-Juste Ève, bonsoir, me dit Rob en me rejoignant dans la rue.
-Arrête avec ton « juste Ève » lui dis-je le frappant sur la poitrine.

Mon poing rebondit sur ses pectoraux bien définis. Il avait changé sa camisole pour un t-shirt assez moulant. Il avait un corps qui méritait d’être moulé.

-OK, OK, j’arrête, répondit-il en riant.
-Merci, lui dis-je en lui faisant une grimace.
-Bon, alors on va où ?
-Suis-moi !

Nous marchâmes en direction du parc. En route, il me raconta des blagues et des histoires. De temps à autre, je regardais à côté de moi, et je fondais de plus en plus devant sa perfection. Nous arrivâmes au boisé quelques minutes plus tard.

-Va devant, tu connais plus le chemin que moi, me dit-il avec un clin d’œil.

Je rentrai dans le sentier en essayant d’éviter les branches. J’avais une dizaine de pas de faits quand, tout à coup, je sentis sa main contre mon dos.
Je m’immobilisai.
Il la descendit à ma taille. Je sentais de la chaleur et mon cœur commença à battre plus fort. Avec son autre main, il tassa mes cheveux vers la droite et découvrit mon cou. Je sentis son souffle frapper ma peau, et je frissonnai. Je l’entendis ricaner un peu, puis il posa ses lèvres. Un picotement parcouru le long de ma colonne, mes genoux faiblirent.

Il prit mes épaules et me retourna face à lui. Il me regardait intensément. Son visage était partiellement caché par les ombres du boisé, il était encore plus beau et mystérieux. Il posa ses mains sur mon visage.

-Tu es vraiment belle Ève.
-Toi—toi aussi, réussis-je à dire.

Il approcha sa bouche de la mienne.
Lorsque je sentis nos lèvres se toucher, mon corps entier picota. Des vagues de frissons déferlèrent dans tous mes membres. C’était mille fois mieux que ce que j’avais ressenti la première fois qu’il m’avait touché l’épaule. Je glissai mes mains sur son corps et senti tous ses muscles sous son t-shirt.

Je vivais une extase totale, lorsque nous entendîmes un bruissement dans les feuilles. Nous nous immobilisâmes quelques secondes.
Puis, un autre bruissement, plus haut cette fois-ci. J’entendis un craquement, et je sentis quelque chose me tomber dessus. Je criai et couru vers la sortie du boisé, sentant des petites griffes me grafigner la tête et le cou, accompagnées de cris aigus. Je réussis à arracher la chose poilue de mes cheveux et la lançai dans la rue. L’écureuil fila à toute vitesse loin de moi.

-Ève, es-tu correcte, demanda Rob en sortant du sentier.
-Je pense que je vais retourner chez moi…
Je n’avais pas vu Rob depuis deux jours, mais je me surprenais à penser à lui un peu trop souvent. Son sourire, sa voix, la sensation de ses mains sur mes bras... Il était beaucoup trop parfait. Le genre de perfection qui, si nous étions dans un film, ferait définitivement de lui un dangereux psychopathe.

Je passais un peu trop de temps à lire devant ma fenêtre, au cas où je le verrais sortir de chez lui. Mais c’était surtout pour l’éclairage. On lit beaucoup mieux avec la clarté naturelle. Oui oui.

En après-midi, je le vis tourner le coin de la rue. Je déposai mon livre en vitesse et descendis les marches deux par deux en courant vers la porte d’entrée.
-Qu’est-ce que tu fais, me demanda ma mère.
-Je vais me promener un peu, lui répondis-je.
-Wow, t’es motivée!

Une fois dehors, je ralentis et tentai de reprendre mon souffle pour avoir l’air naturelle. Je le vis sur le trottoir devant la maison voisine. Il portait encore une camisole et des shorts, qui exposaient sa peau juste assez bronzée.
-Oh hey salut, lui dis-je.
-Ève Rayonne, bien le bonjour, répondit-il, en faisant une similirévérence.
-Tu sais que tu peux m’appeler juste Ève hein?
-Ah merci de m’en informer juste Ève, dit-il avec un clin d’œil.

Oui, un clin d’œil, mais pour des raisons mystérieuses, c’était un clin d’œil sexy, et pas un clin d’œil perturbant comme celui de mon oncle Fernand.

-Qu’est-ce que tu fais de bon, me demanda-t-il.
-Oh pas grand-chose là, je me promenais un peu, il fait tellement beau, faut en profiter!
-Tellement! Tu vas où quand tu te promènes? On dirait que je connais pas assez le coin pour faire une bonne promenade.
-Ah ben un peu dans le quartier là, je vais dans le parc…
-Il y a un parc?
-Ouais c’est vraiment joli, il y a un boisé et tout.
-Va falloir que tu me montres, j’aime beaucoup ça me promener dans la nature.
-On peut y aller ce soir si tu veux.
-Ah oui, ce soir?
-Ouais le soir c’est joli, les sentiers sont illuminés.
-Ça serait parfait ça!

Il me sourit. Ses grands yeux bruns pétillants descendirent un instant vers mes lèvres, puis remontèrent à mes yeux.

-21h30, ça te va, lui demandai-je.
-Oui, c’est bon ça. Le soleil va être couché, on va mieux voir les lumières dans le boisé.

Il me fit un autre clin d’œil.

-Exactement, lui dis-je en riant.
-Bon, je te laisse à ta promenade juste Ève, me dit-il en mettant sa main sur mon épaule.

Je sentis de l’électricité et de la chaleur se diriger dans ma main et dans mon cou. Je fermai les yeux légèrement, et je le vis sourire à nouveau.

-C’est--c’est bon Rob! À ce soir.

Il me fit un thumbs up et repartit en direction de sa maison. Mes jambes étaient un peu molles, mais je réussis tout de même à me rendre jusqu’au coin de la rue, juste assez loin pour lui donner le temps de retourner chez lui. Quand je ne le vis plus dans la rue, je courus jusqu’à chez moi.

