rentrer la tête dedans.
-Bon bon bon!

Elle plaqua le crayon contre mon cahier, qui était rempli de barbouillis illisibles.

-Je peux pu t’aider Ève!
-Quoi?
-Je peux pu t’aider! T’es pas du monde! T’es comme un démon qui se fait exorciser, sauf qu’au lieu du Notre Père, c’est la règle de dérivation en chaîne de Leibniz qui te fait vomir de la soupe aux pois!
-Mais là…
-Non, c’est fini! Je t’aide pu!
-Mais je vais faire quoi Audrey? Mon cheminement scolaire?
-On va aller te trouver un nouveau tuteur. Quelqu’un qui sait ce qu’il fait.
-Ah fuck!


*

Le lendemain, Audrey et moi nous nous rendîmes au bureau d’aide aux étudiants. J’exposai mon problème à la secrétaire, de qui je reçus vraiment pas assez de compassion à mon goût. Elle avait une face de « ah ouin niaiseuse, comment ça t’as coulé 2 fois, même moi je l’ai passé ce cours-là pis je suis juste une secrétaire ».

-Un instant, mademoiselle, je vais regarder si nous avons des tuteurs de disponibles. Allez vous asseoir.

Audrey et moi nous assîmes sur les petites chaises inconfortables et je commençai à étudier attentivement mon fil Instagram. J’étais rendu aux photos mises en ligne depuis une heure lorsqu’Audrey me donna un coup de coude. Je levai la tête et vis un gars entrer dans le bureau. En fait, je pense que c’était un gars, mais ça aurait très bien pu être un dieu.

Il avait les cheveux bruns légèrement décoiffés, un petit soupçon de barbe sur sa mâchoire assez franche. Il était en jeans, qui moulaient juste assez ses fesses pour se rendre compte qu’il avait des super belles fesses, il avait un blouson en cuir, et un sac à bandoulière qui avait l’air de vouloir lui tomber de l’épaule, malgré le fait que celles-ci étaient assez carrées.

En passant devant nous, il fit un léger sourire, accompagné d’une petite fossette sur la joue droite.

-Oh, peux-tu en prendre? lui demanda la secrétaire en le voyant passer à côté d’elle.
-Ouais, répondit-il.
-Calcul différentiel, dit-elle en me pointant.

Il ressortit de derrière le comptoir, et s’approcha de moi.

-Salut, moi c’est Rob, je vais être ton tuteur.

vendredi, décembre 11, 2015

Je Joue le Jeu - Nouvel EP disponible!


Aujourd'hui est un autre grand jour, musicalement parlant. Mon nouvel EP "Je Joue le Jeu" est enfin disponible sur toutes vos plateformes numériques préférées.
Ce projet était en latence depuis longtemps, la plupart des chansons datent même d'avant Anarchie, je suis donc très heureux d'enfin pouvoir le partager avec vous. Vous pouvez vous le procurer dans la section "Liens" à droite de la page.

Comme je dis toujours, sans collaborateurs, je ne suis capable que de faire des petites chansons poches au piano. Je tiens donc à remercier encore une fois le très précieux Marc-P. Fortin, ma rockstar préférée, pour tout son travail acharné d'arrangements et de studio (et de gestion de mes idées de grandeur), ainsi que la divinité musicale qu'est Marcel Dufour pour ses arrangements.
Merci aussi à mon meilleur ami, conseiller en image, photographe, soutien technique, confident et muse à temps partiel, J., ce cher héritier, pour la photo de la pochette, ainsi que pour le prêt de son divan.

Venez vous noyer dans les violons avec moi, et jouez donc le jeu un peu ;)

Et là à go, on essaie de battre Adele. C'est faisable.

Merci beaucoup
Paxton

dimanche, décembre 06, 2015

Vide-grenier

Ah lala, décembre, la neige, les lumières, l’ambiance festive!

C’est aussi signe que la fin de l’année approche à grands pas. Et laissez-moi profiter de ce moment pour vous remercier, paires et paires de lecteurs, pour une autre belle année contre le bonheur de toute sorte! 

Cette année, nous avons dépassé les 3 000 vues sur le blogue! Oui! Les statistiques ne m’indiquent pas le nombre de lectures des articles par contre, ça ça doit avoisiner la basse douzaine. Mais bon, qu’est-ce que ce blogue sinon un sanctuaire pour les quelques âmes égarées et désagréables de la vie, et un truc à mettre sur mon CV avec l’annotation « capable de gérer des projets à long terme »?

Avant de vous proposer la traditionnelle histoire de fin d’année de cette chère madame Rayonne, permettez-moi de vider le grenier de mes archives un peu, afin de pouvoir commencer 2016 avec des listes vides. Parce que des fois, des archives, on perd le contrôle là-dessus, ouf!

