C’était probablement la dernière semaine que Rob venait chez moi pour du tutorat, mon examen final était dans quelques jours. Je m’étais donné comme objectif de m’assurer qu’il revienne pour autre chose, mais je me disais qu’au moins, il aurait servi à ce que je passe mon cours. Du moins, c’était probable. Et c’était l’ampleur de la panique que me créait ce cours. Ma maudite « réussite scolaire » me trottait encore en tête alors que je me préparais à l’accueillir, et, j’espérais, l’embrasser.

Il cogna, encore une fois avec deux minutes d’avance.

-Bonjour!
-Salut!

Je le fis entrer et ferma la porte. Je profitai du moment où il retira son blouson pour admirer ses fesses, toujours bien moulées dans son pantalon. Nous nous rendîmes à table, où nous nous assîmes un à côté de l’autre. Il révisa mes exercices de préparation à l’examen en me massant la main. Il avait pris l’habitude de le faire depuis la première fois.

-C’est vraiment très beau ça.
-Oui?

Il tourna la tête vers moi.

-Ouais c’est très beau… ce que je vois… c’est très beau.

Je me sentis rougir un peu.

-J’aimerais ça te remercier pour ton aide Rob, dis-je en m’approchant la tête de la sienne.
-Ta réussite scolaire est tout ce que je demande, répondit-il en s’approchant de moi.

Il me regardait dans les yeux. Je me perdis dans le chocolat de ses iris. Nos bouches s’approchèrent, et finalement, après quelques secondes interminables, elles se touchèrent enfin. Je sentis des vagues de chaleur me parcourir, en plus de la douceur de ses lèvres sur les miennes. Je le sentis appuyer sur ma bouche un peu plus fort, je m’avançai encore pour mettre plus de pression.

Toutefois, dans mon emportement, je ne me rendis pas compte que ma chaise tenait maintenant sur deux pattes. En m’avançant, celle-ci bascula, me précipitant par terre. En tombant, je me frappai le menton contre le sol, et me mordit la langue, qui commença à saigner. À saigner beaucoup. Rob me regarda, horrifié.

-Wâb? dis-je, le menton plein de sang.
-Reste là, je vais appeler une ambulance!
Hey! Joyeux Noël paires de lecteurs!
Vous savez pas quoi? Le père Noël s’est trompé! Il a laissé un charmant poème dans ma cheminée, et plutôt que d’allumer un feu, je me disais que je le partagerais avec vous.
On dirait que je pense qu’il va pas bien…


Le Noël blanc d’antan
Et le Noël blanc de maintenant
Sont tous les deux bien différents
Avant il y avait la neige, les lumières, la magie
Les cadeaux assuraient des cœurs remplis
Maintenant c’est l’âge
Et le vide qui ne peut être comblé
Avec des choses rapidement achetées
Car la denrée la plus précieuse
Est aussi la plus capricieuse
C’est le temps
Le temps de vivre ses rêves
Le temps de voir ses gens
Le temps qui semblait tellement plus simple avant
Quand mon cœur battait fort
Au son de ton nom
Mais le temps emporta son lot de négations
Et nos chemins s’effritèrent
Tranquillement, par-derrière
Maintenant plus rien n’est pareil
Alors pour une dernière fois, en cette veille
Du moment préféré de l’enfant que j’étais
Je te chuchote mon plus précieux secret
Je t’aimais…

Ça faisait trois semaines que Rob m’aidait. La première semaine j’avais pas vraiment appris grand-chose, j’avais passé l’heure à fixer ses beaux grands yeux chocolat. La deuxième j’étais stressée parce qu’il était supposé me préparer pour un examen, et la troisième, il avait dû me répéter quatre fois la même chose. Je l’avais entendu soupirer.

Ce soir par contre, je m’étais préparée. J’avais passé deux heures la veille à étudier et essayé de faire des problèmes. Je voulais pas passer pour une conne.

Ou du moins, je voulais PLUS passer pour une conne.