-Déjà, dit ma mère en me voyant entrer.
-Ouais ben il fait un peu chaud, je vais y retourner ce soir, il devrait faire plus frais.
-Ah d’accord…
Il était sept heures du matin quand les camions arrivèrent. Je dis « les », mais c’était peut-être « le ». Ça sonnait comme un « les » en tout cas. Un gros « les ». Même avec mon oreiller sur la tête, le son était très désagréable… mais moins désagréable que le manque d’air que me causait mon oreiller, alors après dix minutes je finis par me lever.

C’était ce matin que les nouveaux voisins emménageaient. Je voyais ça d’un bon œil, ça mettrait peut-être de la vie dans notre quartier. Les anciens n’étaient pas très… impliqués? Je n’avais jamais su leur prénom. C’était toujours « monsieur et madame Talbot ».

Mon père était à la cuisine en train de boire son café lorsque je descendis.
-As-tu vu nos nouveaux voisins, me demanda-t-il.
-Non, mais je les ai entendus.
-Ouais c’est sûr, trois personnes, ça se déménage pas avec une voiture!
-Trois?
-Ils ont un gars.
-Ah! Je savais pas… Il est vieux, demandai-je après un silence.
-Qui?
-Leur gars.
-Oh je sais pas, il est grand là, il a ton âge… Pourquoi?
-Juste pour savoir…

*

Ce n’est qu’une semaine plus tard, en revenant des boutiques, que je le vis. Il passait la tondeuse sur la pelouse devant sa maison. Il avait l’air assez grand, portait un short beige qui arrêtait en haut des genoux, et une camisole bleue. Il avait les cheveux bruns, un peu décoiffés.

Je traversai la rue, sans même regarder; mes yeux étaient fixés sur lui qui faisait le va-et-vient avec la tondeuse. Plus je m’approchais, mieux je le voyais. Sa camisole découvrait ses épaules et ses bras bien définis. Ses biceps étaient gonflés pour mieux maîtriser la tondeuse. Arrivé au bout du terrain, il se retourna et je vis son visage. Il avait un petit début de barbe, une mâchoire franche. Ses yeux étaient cachés par ses Ray-Ban.

Il était beau.
Il était parfait.

J’approchai de lui. Lorsqu’il me vit, il coupa le moteur.
-Salut!, lui dis-je.
-Salut?
Il retira ses lunettes de soleil. Ses yeux étaient chocolat.
-Ça va bien?
-Euh oui…
-Tu sais pas je suis qui hein?
-Non pas vraiment, dit-il en riant.
-Je suis ta voisine d’en face, répondis-je en pointant ma maison.
-Ahhh! Enchanté alors!

Il s’approcha de moi pour me serrer la main et me sourit. Ses dents étaient aussi parfaites que le reste, et il avait une petite fossette sur sa joue droite. Je trébuchai sur la chaîne de trottoir en m’avançant, mais il m’attrapa.

-Oups, excuse-moi!, lui dis-je, complètement embarrassée.
-C’est pas grave, répondit-il en riant. Moi c’est Rob, ajouta-t-il, en me regardant assez intensément.
-Euh, Ève. Ève Rayonne.
Je lui souris.
-Eh bien, Ève Rayonne, c’est un plaisir de te rencontrer. Tu m’excuseras, mais il faut que je continue ma tondeuse, sinon mes parents vont me tuer.
Il se mit à rire.
J’étais encore sous le choc d’avoir senti ses mains sur mes bras. Ses grandes mains chaudes… C’était quelque chose que je voulais définitivement sentir à nouveau dans un futur très proche.
-Salut là, bonne tondeuse, lui dis-je en retournant chez moi, et en jetant un dernier coup d’œil à ses fesses alors qui se pencha pour redémarrer sa tondeuse.
Mon meilleur ami m’a récemment dit : « Je sais c’est quoi mon problème! Sans étudier, je comprends 75-80% de la matière, alors c’est pour ça que j’étudie pas. Le coût marginal de quelques pourcentages de plus à l’examen, c'est-à-dire peut-être une ou deux heures d’étude, n’en vaut pas la peine! »

Faisant malheureusement partie des êtres inférieurs qui nécessitent de l’étude, je suis toujours à la recherche de nouvelles méthodes pour rendre ce calvaire possible. Possible dans le genre de « j’ai le goût d’étudier » plutôt que « tiens, on dirait que mon mur a l’air intéressant, pourquoi ne le fixerais-je pas pendant une heure… »

En ces temps d’examens finaux, je me suis dit que je partagerais avec vous ma nouvelle philosophie, qui, je l’avoue, ébranlera assurément tous les fondements de comment on vous a appris à étudier.
C’est une immense révolution!
Non, c’est juste une analyse logique de l’acte d’étudier.

Vous avez sûrement déjà entendu des gens dire : « Je vais étudier beaucoup, je veux avoir un A+ », n’est-ce pas? C’était probablement des filles, qui ont des perles aux oreilles, des mèches, qui sont dans leurs cours avec six surligneurs différents, qui écrivent sur une règle pour que tout soit droit… bon, épargnons-nous le jugement là! Ces gens sont remplis de bonnes intentions, mais fondamentalement stupides. Ils tentent de contrôler un monstre beaucoup trop complexe (faites-moi confiance, je m’y connais en contrôle…).

Je suis rendu dans un tournant de ma vie, où je n’étudie plus en fonction de la note que je veux avoir, mais en fonction de la quantité de temps et de travail que je veux bien y mettre. Et si on y pense, étudier beaucoup pour avoir une bonne note est plus ou moins futile. Qu’est-ce qui nous dit qu’on étudie les bonnes choses, qu’on étudie correctement? Nous n’avons, en plus, aucun contrôle sur l’examen; si nous manquons de temps, si nous ne comprenons pas les questions, s’il est difficile, etc. Je trouve que cela fait beaucoup de variables à prendre en considération lors de la planification de « l’étude parfaite »… Certes, si on finit par connaître tout tout tout par cœur, on aura sans doute une bonne note, mais le temps requis pour connaître tout tout tout en vaut-il la peine? Vous n’avez pas une vie vous? Vous n’avez pas une caisse de bière qui ne se boira pas toute seule?