Donc voilà, pêle-mêle, des idées, histoires, etc.

Bon ok, ceux qui ont le moindrement d’esprit critique verront à travers mon jeu, que j’étais un cours d’inspiration cette semaine et que j’ai essayé de me patchworker un billet, ok?! Êtes-vous content de m’humilier ainsi publiquement?

Finalement je suis content d’avoir juste deux lecteurs. (Bonjour maman!)


*

Quelques nouvelles règles de vie que je propose :
Les fins de sessions vont être échelonnées sur une durée équivalente à la session en tant que telle.
J’imagine que je devrais me considérer chanceux que la mienne se termine selon le calendrier normal, n’ayant pas été victime d’une grève xyz, mais il reste que les fins de session, c’est la pire chose au monde. Ce printemps, j’ai eu deux examens le même jour. C’est vraiment optimal ça hein!

Les magasins vont arrêter de fermer dans les centres d’achats.
Sinon il va falloir engager des zombies pour s’harmoniser avec l’ambiance lugubre des vitrines tapissées de papier et des lumières fermées.

Le Metamucil que je prends va arrêter d’être si efficace que ça.
Je suis rendu que je fais des troncs d’arbres et que j’ai l’anus en feu. Pouvons-nous nous calmer les fibres là?

*

Quelques choses que ma mère m’a dites que je n’ai pas encore comprises :
Essuyer la vaisselle avec un linge mouillé ça va mieux qu’avec un linge sec. Ça, conceptuellement, c’est juste non. L’équation: mouillé + mouillé = sec est une aberration à ma logique vulcaine. Je ne comprends pas comment le vieux linge à vaisselle mouillé peut être plus efficace qu’un beau linge propre et sec, qui a, dans mon esprit, de la place dans son corps pour aspirer toute l’eau qui réside sur l’assiette. Je refuse d’y croire!

De l’eau froide ça bout plus vite que de l’eau chaude. Il y a probablement une explication chimique derrière cela, malheureusement, la seule chose que je me souviens de ma chimie, ce sont les réactions exothermiques et endothermiques, car le prof nous avait fait manger des bonbons durant le cours. Les menthes étaient des exemples de réaction endothermique, car elles aspiraient la chaleur de notre bouche, et les bonbons qui explosent et pétillent dans la bouche étaient un exemple de réaction exothermique, car bien sûr ils dégageaient de la chaleur en explosant. Tout cela pour dire que maintenant je ne fais plus de spaghetti.

*

Histoire de centre d’achats 2 :
Lors de l’un de nos traditionnels dîners hebdomadaires au centre d’achats, l’héritier et moi sommes dans un magasin (comme ça arrive dans un centre d’achats). La caisse principale est bondée, une vendeuse nous dit : « Allez à celle des enfants, elle est ouverte et il n’y a personne. » Nous allons donc dans la section des enfants, et restons plantés comme des piquets pendant cinq minutes. L’héritier se met à rager, pendant que je suis distrait par une chanson qui sample la musique thème des Feux de l’Amour. Un vendeur nous voit, il nous demande : « C’est pour payer? » L’héritier lui explique que la fille nous avait dit d’aller là blablabla. Il appelle la vendeuse de la section enfants qui est en train de plier des vêtements. En s’approchant, elle part pour serrer la main à l’héritier et se présente. Elle pensait que nous étions des nouveaux employés! L’héritier lui dit : « Je peux bien me présenter si tu veux, l’héritier, le gars qui va te faire jouir ce soir. »
Voici l’histoire textée par l’héritier, avec la mention à la fin du message « voilà l’histoire véridique ». Ma mémoire est floue sur la fin, mais encore là, lorsque le thème des Feux de l’Amour se met à jouer, j’ai des souvenirs de ma grand-mère qui apparaissent dans ma tête et mon attention diverge…


dimanche, novembre 29, 2015

Une semaine de Miss M

Récemment, le manoir a pu recevoir son membre VIP pour un séjour de longue durée. Séjour qui semblait être beaucoup plus long qu’annoncé en voyant les bagages.


Miss M – J’ai un gros service à te demander… Si j’ai besoin d’un endroit où habiter à Québec quelques jours, tu crois que vous pourriez m’héberger dans le cabanon?
Moi – J’ai demandé à mes parents, ils sont d’accord et ont même proposé de t’offrir la chambre d’invités. Je trouve ça excessif, mais bon…

Donc oui, ma chère Miss M, qui quitte la capitale, avait besoin d’un endroit pour rester entre ses deux logis. Elle fut accueillie à bras ouverts par mes parents et moi-même, mais surtout par mes parents, que je soupçonne de vouloir l’adopter, et peut-être me renier.