Il arriva à 19h58, avec deux minutes d’avance, comme d’habitude. Je lui ouvris la porte, il avait encore son blouson de cuir et son sac. Il s’embellissait de fois en fois.

-Bonjour, me dit-il.

En voyant la fossette qui accompagnait son sourire, je ne pus m’empêcher de sourire moi aussi. Il avait à la fois l’innocence d’un gamin, et le sex-appeal d’un mannequin.

-Salut, répondis-je.

Je fermai la porte derrière lui et me rendis à la table de la salle à manger, où mes cahiers étaient empilés.

-J’ai tellement travaillé là!
-C’est bien ça Ève! Les maths faut que ça passe dans le poignet.
-Ouais, j’ai un peu mal d’ailleurs, ça a dû rentrer.

Il s’assit à la table.

-C’est ici ton devoir?
-Ouais!

Je m’assis à côté de lui en me frottant le poignet. J’avais dit ça en blague, mais maintenant que j’y pensais, j’étais tellement crispée en écrivant que j’avais mal pour vrai. Il remarqua mon mouvement du coin de l’œil.

-Pauvre toi, t’as mal pour vrai. Veux-tu que je te masse?
-Ah ben je ben euh…

Il prit ma main et commença à me masser le poignet, sans quitter des yeux mes calculs. Ses mains étaient élancées, mais assez larges. Je me serais attendue à ce qu’il m’écrase les os, mais c’était un peu comme si je me faisais masser par trois petits chatons qui faisaient leurs pattes sur mon poignet. C’était doux, délicat, et ça faisait vraiment du bien. Mes yeux fermèrent un peu pour apprécier ce qui se passait.

-Ben sais-tu Ève, ça commence à avoir beaucoup d’allure ça! Ève?

J’ouvris les yeux en sursaut.

-Ah oui? Tu trouves?
-Oui oui, tes dérivées vont bien, c’est juste dans tes simplifications qu’il reste un peu de travail.

J’étais tellement heureuse de savoir que j’allais peut-être réussir mon cours que je ne pus m’empêcher de lui sauter dans les bras. Ou plutôt, me tasser dans ses bras, nos chaises étaient plutôt proches. Je pus sentir son dos bien musclé, ses bras forts me serrer.

-Merci Rob, je pense que je comprends!

Il sourit.

-Je suis vraiment content d’entendre ça. Mais il ne faut pas que tu lâches là.
-Non non, j’ai encore besoin de toi. Tu peux revenir la semaine prochaine?
-Bien sûr!

Il sourit à nouveau. Sa fossette me fit fondre.
-Sérieusement Audrey, je sais pas comment tu fais!

Je jetai mon crayon au bout de la table.

-Voyons, c’est pas si compliqué que ça là.
-Parle pour toi!

Ça faisait deux fois que j’échouais mon cours de calcul différentiel et c’était un peu ma dernière chance si je voulais pas retarder mon cheminement scolaire à tout jamais. Oui, c’était rendu assez sérieux pour que je me mette à utiliser l’expression « cheminement scolaire ». Ma pauvre Audrey, avec toute son intelligence, s’était proposée pour être ma tutrice improvisée, mais nos séances d’étude ressemblaient beaucoup plus à une gardienne sans autorité qui essaie de faire manger du brocoli à un bébé grincheux.

-Je suis pas la seule à avoir passé mon cours Ève, à chaque session y’a des centaines d’étudiants qui le passe, c’est faisable. Pis arrête de lancer ton crayon comme ça…

Elle se coucha sur la table pour le ramasser.

-… tu brises la mine en dedans et il va mal s’aiguiser.
-C’est juste dommage qu’il y ait pas un aiguise-crayon assez gros pour que je puisse me rentrer la tête dedans.
-Bon bon bon!

Elle plaqua le crayon contre mon cahier, qui était rempli de barbouillis illisibles.