C’est pourquoi se concentrer sur la quantité de travail qu’on veut faire, une variable sur laquelle on a un contrôle total, m’apparait beaucoup plus logique. Par exemple : je suis prêt à étudier deux heures par jour pendant quatre jours pour cet examen. Je planifie mon étude en conséquence et voilà! J’aurai la note que j’aurai.

La différence est subtile, mais elle est là. Tout est dans la façon de voir les choses…

Sur ce, vous m’excuserez, mais j’ai un examen bientôt…



Les gens qui me connaissent bien savent que je dis régulièrement qu’il y a de l’argent qui se perd du fait qu’il n’y a pas de caméras d’installées chez moi. Voici un petit éventail de la folie qui se passe au manoir, et qui est la preuve que ça ne sert à rien de sortir, parce que le party est définitivement à la maison.
 **
Moi - On a tu un historique de maladies cérébrales débilitantes dans la famille?
Maman - Non nous c'est le cœur, alors toi y'a aucun danger.


Maman – Bon, là prends pas mon sac, je le mets dans celui-là.
Moi - OK alors faut que je prenne ton sac?
Maman - Ouais... C'est ça...
Moi - Moi une de mes forces c'est l'écoute. On me le dit souvent, on dit « Alexandre, écoute. »

Maman - Moi j'ai jamais lavé ça de ma vie un four, j’sais même pas comment. Quand y'est sale, j’le jette
Moi - Comme tes bobettes.
Maman - Comme mes bobettes !


Papa - Qu'est-ce que tu fais pour dîner?
Moi - Des grilled cheese.
Papa - Peux-tu m'en faire un?
Moi  - Ouais, combien de tranches de fromage?
Papa - Deux, pis beurre-moi les côtés, et en dedans aussi
Moi  - Je vais juste beurrer les côtés, comme d'habitude, et je vais essayer de ne pas vomir dedans malgré ce que tu viens de me dire, c'est un bon deal?
Papa - OK!


Moi  - Maman, va falloir qu'on ressorte nos poignards
Maman - Comment ça ?
Moi - Le klaxon de la petite fille à côté est de retour.
Maman – Hahahahaha !
Moi  - Va falloir qu'on aille l'éventrer... Pis va falloir faire quelque chose pour le klaxon aussi !

Papa - C'est drôle hein!
Maman - C'est beau on l'a rit une première fois, t'as pas besoin de la répéter...
Papa - Toi t'as décidé que tu voulais pu me laisser vivre !
Maman - Le moins possible !

Maman - Qu'est-ce que tu fais avec mon iPad?
Papa - J'essaie d'installer la presse +.
Maman - Non, lâche mon iPad !
Papa – Pourquoi ?
Maman – J’veux pas !
Papa - Envoie essais-le, tu vas aimer ça…
Maman – Non !
Moi  - Papa y'a beaucoup de cas de viols qui ont commencé avec une conversation semblable…


Moi - Pourquoi on n’a pas d'assiettes à fondu avec ça?
Maman - Parce que j'y ai pensé après.
Moi - Ben là, comment je vais faire pour manger ça, j'ai pas de compartiments


Un appel de la famille…
Moi - Oh Magog c'est 819?
Papa - Ben oui!
Moi - Oh! Ça se pourrait que je les aie ignorés souvent alors!


Maman - Gros tas de vomi ! Gros tas de vomi !
Papa - Hein?
Maman – Gros tas de vomi ! Gros tas de vomi !
Papa - J’comprends pas
Moi - Ben là papa, gros tas de vomi, mesemble c’est évident !



Une fois revenus chez Fofie, nous sortons le nécessaire du parfait petit jardinier, ses graines, des pelles, on ouvre le sac de terre, et, après une période de décision et de classement des fleurs, nous débutons le plantage. Tout va bien, jusqu’à ce que le doute s’imprègne dans la tête de mon amie :
-Y’a tu un sens sur les graines ?
-Ben oui, t’as pas suivi les flèches ?!
Finalement, nous plantons tout plein de fleurs, de fines herbes, des vraies Martha Stewart !

Après notre expérience horticole, Fofie et moi décidons d’aller au centre d’achats, parce que… avons-nous vraiment besoin d’une raison ? En route vers l’autobus, elle me fait une confidence :
-J’ai vraiment peur des morts vivants en ce moment. J’ai commencé à écouter Walking Dead avec mon chum pis j’ai peur d’en voir dans la rue.
Je lui rappelle ce que veut dire le mot « fiction » et nous entrons dans l’autobus.

Malgré que je sois l’incarnation du bon sens et du réconfort, je ne peux résister de l’amener dans un coin désert d’un magasin en fermeture et lui dire que ce serait un endroit parfait pour voir des zombies. C’est beaucoup trop tentant !
-Hey non dis-moi pas ça, je suis sûre qu’il y en a pour vrai !
En sortant, elle voir un chandail un peu hippy en rabais.
-Oh regarde comme ça serait beau, genre sur le bord d’un feu !
-Vas-tu souvent sur le bord d’un feu Fofie ?
-Ouin, je suis en train de me créer des besoins hein ?
-Peut-être.

+1 point pour l’effort budgétaire !

Dans le mail, nous arrivons face à face avec une maman et sa poussette. Je me tasse du bon côté, mais Fofie se fait prendre dans le « tango du miroir » où la personne se tasse toujours du même côté que soi. Elle fait brasser le bébé 2-3 fois, à gauche, à droite, à gauche, à droite, en essayant de se tasser du chemin. Le bébé ne pleure pas, mais quand la maman quitte, il est sûrement vert.

 Nous allons acheter des accessoires gonflables de plage pour un shooting photo sur lequel elle est styliste, et par la suite, elle va se faire faire les ongles. Pendant ce temps, j’ai la face du gars dans un salon d’ongles, c'est-à-dire « oh mon dieu qu’est-ce que je fais ici », et j’hallucine sur les vapeurs de produits, de colle, de vernis, de laque, pendant que Fofie se fait engueuler et taper les mains par les petites Coréennes parce qu’elle bouge trop.