Moi – Tsé quand je t’ai dit que tu pouvais venir souper un soir, je voulais pas dire que tu pouvais venir passer une semaine!
Miss M – Voyons!! Je me souviens très clairement de toi qui me dis : tu peux venir siphonner le gaz et manger du nutella pendant une semaine!!! Alors j’me suis dit : passer une semaine ça doit être inclus dans le package deal!!

Voici un bref compte rendu de la semaine :

Dimanche
Elle arrive après souper alors que je suis en train de mettre les poubelles au chemin. Je la guide avec ses bagages, et me dirige vers le cabanon plutôt que vers la porte du manoir. Ceci n’est que la première blague de cabanon de la semaine sur je ne sais plus combien. On entre, elle dépose, je crois, l’équivalent de toutes ses possessions par terre. Je lui dis : « Je crois que tu as encore ta clé pour ici hein? » Elle regarde et me confirme que oui. « Mais tu n’as pas celle-là, je pense, dis-je en lui offrant la clé du cabanon. » Deuxième blague de cabanon.

Lundi
En quittant pour mon cours de chant, je dis tout haut à ma mère : « As-tu bien caché tes bijoux? » Je vois Miss M rire de l’autre côté de la porte. À notre retour elle nous dit qu’avoir eu le courage de fouiller, elle se serait endormie sur le divan avec plein de colliers et de bracelets.

Mardi
J’arrive de l’école, elle est assise au comptoir en train de peler des carottes. C’est clair que ma mère l’aime maintenant plus que moi. Mon père ouvre une bouteille de vin pour accompagner le souper. En quelques jours, elle aura réussi à pousser mes parents à boire un mardi soir!

Mercredi
Pour commencer sa journée de congé, sa voiture stationnée dans la rue devant le manoir se fait rentrer dans le derrière par un gars aveuglé par le soleil. Elle passe donc une partie de la matinée au téléphone pendant que je travaille.

Jeudi
Journée très occupée dans mon horaire. En revenant le soir on m’apprend qu’elle est partie manger avec des amies. Je suis très surpris d’apprendre qu’elle en a. Je ne la vois pas de la soirée.

Vendredi
Journée censée être son départ. Avant d’aller nager en après-midi, je dépose sur son lit un sac de foulards que ma mère veut lui donner, au cas où je reviendrais après son départ. Finalement, elle décide de rester un soir de plus et de partir le lendemain matin, pour ne pas conduire à la noirceur. Confuse par la présence du sac, elle me raconte qu’elle se croyait cleptomane et ne se souvenait plus où elle avait pris ces foulards. Je lui raconte qu’en fait, je les avais mis là pour pouvoir l’accuser de vol une semaine plus tard. « Tu aurais pas vu un sac avec des foulards par hasard?... »

Samedi
Ayant trainé une douleur au pied toute la semaine, je quitte tôt le matin pour aller à la clinique.
Moi – Souhaite-moi bonne chance!
Miss M – Merci!
Moi – Euh quoi?
À mon retour, nous écoutons des émissions déprimantes mettant en vedette, entre autres, Jean Airoldi, et elle nous quitte vers midi.
En soirée, ma mère dit : « Ouin, je la reprendrais n’importe quand elle! »

Je vous l’avais dit! Je pense que mon nom n’est plus sur le testament!

dimanche, novembre 22, 2015

Boire de la pseudoscience

En fin de semaine, nous avions de la grande visite, la délégation montréalaise, ami de l’héritier, était en ville. Il m’en avait souvent parlé, mais je ne l’avais jamais rencontré. J’étais donc très heureux de pouvoir enfin le voir.

Ils avaient comme plan, la délégation et l’héritier, d’aller prendre un verre avec une de leur amie, et j’ai été invité. Invitation que j’ai naïvement acceptée, malgré le fait que c’était dans un endroit de « mixologie ».

Prenons un moment pour en parler.

Parce que je suis quelqu’un de foncièrement étrange, lorsque j’entendais le mot « mixologie » je ne faisais pas fait le lien avec le mot « mix ». Je pensais à je ne sais quoi, mixo, mixol, mucus, miction… Ce n’est que lorsque j’ai découvert que c’était simplement du monde qui fait des drinks que j’ai été totalement découragé par où la vie était rendue. Pour vrai là? C’est rendu qu’il faut légitimer les barmans? Faut nous faire croire que leur travail s’inscrit dans une démarche scientifique, faut leur donner un nom en –logie à connotation scientifique?
Pouvez-vous me dire c’est quoi la différence entre un mixologue et un enfant de deux ans qui décide de te faire « à déjeuner » et qui te sert, avec tes crêpes à la boue, un verre d’un mélange de tout ce qu’il y a dans la porte du frigo? C’est tu un mix ça? À partir de quoi que quelque chose devient un « mix »? C’est quoi la différence entre un enfant et un mixologue à part une barbe et des tatous?
Quand c’est rendu que tu trouves que te faire un drink c’est une science, c’est parce que tu bois trop et il est temps que tu te trouves une vie!