-Je peux pu t’aider Ève!
-Quoi?
-Je peux pu t’aider! T’es pas du monde! T’es comme un démon qui se fait exorciser, sauf qu’au lieu du Notre Père, c’est la règle de dérivation en chaîne de Leibniz qui te fait vomir de la soupe aux pois!
-Mais là…
-Non, c’est fini! Je t’aide pu!
-Mais je vais faire quoi Audrey? Mon cheminement scolaire?
-On va aller te trouver un nouveau tuteur. Quelqu’un qui sait ce qu’il fait.
-Ah fuck!


*

Le lendemain, Audrey et moi nous nous rendîmes au bureau d’aide aux étudiants. J’exposai mon problème à la secrétaire, de qui je reçus vraiment pas assez de compassion à mon goût. Elle avait une face de « ah ouin niaiseuse, comment ça t’as coulé 2 fois, même moi je l’ai passé ce cours-là pis je suis juste une secrétaire ».

-Un instant, mademoiselle, je vais regarder si nous avons des tuteurs de disponibles. Allez vous asseoir.

Audrey et moi nous assîmes sur les petites chaises inconfortables et je commençai à étudier attentivement mon fil Instagram. J’étais rendu aux photos mises en ligne depuis une heure lorsqu’Audrey me donna un coup de coude. Je levai la tête et vis un gars entrer dans le bureau. En fait, je pense que c’était un gars, mais ça aurait très bien pu être un dieu.

Il avait les cheveux bruns légèrement décoiffés, un petit soupçon de barbe sur sa mâchoire assez franche. Il était en jeans, qui moulaient juste assez ses fesses pour se rendre compte qu’il avait des super belles fesses, il avait un blouson en cuir, et un sac à bandoulière qui avait l’air de vouloir lui tomber de l’épaule, malgré le fait que celles-ci étaient assez carrées.

En passant devant nous, il fit un léger sourire, accompagné d’une petite fossette sur la joue droite.

-Oh, peux-tu en prendre? lui demanda la secrétaire en le voyant passer à côté d’elle.
-Ouais, répondit-il.
-Calcul différentiel, dit-elle en me pointant.

Il ressortit de derrière le comptoir, et s’approcha de moi.

-Salut, moi c’est Rob, je vais être ton tuteur.

Aujourd'hui est un autre grand jour, musicalement parlant. Mon nouvel EP "Je Joue le Jeu" est enfin disponible sur toutes vos plateformes numériques préférées.
Ce projet était en latence depuis longtemps, la plupart des chansons datent même d'avant Anarchie, je suis donc très heureux d'enfin pouvoir le partager avec vous. Vous pouvez vous le procurer dans la section "Liens" à droite de la page.

Comme je dis toujours, sans collaborateurs, je ne suis capable que de faire des petites chansons poches au piano. Je tiens donc à remercier encore une fois le très précieux Marc-P. Fortin, ma rockstar préférée, pour tout son travail acharné d'arrangements et de studio (et de gestion de mes idées de grandeur), ainsi que la divinité musicale qu'est Marcel Dufour pour ses arrangements.
Merci aussi à mon meilleur ami, conseiller en image, photographe, soutien technique, confident et muse à temps partiel, J., ce cher héritier, pour la photo de la pochette, ainsi que pour le prêt de son divan.

Venez vous noyer dans les violons avec moi, et jouez donc le jeu un peu ;)

Et là à go, on essaie de battre Adele. C'est faisable.

Merci beaucoup
Paxton
Ah lala, décembre, la neige, les lumières, l’ambiance festive!

C’est aussi signe que la fin de l’année approche à grands pas. Et laissez-moi profiter de ce moment pour vous remercier, paires et paires de lecteurs, pour une autre belle année contre le bonheur de toute sorte! 

Cette année, nous avons dépassé les 3 000 vues sur le blogue! Oui! Les statistiques ne m’indiquent pas le nombre de lectures des articles par contre, ça ça doit avoisiner la basse douzaine. Mais bon, qu’est-ce que ce blogue sinon un sanctuaire pour les quelques âmes égarées et désagréables de la vie, et un truc à mettre sur mon CV avec l’annotation « capable de gérer des projets à long terme »?