Journée parfaite quoi!
Une des joies de ma vie cette année fut le retour à l'école de mon amie Fofie. Premièrement parce qu'elle a enfin quitté son emploi qui la menait nulle part et qu'elle va maintenant s’épanouir en tant de femme merveilleuse, mais surtout parce que sa présence universitaire coïncide parfois avec la mienne et on se voit plus souvent que lorsqu’elle était attachée à son bureau!

Afin de célébrer la fin de sa première session, ou plutôt sa survie de première session, nous avons passé une journée palpitante ce printemps. Une journée folle, colorée, rocambolesque, intéressante, bref une journée à son image. Si ça avait été une journée à mon image, elle aurait été sarcastique, un peu désagréable, sombre et structurée. Voici la journée !!

Nous nous donnons rendez-vous pour déjeuner. Dans l’autobus, une mère vient s’asseoir devant moi avec son enfant, dont, à ce jour, j’ai des doutes sur la nature de ses gênes… J’irais pas jusqu’à dire qu’elle était déficiente, parce que ce serait scientifiquement irresponsable de moi de poser un tel jugement sans un microscope ou un doctorat, sauf qu’il serait aussi sociologiquement inacceptable de moi de dire que c’était une enfant de BS, mais tsé, mettons… En tout cas, elle avait les yeux très distancés, inspiration reptilienne, et elle mangeait un sac de fromage en crottes (qui fait squik, pas orange là) en ouvrant la bouche assez grande pour qu’on ne soit pas capable de distinguer ses petites dents de bébé des morceaux de fromage… C’était un gâchis total. À leur arrêt, la mère, qui possédait fièrement une grosse face et une ligne de sourcils vraiment trop mince, la prend par le bras, mais pas juste « viens ma belle, je vais te guider vers la porte, et ensuite nous pourrons passer une journée mère et fille très fonctionnelle »… La fille ne touche pas par terre! Elle flotte à un pouce du sol, le bras bien tendu vers le haut, l’autre qui tient son sac de fromage, elle a un énorme sourire, et un morceau de fromage de collé sur la joue. Non, deux morceaux de fromage de collés sur la joue. Elles sortent de l’autobus, et je commence immédiatement la prise de note pour une future histoire…

Au resto, je prends place et attends mon amie, qui arrive quelques minutes après moi, le teint floridien, toujours d’une beauté surhumaine. Elle me dit : « Est-ce que tu veux planter des fleurs avec moi aujourd’hui ? » « Ouais, pourquoi pas ! », lui réponds-je. 

Nous mangeons, elle me raconte son voyage et toutes les sordides péripéties qui lui sont arrivées, parce qu’elle a le karma de Mr. Bean et qu’il lui arrive toujours n’importe quoi. Après le repas, nous partons en direction de la quincaillerie du coin afin d’acheter le matériel nécessaire pour s’occuper de ses boîtes à fleurs.
-Il me reste des graines de l’année passée.
-As-tu des pots pour les partir ?
-On en achètera.
-Ou bien, t’as pas des cartons d’œufs ?
Et là je ne me souviens plus qui a eu l’idée, mais tout ce que je sais, c’est que Fofie et moi on se met à fouiller dans les bacs de récupération des gens alors que nous nous rendons au magasin. C’est un peu inspiration itinérante, mais quand même, on a trouvé deux cartons de douze œufs, donc vingt-quatre fleurs mes amis ! Dans un contexte d’effort budgétaire, nous méritons sûrement une médaille, sûrement.

Pour savoir ce que nous avons fait avec ces cartons, vous devrez revenir la semaine prochaine, pour la suite !
Je sais, c’est si cruel de quitter sur un suspense tel !


Ceci est une montée de lait que j’avais débutée l’hiver passé, mais que je n’avais jamais terminée. Permettez-moi donc de me brancher sur une trayeuse et de la terminer, parce que tsé, garder du lait trop longtemps ça fait mal aux sei—ok on va passer à autre chose là, ce gag est trop étiré.
Je suis désolé si vous vous reconnaissez dans ceci. Ce n’est pas contre vous que j’en ai, mais contre… euh… le système. Ouais c’est ça, c’est contre le système que je suis frustré…

Êtes-vous sérieux?
Non, reprenons, êtes-vous… sérieux?! Vous voyez pas?
Mettons que vous avez un travail d’équipe à faire et que vous ajoutez une touche légère et comique parce que le travail s’y prête et que vous avez le goût de démarquer votre travail de celui des autres. Êtes-vous sérieux?
Vous allez me dire, ça dépend on met « sérieux » en opposition avec quoi. Si on met « sérieux » en opposition avec « être drôle et faire des blagues », on n’est AUCUNEMENT sérieux. Toutefois, si on met « sérieux » en opposition avec « travailler tout croche, faire n’importe quoi, ne pas accorder de l’importance à ses tâches », eh bien alors ceci n’ampute en rien le caractère « sérieux » du travail.

Toutefois, j’ai découvert, à mon grand désarroi, qu’il existe des gens un peu peureux, qui ne veulent pas trop déplaire et se démarquer dans la vie. Oui, ces gens de qui je ris à chaque début de session, car ils sont trop « vanille » et inintéressants. Il y a des gens qui sont bien heureux de rentrer dans le moule, de suivre les consignes, de se prendre au sérieux et d’être d’un ennui mortel. (Faut pas être un génie pour comprendre que quelqu’un dans une équipe de travail m’a dit que je devrais refaire la partie que j’avais faite pour la rendre un peu plus « sérieuse ». Je ne suis même pas subtil hahaha!)