Donc, mardi soir j’écris la réflexion que vous venez de lire, et je dis à l’héritier que j’ai commencé le texte sur notre sortie de vendredi.

L’héritier – Ahahah ça s’est même pas produit
Moi – Je sais! Mais j’ai quand même des choses à dire sur la mixologie et les mixologues, alors ce sera écrit hahahaha!
L’héritier – Ahahahah d’accord! Tu vas peut-être changer d’avis!
Moi – Hahahaha tu me connais trop bien pour pouvoir dire ça et le croire, franchement!


Vendredi soir se présente, et je me rends avec l’héritier au lieu de rencontre, pendant que la délégation termine de se préparer. L’amie arrive, et nous entrons. La fille à l’accueil nous reçoit et nous dit, en pointant une table faite d’une souche d’arbre à géométrie variable : « Vous pouvez laisser vos coats au vestiaire et vous asseoir à la table fuckée là en attendant qu’on vous place à votre vraie table. »
Ah oui? Ça fait partie des qualificatifs officiels de l’établissement? Je peux donc l’employer et traiter tout de fucké et je ne serai pas désagréable?

Rendus à notre « vraie » table, celle-ci, non fuckée, je me mets à observer autour de moi. En effet, l’observation s’avérait être la seule action qui me restait, car la musique était tellement forte que mes oreilles étaient hautement inutiles (en relisant mes notes prises durant la soirée, j’ai remarqué que je l’avais écrit à deux reprises : « excessivement bruyant » et « tellement bruyant »). C’est là que je prends un moment pour apprécier les belles bretelles blanches d’un des barmans, les plis de crâne du coco rasé à la table derrière la nôtre, les grosses craques de boules de la gent féminine, bref la clientèle très respectable de l’établissement.

Nous recevons les menus, je prends cinq minutes à me choisir un drink, parce que je suis le genre à aimer faire durer les calvaires, tsé, un peu masochiste. Je finis par prendre la même chose que ce que l’héritier commande, comme ça je pourrai lui donner si jamais je n’aime pas ça. Bref, je vais lui donner. Arrive un verre rempli de feuilles de menthes et de petit jus rouge qui goûtait vraiment excessivement louche, mais je me dis que peut-être que les gens autour de moi boivent pour rendre cet endroit plus tolérable, alors fuck it, j’agrippe la paille et je le finis avant tout le monde.

Une fois nos premiers « mix » terminés, car n’oublions pas que nous venions de consommer le fruit d’une étude scientifique, la délégation ainsi que l’héritier me demandent si je veux prendre de la sangria. Pour me convaincre, ils me montrent le menu, qui décompose le contenu de ladite sangria. Je lis cela, tout à fait inutilement, car j’ai fuck-all idée de c’est quoi ces mots là, jusqu’à ce que j’arrive à « soda gingembre ».

« Ah ben y’a du ginger ale, fuck it, je vais en prendre! »

J’ai vraiment essayé de trouver et de me concentrer sur goût du ginger ale, mais je l’ai pas vraiment décelé avec mes papilles sous performantes, donc ça goûtait plutôt louche.

Le compte est maintenant rendu à trois verres : un mix de feuilles et deux verres de non-ginger ale. À cette étape, voici quelques réflexions :

-Je ne comprends pas l’espèce de courant dans les nouvelles places tendance d’avoir un style : « et si un douchebag avait un profil Pinterest, ça donnerait quoi? » Les logos, les décors, c’est très recherché tout en étant vaguement colon…

-La table derrière nous avec la tête plissée s’est commandé ce que je ne peux que décrire comme étant un berceau rempli de bouteilles d’alcool. Vous aviez pas le goût de les prendre une à la fois? Était-ce un rabais de gros? Sommes-nous au Costco? Ou est-ce alors le programme de l’école de mixologie? Voici l’examen final, mélangez tout ceci!

-Apparemment il y a avait quelqu’un d’occupation double de présent, mais vraiment, en 2015, est-ce que ça intéresse encore quelqu’un ça?

-Il n’y a pas assez de bouteilles d’eau.