Avant de vous proposer la traditionnelle histoire de fin d’année de cette chère madame Rayonne, permettez-moi de vider le grenier de mes archives un peu, afin de pouvoir commencer 2016 avec des listes vides. Parce que des fois, des archives, on perd le contrôle là-dessus, ouf!

Donc voilà, pêle-mêle, des idées, histoires, etc.

Bon ok, ceux qui ont le moindrement d’esprit critique verront à travers mon jeu, que j’étais un cours d’inspiration cette semaine et que j’ai essayé de me patchworker un billet, ok?! Êtes-vous content de m’humilier ainsi publiquement?

Finalement je suis content d’avoir juste deux lecteurs. (Bonjour maman!)


*

Quelques nouvelles règles de vie que je propose :
Les fins de sessions vont être échelonnées sur une durée équivalente à la session en tant que telle.
J’imagine que je devrais me considérer chanceux que la mienne se termine selon le calendrier normal, n’ayant pas été victime d’une grève xyz, mais il reste que les fins de session, c’est la pire chose au monde. Ce printemps, j’ai eu deux examens le même jour. C’est vraiment optimal ça hein!

Les magasins vont arrêter de fermer dans les centres d’achats.
Sinon il va falloir engager des zombies pour s’harmoniser avec l’ambiance lugubre des vitrines tapissées de papier et des lumières fermées.

Le Metamucil que je prends va arrêter d’être si efficace que ça.
Je suis rendu que je fais des troncs d’arbres et que j’ai l’anus en feu. Pouvons-nous nous calmer les fibres là?

*

Quelques choses que ma mère m’a dites que je n’ai pas encore comprises :
Essuyer la vaisselle avec un linge mouillé ça va mieux qu’avec un linge sec. Ça, conceptuellement, c’est juste non. L’équation: mouillé + mouillé = sec est une aberration à ma logique vulcaine. Je ne comprends pas comment le vieux linge à vaisselle mouillé peut être plus efficace qu’un beau linge propre et sec, qui a, dans mon esprit, de la place dans son corps pour aspirer toute l’eau qui réside sur l’assiette. Je refuse d’y croire!

De l’eau froide ça bout plus vite que de l’eau chaude. Il y a probablement une explication chimique derrière cela, malheureusement, la seule chose que je me souviens de ma chimie, ce sont les réactions exothermiques et endothermiques, car le prof nous avait fait manger des bonbons durant le cours. Les menthes étaient des exemples de réaction endothermique, car elles aspiraient la chaleur de notre bouche, et les bonbons qui explosent et pétillent dans la bouche étaient un exemple de réaction exothermique, car bien sûr ils dégageaient de la chaleur en explosant. Tout cela pour dire que maintenant je ne fais plus de spaghetti.

*

Histoire de centre d’achats 2 :
Lors de l’un de nos traditionnels dîners hebdomadaires au centre d’achats, l’héritier et moi sommes dans un magasin (comme ça arrive dans un centre d’achats). La caisse principale est bondée, une vendeuse nous dit : « Allez à celle des enfants, elle est ouverte et il n’y a personne. » Nous allons donc dans la section des enfants, et restons plantés comme des piquets pendant cinq minutes. L’héritier se met à rager, pendant que je suis distrait par une chanson qui sample la musique thème des Feux de l’Amour. Un vendeur nous voit, il nous demande : « C’est pour payer? » L’héritier lui explique que la fille nous avait dit d’aller là blablabla. Il appelle la vendeuse de la section enfants qui est en train de plier des vêtements. En s’approchant, elle part pour serrer la main à l’héritier et se présente. Elle pensait que nous étions des nouveaux employés! L’héritier lui dit : « Je peux bien me présenter si tu veux, l’héritier, le gars qui va te faire jouir ce soir. »
Voici l’histoire textée par l’héritier, avec la mention à la fin du message « voilà l’histoire véridique ». Ma mémoire est floue sur la fin, mais encore là, lorsque le thème des Feux de l’Amour se met à jouer, j’ai des souvenirs de ma grand-mère qui apparaissent dans ma tête et mon attention diverge…


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