J’écoutais une vidéo sur Youtube de John Cleese, le grand comédien, qui donnait une conférence sur la créativité, et de comment penser de façon créative pour régler des problèmes, en entreprise, dans la vie, etc. Il a fait ce parallèle, des gens qui osent « sortir de la boîte » et qui se font lever le nez dessus, car on ne les voit pas comme étant « sérieux ». Il a proposé de remplacer le mot, dans ce contexte, par « solennel ». Je vous paraphrase/traduit librement ses propos parce qu’il est beaucoup plus intelligent que moi sur le sujet, mais on peut très bien s’asseoir à une table et parler de sujets sérieux : l’éducation de nos enfants, le sens de la vie, notre mariage, en riant, et ça ne rendrait pas les sujets moins sérieux. La solennité par contre, ne sert à rien. Il fait l’exemple que les plus beaux services funéraires auquel il est allé avaient beaucoup d’humour et ça a rendu l’événement cathartique et touchant. Il rajoute que la solennité ne sert que ce qui est pompeux, et que les gens qui se piquent à l’importance savent que leur égotisme peut être détruit par l’humour, et donc le voient comme une menace.

Je propose donc fortement qu’on intègre le mot « solennel » à notre quotidien (ou notre hebdomadaire, faudrait pas en abuser), pour désigner, comme sa définition l’indique, ce qui est empreint de gravité et qui prend des airs d’importance, et que par la suite on le bannisse.

Soyez sérieux, mais pas solennels!

*Fun Fact : le mot « sérieux » a été employé 15 fois dans ce texte.*

 

Aujourd’hui, c’est le jour des Morts! Alors, ne vous étonnez pas si vous voyez passer dans la rue Jimi Hendrix, la Poune ou le jugement d’Yves Bolduc!

**
N’étant pas quelqu’un de vraiment tendance, je n’ai pas encore attrapé l’ebola. Par contre, vous vous souviendrez que cet été, j’ai eu la joie de faire de nombreuses siestes dues à la mononucléose. Appelons là l’ebola du « premier monde », car les similitudes sont très présentes : ça se transfère par les fluides corporels, c’est un virus, c’est… c’est ça là, pareil! Alors finalement, je suis tendance, mais alternatif.

Oui, je dis que ma situation était du même calibre que tous ces milliers d’Africains (non importants) et ces deux-trois Américains (importants). Non, je n’ai pas honte! C’est important de sensibiliser les gens! La mononucléose fait des dizaines de morts par année, peut-être, je pense, c’est plausible, non? En tout cas! J’étais fatigué!

Tout ça pour dire que cette semaine, lors de mon dernier suivi médical (suivi qui incluait une prise de sang aux deux semaines pour contrôler mon foie), l’hôpital m’a laissé un doux souvenir de tout ce processus, sous forme de patients extralouches dans la salle d’attente.

Premièrement, trois personnes probablement lointains cousins de la famille Addams. Un frère et une sœur (dans probablement la fin quarantaine, mais mes estimations d’âge sont jamais bonnes), et leur mère (septuagénaire peut-être…). Le frère avait un visage de soumis/victime, c’est sûr qu’il se fait encore battre, la mère avait les cheveux rouges, pas besoin d’en rajouter, et la sœur! Oh la sœur! Si elle faisait un sourire en coin après ses phrases, elle serait probablement la femme la plus cool au monde, avec un sens de l’humour incisif et délicieux. Malheureusement, avec ses yeux actuels, elle avait surtout l’air médicamentée. « Toi mon frère à l’autre bout, qu’est-ce que tu penses de ça si on va manger là, avons-nous un consensus? » Ça aurait très bien pu passer pour un genre de sarcasme ou de commentaire faisant référence à un événement antérieur, si seulement elle avait pas l’air si droguée! Ah oui, et pour un portrait assez juste de son apparence, tapez « Yzma » dans Google.
Allez-y, je vous attends…

De rien, ça me fait plaisir.

Derrière eux, une vieille infirmière retraitée, avec son mari. Normalement, les vieilles retraitées qui parlent trop fort, ça m’énerve, mais elle! Elle était tellement drôle!

« Mon mari il dit tellement de niaiseries que sur sa carte d’assurance maladie, où le don d’organe au verso ça dit ne pas donner sa langue à un muet, il va virer fou! » Aucun bon sens! Ou lorsqu’elle expliquait à un pauvre malade captif que son mari avait les deux genoux et une hanche de refaits : « La belle mère, la vieille colisse, a pas laissé d’héritage à part des mauvais os! » Elle était fantastique!

Et finalement, l’infirmière était en formation, et elle a semi-manqué ma prise de sang.
Je vous ai menti, c’est le bleu sur mon bras le souvenir…

Bouh!!!
Hahaha! Oui, je sais, je vous ai fait bien peur! Je suis coquin comme ça!
Aujourd’hui vous verrez plein de choses effrayantes, des zombies, des fantômes, l’ebola, le docteur Barrette, mais, si vous êtes dépourvu de féérie, ou diabétique, il se pourrait que vous n’appréciiez pas l’Halloween. Si vous êtes comme mes parents, vous n’appréciez surtout pas les enfants qui sonnent à votre porte et vous harcèlent. Si vous êtes dentistes… carry on!

J’ai donc concocté pour vous une petite liste de choses à faire pour éviter d’avoir des enfants chez vous ce soir. Elle est graduée, pour pourrez donc utiliser votre bon jugement pour cibler le niveau de motivation des petits morveux de votre quartier, et appliquer une méthode appropriée.

Dans la catégorie « lâcheté »

-Ne pas décorer et éteindre toutes les lumières
Le classique, qui devrait décourager une majorité d’enfants.

-Quitter la maison
Infaillible, mais ne modifie pas le comportement des enfants pour l’année prochaine


Dans la catégorie « La cruauté est toujours plus douce lorsqu’elle est projetée sur un enfant »

-Décorer de manière assez grandiose, mais mettre une note « plus de bonbons » sur la porte.
Tous leurs espoirs seront détruits!

-S’assoir dans un fauteuil, dos à eux, leur faire chanter une chanson pour des bonbons et ne jamais se retourner.
Ça a le double bénéfice d’en plus briser leur rêve de vedettariat.

-En ouvrant la porte, voler leurs bonbons et lancer leur citrouille dans la rue.
Bonbons gratuits! Même pas besoin d’aller à la pharmacie début novembre pour les rabais! Très sage durant cette période austère.