Après avoir bu ce que nous avions à boire, mes comparses décident d’aller chez d’autres amies qui étaient apparemment en train de boire chez elles. Je profite donc du moment pour les quitter, en regrettant toutefois que mon premier contact avec la délégation montréalaise se soit fait dans des circonstances semblables.

Je retourne chez moi étourdi, les oreilles qui cillent, et avec une féroce envie de pisser suite à tous les verres d’eau que j’ai bus pour essayer de diluer l’alcool et enlever mon étourdissement.

Mais bon, en conclusion, c’est bien de me faire subir ça de temps en temps pour confirmer l’insignifiance de la chose, et renforcer ma misanthropie.

Ça reste pas une science par contre.


dimanche, novembre 15, 2015

J'aime me faire aller le pinceau!

Si vous êtes comme moi et avez des pulsions créatives souvent incontrôlables, vous ne pouvez pas vous promener chez DeSerres sans vouloir vous empiler de toiles vierges ou vous rouler dans la peinture ou toucher à chaque poil de chaque pinceau. C’est une condition qui m’afflige à chaque fois que je mets les pieds dans un magasin d’art, et avec laquelle je ne vivais pas très bien jusqu’à tout récemment.

Voyez-vous, il y a environ trois ans, lors d’une visite avec Miss M, j’ai acheté un 5-pack de toiles en spécial. Elles dormaient dans la garde-robe de mon bureau depuis, accompagnées par une valise de petits tubes de peinture achetés par mes parents lors d’un Noël il y a deux ans. Mais bien que la vue d’une toile vierge faisait bouillir mon sang, l’idée d’y peindre quelque chose m’angoissait au plus haut point.


Quoi peindre?
Comment peindre?
Acrylique ou huile?
Comment utiliser la peinture?
Y a-t-il des techniques que j’ignore?

Tant de questions qui me paralysaient et qui stoppaient donc la progression de ma fibre des beaux-arts. Je n’avais pas été suffisamment préparé par mes cours d’arts plastiques du secondaire pour me sentir apte à manier l’acrylique, ou alors l’huile. Je me faisais à peine confiance avec de la gouache! Il est vrai d’ajouter toutefois que par le passé, il m’est arrivé d’assouvir mes désirs de toile par du pastel et de l’encre, médiums que je crois maîtriser.

Cependant, cet été, alors que j’écoutais la version audio du Portrait de Dorian Grey, un favori, me vint la motivation, et surtout l’idée, de me lancer dans la peinture.

J’allais recréer des œuvres d’art célèbres, avec le visage de mon chat!

Et qui aime plus mon chat que ma mère? Ce serait un cadeau de fête idéal!

Voici donc le déroulement de l’œuvre, en quelques photos.





Une fois la toile terminée vint l’encadrement. Après avoir regardé plusieurs vidéos explicatives sur Internet, j’achetai un cadre. De retour au manoir, j’eus par contre le malheur de découvrir que le cadre était en espèce de plastique, limitant donc les possibilités de vissage. Limitant dans le genre de « je veux pas visser de quoi là-dedans, j’ai peur de tout casser ». Mais, mon esprit débrouillard patenta une alternative de tiges de métal et de colle chaude pour fixer la toile au cadre. Je profitai de l’absence de mes parents pour l’accrocher au mur, et faire un test. Il tenait, et était plutôt joli. Jusqu’à deux heures du matin la nuit suivante, où je fus réveillé par un fracassement venant du rez-de-chaussée. Oui, le cadre était tombé, et il s’était cassé en trois. Par chance, la toile n’avait rien eu!


Découragé par tout cela, je mis le projet de côté quelques jours, le temps de guérir psychologiquement. Je retournai au magasin m’informer de leurs tarifs d’encadrement professionnel. On m’informa simplement que : « Vous avez juste à choisir un cadre ici et c’est 5$ de plus et on encadre la toile! »
Oui, je me suis fait solidement avoir la première fois, mais bon, j’ai trouvé un cadre similaire et j’ai payé le 5$ pour avoir l’esprit tranquille.

Mon œuvre orne maintenant fièrement les murs du manoir.
Vieille chatte à la perle.


dimanche, novembre 08, 2015

Mythologie capillaire

Saviez-vous que je suis un personnage mythologique?
Je me suis fait couper les cheveux récemment, cheveux que je laissais pousser depuis deux ans. Oui deux ans! Vous imaginez-vous combien de fois Kim Kardashian aurait pu se marier en deux ans? C’est énormément long là!
Deux ans, c’est le temps moyen que ça prend à la police pour se dire : sais-tu, faudrait peut-être commencer à chercher la femme autochtone qui est disparue dans le quartier à côté.
Et donc, depuis que je me suis fait couper les cheveux, je n’ai pas été capable de tuer un seul lion à mains nues ou démolir un seul bâtiment, EXACTEMENT comme Samson!
Donc voilà, c’est prouvé, je suis un personnage mythologique, et je crois qu’il est sage de dire, par extension, que je suis un dieu.

Mais puisque la mythologie est surtout rattachée aux mythes, aux récits explicatifs de fondements sociaux (merci Wikipédia, pour tes définitions auxquels on peut se fier à 100%), je crois qu’il serait sage de partager avec vous ce que j’ai appris durant ces deux années de cheveux longs et, subséquemment, les deux semaines de cheveux courts.


Premièrement, changement majeur dans ma compréhension capillaire, j’ai enfin compris à quoi servait le revitalisant, et surtout, comme l’utiliser. Je me plaignais constamment d’un fond de tête gras, et de multiples nœuds aux pointes. Ma mère me disait : utilise plus de revitalisant, rince mieux! Mais ce n’est que lorsque je suis allé voir ma coiffeuse pour un léger amincissement de la crinière qu’elle m’a enfin expliqué que le revitalisant doit être principalement appliqué sur les pointes. On se lave les cheveux avec du shampooing en s’occupant du scalp, et ensuite on se démêle les cheveux avec du revitalisant! Inutile de dire que les six mois suivants furent vécus avec beaucoup moins de nœuds et de reflet de raie. (J’ai aussi assimilé l’expression « pointes » pour parler du bout des cheveux. Vive l’utilisation d’un vocabulaire technique approprié.)

J’ai aussi découvert les joies du peignage et du brossage. Je me sentais comme Raiponce le matin, j’étais sur le bord de chanter à ma fenêtre. Ma mère m’a aussi utilisé en Barbie grandeur nature pour me faire des tresses et autres coiffures du type, coiffures que je m’empressais de défaire une fois terminées. C’était peut-être émasculant sur les bords, mais je suis un peu pute quand ça vient au jouage dans mes cheveux…

Maintenant que j’ai les cheveux courts, je dois me mettre un peu de pâte coiffante sur la tête, pâte qui a un arôme. Donc, je sens.
Je n’aime pas vraiment sentir, je suis un peu contre les odeurs.

J’ai aussi vécu un traumatisme dans les jours suivant le changement. Je ne portais plus d’élastiques aux poignets, vu que la nécessité de m’attacher les cheveux avait été coupée, balayée et jetée avec le reste de ceux-ci. Je n’ai pas compensé par des chaînes, des bracelets de bois ou des perles de plastique, quoi qu’un peu de noisetier au poignet pourrait sans doute réaligner mes chakras.

Toutefois, le plus grand avantage de ce changement, outre le fait que l’héritier et le sauveteur ne peuvent plus me harceler de suggestions à subtilité variable quant à la coupe de mes dits cheveux, est que mon temps de douche a diminué d’au moins 75%. Ça se lave tellement plus vite des cheveux courts! J’avais totalement oublié! C’est merveilleux! Toute l’eau épargnée!

Et en plus, non seulement suis-je un dieu qui sauve la planète, mais je vais envoyer ma couette à la société du cancer. Je vais donc guérir le cancer d’un enfant malade (c’est comme ça que ça fonctionne hein?) grâce à ma bonne action. Je vais tellement gagner des points de karma là!

samedi, octobre 31, 2015

Jamais un ange...

Le mois de la fiction se termine, et puisque cette année c’est octobre le mois de la fiction, nous terminons ça avec l’Halloween!!!!

Vous savez que j’ai l’habitude, lors des fêtes, de faire une liste et un poème, mais cette fois-ci, étant donné que nous sommes le mois de la fiction (je travaille fort pour en faire un événement), je vous laisse avec un simple poème, qui n’est pas tant relié à l’Halloween, comme me l’a souligné l’héritier, mais qui reste tout de même dans l’ambiance lugubre et sombre que devrait revêtir cette fête.

J’ai ressorti mon œuvre complète d’Edgar Allan Poe pour m’inspirer un peu.
Merci aussi au sauveteur qui m’a, bien malgré lui, apporté le sujet du poème.