-Se déguiser en tueur, et rôder sur le terrain
Si vous pouvez avoir un figurant qui sert de victime, ce sera encore plus efficace.

-Mettre la silhouette de Guy Turcotte dans une fenêtre.
Celle-ci fonctionnera surtout pour les enfants accompagnés d’un parent.


Dans la catégorie « investissement à long terme »

-Empoisonner les bonbons que vous donnez.
Ceci ne vous épargnera pas la tâche cette année, mais vous devriez élaguer la meute de façon considérable pour l’année prochaine.

Et, puisque mon poème de St-Valentin fut un grand succès, je vous laisse avec un pour l’Halloween.

L’Halloween c’est ce soir
Les plus vites pourront voir
Qu’avec "Halloween" je n’ai pas terminé
Parce que je ne savais pas le rimer
Alors oui on se costume
Avec des paillettes, ou avec des plumes
En autant que ça soit sexy
Aller ma belle, montre tes boules esti sapristi
Pis toi le dude, on veut voir tes gros bras
Que tu as travaillé au gym durant ben des mois
Les plus vieux vont se saouler dans un bar
Les plus jeunes courent dans les rues, mais pas trop tard
À la fin tout le monde a mal au cœur
Après avoir ingéré de l’alcool ou des bonbons durant des heures

Joyeuse Halloween!

Nous nous sommes laissés la dernière fois, alors que Babe et moi faisions preuve de beaucoup d’alternativité en allant voir un spectacle d’un ami dans un bar louche de Basse-Ville. Continuons ce récit non-épique immédiatement !

Il approchait 20h30, nous sommes donc retournés à l’intérieur, descendu les marches, tourné les coins, remonté les marches, et nous sommes arrivés à la salle. Nous nous sommes fait étamper, malheureusement, je ne me suis pas fait carter pour probablement ma quatrième ou cinquième sortie dans un bar (et on me dit que je ne fais pas mon âge, menteurs !!). Nous sommes arrivés vers la fin du soundcheck du band de mon ami. Immédiatement, Babe fut hypnotisée par la voix du chanteur.
« Mon ami c’est le guitariste à gauche là. »
« Hein excuse-moi, je t’écoutais pas… »

En attendant le spectacle, je me mis à observer les gens autour. Tous étaient minces, vêtus de skinny jeans, les cheveux un peu longs, une casquette ou une tuque. Étant donné que je suis très alternatif, j’avais le gabarit de base pour me confondre dans la foule, mais clairement, il me manquait trois tatous et quatre piercings pour être un parfait caméléon.

Un gars échappa sa bière, et je passai cinq minutes à les regarder tenter d’essuyer le dégât. Ils commencèrent avec des essuie-tout et une flash-light, sans grand succès. Ensuite, ils se firent donner un balai. Non mais! Ce n’est pas un balai que ça vous prend, c’est une moppe! C’est élémentaire là ! Faut pas avoir écouté Martha Stewart pendant des heures pour savoir ça !

Nous voulions quitter vers 21h15, un moment donné là, faut ben dormir, mais quinze minutes après notre arrivée, le spectacle n’était toujours pas commencé. Où est rendue la ponctualité chez nos jeunes ? C’est si désagréable ! Babe désirait fortement faire un montage photo pour immortaliser la soirée, toutefois elle se battit avec son iPhone pendant dix minutes, ne se rappelant pas de son mot de passe pour télécharger l’application. Elle finit par le trouver, mais ne se souvint pas de ses questions de sécurité et se fit bloquer son compte. Très utile.

Finalement, le spectacle commença, fut très bon, et se termina.
Nous ressortîmes, beaucoup plus alternatifs que nous rentrâmes, et bien sûr, le cœur de Babe ne battait que pour le chanteur.
#groupie
Tranquillement, la fin de l'année approche et je me dois de vider mes archives d'anecdotes de 2014 pour faire place à celles de 2015.

Comme vous le savez, je suis quelqu’un de très alternatif. (Je vous laisse une pause pour savourer le sarcasme.)

Ce que je suis par contre est un bon ami, du moins j’essaie. Et l’anecdote qui suit est survenue cet hiver, alors qu’un de mes amis donnait un spectacle avec son band. Je ne les avais jamais vus, et ils m’intriguaient, alors lorsque j’ai vu l’invitation Facebook, j’ai lutté sauvagement contre ma tendance casanière et j’ai cliqué « Going to ».

Le spectacle se donnait dans un petit bar louche de Basse-Ville (deux endroits que je n’aime pas fréquenter), et pour m’accompagner, j’ai demandé à ma Babe, compagne de toutes mes sorties un peu wilds, et par wilds je veux bien sûr dire aller au cinéma voir des films d’adolescents ou aller à Montréal voir un spectacle de Katy Perry. Je vous l’ai dit, je suis très alternatif. D’ailleurs, parlant cinéma, la dernière fois que je suis allé avec elle, j’ai vu sur un comptoir à côté des napkins une pompe avec une pancarte écrite : « saveur de beurre » dessus. Je sais que c'est probablement fait avec la sueur et le gras des nerds qui campent dehors pour voir les nouveaux films de science-fiction, mais une partie de moi est devenue complètement folle en voyant le mot "beurre" affiché sous un bouton qui semblait être à volonté. J’en ai mis beaucoup.

Donc c’était la journée après ma fête, j’ai alors pu la convaincre que c’était une activité reliée à mon vieillissement, et ainsi ne pas aller seul dans un bar louche de Basse-Ville (très alternatif). Avant le spectacle, nous sommes allés manger dans un petit resto un peu trop jeune et branché, resto qui était bondé. À notre arrivée, le serveur/placier nous dit : « Il n’y a plus vraiment de places, voulez-vous vous asseoir au bar ou aller à la table là-bas avec d’autres gens ? » Euh, je pense qu’on va prendre l’option trois et on va attendre qu’une table se libère, tsé, comme on fait dans les vrais restaurants. Qu’en dis-tu mon petit génie à la tuque tellement légèrement déposée sur la tête qu’elle risque de tomber à chaque faux mouvement ?

Mon ami m’avait dit qu’ils jouaient vers 20h30, et nous sortîmes de table vers 20h. Pour passer le temps, nous marchâmes un peu dans les rues, en prenant soin d’éviter les seringues et les itinérants. Nous nous rendîmes au bar louche, question de cibler l’endroit. En entrant, la multitude de graffitis sur les murs, principalement des têtes de mort et autres symboles synonymes de joie, nous traumatisèrent vaguement, et ce, malgré le fait que nous soyons très altern—bah vous avez compris! Nous descendîmes dans un dédale d’escaliers et de corridors exigus, en tentant d’ignorer les planchers sales, et les nombreux murs dessinés.

L’endroit était désert. Ce que nous ne savions pas, c’est que nous n’étions qu’à la moitié du chemin, et que si nous avions persisté et passé le petit vestiaire, tourné un coin, monté d’autres marches, nous aurions abouti sur la salle, mais bon, de toute façon, nous étions beaucoup trop tôt pour le spectacle. Nous avons donc rebroussé chemin et sommes retournés dehors, marcher sous le petit rideau de neige blanche. Pureté qui discordait solidement avec ce que nous avions quitté… 

La suite, la semaine prochaine. (Je sais, ça commençait juste à être intéressant)

Avertissement
Le billet suivant contient des propos à caractère scatologique plutôt intenses. Il pourrait ne pas convenir aux personnes respectables ou aux cœurs sensibles. La discrétion du lecteur est recommandée.


Mon corps n’est pas québécois.

Non seulement j’ai une silhouette « européenne », dénudée de toute icône de hockey, sans chaine au cou d’un argent immaculé, ou de barbe d’un pouce sculptant ma mâchoire, mais mon intérieur aussi a de la difficulté avec le terroir. Surtout avec le met national, la poutine!

Sachant ceci, il serait logique pour moi de me tenir loin de cette abomination culinaire. Toutefois, dans un élan très peu Vulcain, il m’arrive parfois de défier cette logique et de mouiller mes lèvres de frites, fromage et sauce brune. Et, lorsqu’un tel élan me prend, le résultat est comparable à un lavement intestinal digne des plus grands spas. Mon corps interprète le dépôt final de la fourchette dans le plat vide comme un signe qu’il est temps de faire un reset dans l’estomac, le petit et le gros intestin.

Vous comprendrez donc, si je vous parle de ça, que récemment j’ai subi l’expérience à nouveau.

Effectivement, en plein milieu d’un malaise existentiel dû à un combo cruel de fatigue et de cours ennuyeux, l’envie me prie de manger une poutine. J’imagine que je voulais me punir pour cet écart comportemental. Quand on laisse notre cerveau nous convaincre qu’on devrait quitter notre vie et devenir auteur dans une petite maison pittoresque de Nouvelle-Angleterre, on mérite de se faire semoncer.

Vingt minutes après avoir avalé la dernière bouchée, malgré la présence de mon chat ronronnant sur mon ventre, débuta la violente réaction intestinale. Je me rendis rapidement à la salle de bain, tassant minou en vitesse, et préparant mon deuil des boxers que je portais. Par chance, aucun incident fâcheux ne se produisit, et je pus expulser dans le bol. Et expulser comme un champion fis-je! Mes crampes se transformèrent en un bon coulis de bouette qui remplit la toilette. Après avoir passé le quart du rouleau à nettoyer le tout, je retournai à mon ordinateur travailler.

Une dizaine de minutes plus tard, je sentis mon anus faire de l’épilepsie et je courus de nouveau à la toilette, cette fois-ci pour évacuer principalement du liquide, sans aucun doute la partie « sauce » de la poutine. Un autre quart du rouleau et je me relevai, l’anus un peu à vif, mais calmé de son hyperactivité.

Vous savez lorsqu’on est malade et qu’on vomit deux ou trois fois de suite? La dernière fois il n’y a plus rien qui sort, mais on a des spasmes quand même? Eh bien la troisième fois que je m’assis sur le bol, un bon vingt, vingt-cinq minutes plus tard, je vécus sensiblement la même chose, mais inversé. J’avais l’anus qui spasmait désespérément et qui voulait mourir, mais rien de sortait de mon intestin…

Fin du lavement.

Et là, vous vous dites sûrement: « Mais pourquoi est-ce que tu nous as raconté ça? » Je ne vous cacherai pas que ce billet avait un caractère plutôt égoïste. Je l’ai fait pour moi, pour que la prochaine fois que l’envie me prendra de manger une poutine, je pourrai le lire à nouveau pour me rappeler ce dans quoi je m’apprêterai à m’embarquer…


Un ami a récemment lu mon avenir dans les feuilles de thé.
Je dois faire attention, dans les prochaines semaines, une nouvelle personne dans mon entourage, qui me semble agréable et sympathique, me trahira. Et bien entendu, étant asocial et plutôt ermite, le seul moment où je rencontre de nouvelles personnes est lors de mon activité favorite de la rentrée : la formation d’équipes pour les travaux!

Et, comme chaque session, je suis épaté de l’homogénéité, de la fadeur et des illusions effrayantes de mes potentiels futurs coéquipiers. Pensions-nous que miraculeusement ces gens changeraient? Hahahahahahaha!!! Et savez-vous, cette session j’ai appris que ce ne sont pas seulement les étudiants en administration qui sont trop intenses, mais les autres aussi. Finalement, ce sont tous les étudiants universitaires qui sont trop intenses pour moi!
*À noter que les erreurs d'orthographe des présentations n'ont pas été corrigées afin de garder un caractère plus véridique à ce billet*

« Nous sommes deux étudiants en médecine sérieux et travaillants à la recherche de partenaires pour cette belle aventure à distance. »

Partons-nous pour le Nouveau Monde? Avons-nous averti le Roi? Belle aventure… C’est juste un petit rapport… À moins qu’ils croient que le travail se résume à une relation extraconjugale par webcam… Ai-je mal lu le plan de cours?