*

Jamais un ange…

Jamais un ange n’aurait peigné
Des cheveux d’un blond aussi doré,
Jamais un ange n’aurait pu accueillir
Sur sa tête les souvenirs
De vieillir – et se sentir
Admiré toutes ces années

Jamais un ange n’aurait parlé
À cette âme seule enlunettée
Qui sous prétexte d’un changement
Lui suggérait par moments
De se départir du firmament
Qui sur sa tête était fixé

Mais une langue charmeuse charme
Gentilshommes et gentes femmes
Et par un matin ensoleillé
L’ange qu’on croyait immaculé
Coupa ses cheveux
Et cessa de rêver

Ses oreilles libérées
Après tant d’années emprisonnées
Derrière les rideaux dorés
Vibrèrent au son d’une voix,
Distante caresse
Qu’il avait entendue maintes fois
Dans sa jeunesse

La voix susurra le confort maternel
Disparu depuis des lunes
Je vais bien, je t’aime -- Je suis loin, je t’aime
De toutes les voix, aucune
N’aurait pu être si éternelle

Mais la réunion fut de courte durée
Un autre son, plus fort
Et puis un autre, encore
Naquirent du silence de la pièce
Et commencèrent à diluer
La voix, avec tristesse

Où es-tu? Dit-il
Es-tu encore ici? Cria-t-il
En guise de réponse, un son étouffé
Par des rires déformés
Je suis loin, je t’aime -- Viens, je t’amène

Il avait beau se concentrer
Mais la voix semblait lui échapper
Et sa tête se noyait des sons infernaux
Qui cillaient et rebondissaient
Dans son cerveau

Il voulait réentendre la voix
Sa mère une dernière fois
Il était prêt à tout
Sans même s’imaginer
Que l’innocence est facile à leurrer
Par un imposteur avec doigté

Il n’était point un ange c’est maintenant clair
Mais le découvrir était impossible
De l’en accuser, peu auraient été fiers
Jamais un ange n’aurait succombé
Aux fausses promesses du passé
Et se serait suicidé
Sans souffler une prière

dimanche, octobre 25, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - Miss M

Moi, j’ai des amis qui ont des idées particulières comme celle-ci ; en marchant dans la rue, mon grand ami A, a trouvé une liste d’épicerie (figure 1) et m’a demandé d’écrire une page en lien avec sa trouvaille. J’ai tout de suite accepté, par contre, j’ai recommencé mon projet au moins une vingtaine de fois, sans jamais être satisfaite et en plus, il m’est arrivé un tas de péripéties…

Figure 1  La muse du projet

Au début, je voulais faire une œuvre d’art avec ladite liste. Non, pas un chef d’œuvre, mais quand même, j’avais de bonnes pistes qui étaient esthétiques et artistiques (figure 2). Je voulais ajouter chacun des éléments de la liste dans des œuvres connues. 

Figure 2  Inspiration Salvador Dali
                                    
Et puis, mon ordinateur a décidé qu’il devait choisir mon fichier final pour le corrompre et le remplir de symboles et de mots sataniques indéchiffrables pour invoquer un ange déchu quelconque. On dit que c’est souvent la faute à qui se retrouve 20 pouces devant l’écran… Peut-être, mais je soupçonne un coup pendable du démon habitant sur mon épaule gauche (figure 3).
Figure 3  Mon démon

Donc, après avoir fait attendre A pendant plus d’un mois, je dois lui annoncer que je n’ai toujours rien à lui envoyer. Il est vraiment beaucoup plus patient que moi, car si j’avais été le boss du projet, j’aurais pété un câble bien avant!

Je garde espoir et après cette déception, je décide de prendre une nouvelle piste créative et d’essayer d’interpréter l’écriture. Au début, je lis : Quecisses hat dog. L’image qui se dessine dans ma tête est, bien sûr, un chien à chapeau et il s’appelle Quecisses. Puis, le dessin dans ma tête prend vie et je vois Quecisses qui promène un hot dog… Ouf! (figure 4) 
Figure 4  Quessices le chien

Ensuite, mon imagination se met à divaguer sur le garden-party qui se prépare avec cette belle épicerie et je me demande si ça existe encore des décorations cure-dents en forme de parapluie (figure 5). 
Figure 5  Souvenir de mon enfance


Je me fais également la réflexion que je n’ai jamais encore vu le mot bagel écrit de cette manière. J’ai fait une recherche sur Antidote HD qui me confirme que cette graphie s’utilise surtout au Québec. 

Soyez heureux de vous coucher plus savant de cette information ce soir!

dimanche, octobre 18, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - Le sauveteur


Non, mais quelle idée!

Canicule, soleil plombant, humidité stagnante. Tout était en place pour que cela arrive. Il n’était pas midi que la sueur dégouttait de mes tempes. À croire que je venais tout juste de sortir de la piscine. Il faisait tellement chaud que même l’air climatisé de mon véhicule ne répondait plus à l’appel. Cette journée mémorable, je ne l’oublierai pas.

Je venais d’acheter ma première maison avec ma conjointe et nous étions très heureux de pendre la crémaillère. Nous avions invité plusieurs amis de tous les horizons afin d’en faire un événement exceptionnel. Après plusieurs jours d’organisation, nous étions à fignoler les derniers détails. Rarement, nous prenons ce genre de party au sérieux.  Mais cette fois-ci, c’était autre chose. L’achat d’une maison, c’est un investissement tellement important qu’il fallait le souligner à tout coup !

À quelque part, je me sentais prêt et heureux à la fois. Tout ce qui pouvait être fait d’avance avait été réalisé dans les délais. Il est rare que la ponctualité et l’accomplissement fassent partie de mon quotidien, étant un éternel procrastinateur. J’allais donc en profiter pleinement. L’eau de la piscine était à 80, la terrasse était exempte de saleté, le gazon était fraîchement tondu; il n’y avait rien qui pouvait faire en sorte que la fête soit gâchée. 

Nous étions rendus à la dernière étape et non la moindre : la bouffe. Ce n’est pas évident de faire une fête pour 40 personnes et d’offrir un repas à tous ces gens. Il avait donc été décidé d’y aller avec un classique, un party hot-dog. Ma conjointe est tellement prévoyante qu’elle avait déjà fait le décompte des choses à acheter pour l’événement. Une chance qu’elle s’en était occupée… Je n’ai jamais cuisiné et ne cuisinerai jamais.

Par cette journée de chaleur intense, je me rendis donc faire les dernières courses. J’embarquai dans mon véhicule d’entrée de gamme sans clim. Je dégouttais de sueur dû au vent chaud et humide qui me traversait. J’avais la tête ailleurs. La chaleur, je ne l’ai jamais supportée.

Arrivé à l’entrepôt de vente en gros, je commençai à chercher. Je cherchai et cherchai dans mes poches, dans mon véhicule, par terre. Je me rendis à l’évidence, mon party n’allait pas se passer comme prévu. L’organisation avait été foutue en l’air à cause d’une seule chose. Une toute petite chose qui faisait chavirer le déroulement de la soirée.

Le sentiment que tout peut chavirer en un instant est la pire chose qui soit. À partir de ce moment, je fis une réflexion sur ma vie. Aussi déroutant que cela puisse paraître, il n’y a rien qui ne serait comme avant.

J’avais perdu la liste d’épicerie qui disait quoi acheter pour le party.

dimanche, octobre 11, 2015

Exercice d'écriture (Liste d'épicerie) - L'héritier


Cela faisait des mois qu’elle ne l’avait pas vu. Est-ce qu’elle allait le reconnaitre? Est-ce QU’IL allait les reconnaitre? Elle, sa femme, et ses propres enfants? Son départ avait été si soudain. Mais comme sa thérapeute lui avait fait comprendre, ce sont les réalités d’un travail dans l’Armée. Depuis des jours, elle organisait ce parfait BBQ pour leurs retrouvailles. Les hot-dogs seraient au menu. Elle avait rejoint au téléphone toute la famille pour les inviter à célébrer. Tous avaient répondu à la positive. Samedi allait être mémorable.

Le vendredi matin, une journée avant le grand jour, elle prépara sa liste d’épicerie pour être certaine de ne rien oublier. Tout devait être parfait. Aucune erreur ne serait tolérée. Elle nota donc les essentiels ; saucisses, pains à hot-dog, salade de chou, fromage, boissons gazeuses, fruits, et la canadian 67.

Vivant dans une petite communauté, à chaque commerce où elle se rendait, tous la saluaient et lui exprimaient à quel point ils avaient hâte au lendemain pour ce BBQ. Personne ne savait, pas même ses enfants, qu’ils allaient revoir son mari avant l’arrivée des invités. C’était une surprise. Elle finit ses courses, passa par la pharmacie chercher ses somnifères qui l’aidaient à dormir depuis le départ de son mari et se rendit à la maison, juste avant que les enfants ne reviennent de l’école.
Elle se réveilla tôt le lendemain, anxieuse. Est-ce que tout allait bien se dérouler? Aurait-elle le temps de tout préparer avant que ses invités n’arrivent? Il fallait tout coordonner pour garder la surprise le plus longtemps possible.

La bière était au froid, les boissons gazeuses aussi, les fruits étaient coupés et réfrigérés, les hot-dog prêts à cuire. Ne manquait plus que les invités. Comme c’était une journée chaude de la fin août, elle avait préparé des boissons rafraichissantes pour ses enfants et elle. Ils la sirotèrent tranquillement au bord de la piscine. C’était une belle journée, ils allaient enfin le revoir, et ils s’endormirent tranquillement, pour ne plus jamais se réveiller.

Ils allaient enfin être réunis. Cette fois à tout jamais.