« Je suis étudiante en sciences biomédimédicales et je suis très motivée à avoir des bonnes notes pour bien démarrer l'université. Si vous chercher encore des gens je voudrais être de la partie! »

Pauvre elle, elle n’a pas compris que la façon de « bien démarrer » l’université c’est avec une beuverie et un avortement un mois plus tard. Ce n’est pas avec un A+.

« Je viens de la région de St-Jean-sur-le-Richelieu. Je suis impliqué dans ce que je fais, orthographiquement parlant je me considère bon, j'ai plusieurs idée dans la têtes reste à voir qui veut en discuter avec moi. »

Les deux fautes d’orthographe immédiatement après son affirmation d’être « orthographiquement bon » n’ont pas été rajoutées… Je mène une bonne vie et Jésus m’aime, alors il me fait des petits cadeaux comme ça!

« Je commence mon certificat de gestion à distance et je suis très motivée. J'ai fait mes sciences natures au Cégep et je me considère compétente dans tous les cours que j'entreprend. À moins d'objection de votre part, j'aimerais bien me joindre à votre équipe :) »

Bonjour ma belle, j’aimerais que tu entreprennes des cours de danse sur poteau, de macramé et de physique quantique. Ensuite, réinscris-toi à ce cours l’année prochaine, et si tu es capable de redire la même chose, je n’aurai aucune objection à ce que tu te joignes à mon « équipe ». *clin d’œil, clin d’œil*

« J'en suis présentement à ma 3e année au Bac en Administration. Je suis quelqu'un de travaillant qui désire performer dans ce cours. Je suis aussi intéressé à faire des rencontres réelles plutôt que virtuelles. »

Moi aussi je préfère les rencontres réelles, c’est toujours plus agréable d’avoir la main d’une autre personne dans le pantal--oh OK, pour les travaux tu parles! Oui oui, c’est bien ça aussi…

« Salut, je me cherche une équipe, s'il y a des personnes qui ''fit'' avec le titre, ou bien que ça les intéresses, ou non vous êtes bienvenus! »

Bref, vous prendrez n’importe quoi, c’est ça?

« Je cherche des partenaires pour les travaux,  j'habite à une certaine distance du campus et donc je préfère le travail à distance. J'aime le travail bien fait et si possible en bonne compagnie! »

Oh mon dieu! Moi aussi j’habite à « une certaine distance » du campus! Es-tu mon voisin?

« Bonjour, j'aime vos présentation simples et qui dégage la simplicité et la bonne attitude alors si vous le voulez je peux me joindre à votre équipe. »

Vous comprendrez que ce n’est pas ma présentation qu’il a lue… Bonne attitude? Hahahaha! S’il vous plaît!


Et là, j’imagine que vous vous dites « Oui c’est ça là, tu ris des autres, mais toi, es-tu capable de faire mieux? » Je ne sais pas si je suis capable de faire mieux, mais je suis sûrement capable de faire plus intéressant

Bonjour,

Je suis étudiant en comptabilité, je ne possède toutefois pas de bas bruns.

Outre la pertinence, la justesse et autres principes comptables importants, j'ai de forts intérêts dans des choses plus "cool" (musique, lecture, écriture, humour, etc.). J'ai autoproduit un EP, écris et autoédité trois livres, animé plusieurs spectacles, je ne suis donc pas quelqu'un de totalement ennuyant, et ce, même si j'ai la chair de poule lorsque j'entends "débit/crédit".

Je cherche, idéalement, des gens qui sont un peu plus que seulement "motivés" ou "désireux d'avoir une bonne note". Des gens sympathiques, drôles, pas compliqués, qui seront plaisants à travailler avec.

J'habite assez près de l'université, je suis donc disponible pour des rencontres en personne, toutefois, le travail à distance me plaît aussi... on peut dire que je suis aux deux.  ;)

Au plaisir de passer une belle session avec vous.




Voilà maintenant près de trois semaines que nous regrettons le départ trop hâtif de Robin Williams. Étant saturés de « Mrs Doubtfire », « Jumanji », « La société des poètes disparus » et autres œuvres de qualité, nous pouvons maintenant avoir une discussion sérieuse sur le fond du sujet de cet événement tragique.

Le suicide.

Peu de gens sont au courant, mais j’ai déjà moi-même pensé quelques fois au suicide. Oui, il m’est arrivé, en travaillant avec des gens, de me dire « mon dieu, tu pourrais pas te suicider toi, mesemble que ça rendrait ma vie plus simple! »
Je sais, venant de moi, c’est surprenant.

Mais pour ce qui est de penser à me suicider, moi, bien sûr que non! Faisons la liste :
Je suis un homme.
Blanc.
Hétérosexuel.
Nord-américain.
Venant d’une famille relativement aisée.
Avec des parents qui m’aiment.
Non-divorcés.
De quoi ai-je à me plaindre!
Le pire qui me soit arrivé, outre ne pas pouvoir postuler pour un poste d’auxiliaire d’enseignement à l’université, car je suis trop riche et pas un immigrant, c’est de ne pas avoir aimé mon emploi, et d’avoir été un peu déprimé pendant quelques mois, avant de finalement effectuer un retour aux études.

Bon, je sais que pour plusieurs, ce détail fait en sorte que mon opinion perd beaucoup de valeur, mais bien que je ne sois pas un expert en « difficultés de la vie », je peux vous dire ceci : lorsque vous broyez du noir, il est primordial D’EXTÉRIORISER vos sentiments! Ne gardez pas ça en dedans à vous consommer l’âme. Parlez-en! Écrivez-le! Peignez-le! Courez-le! Nagez-le! Faites tout ce que vous pouvez pour vous débarrasser de cette déprime-là, car on voit vers où ça peut nous mener. Qui sait, vous vous découvrirez peut-être une âme d’artiste!

Trouvez-vous un ami à qui parler, des amis même si vous pouvez, du soutien, de l'appui. Un problème se règle mieux à plusieurs. Ils peuvent vous apporter une opinion extérieure, voir la chose sous un autre angle, une nouvelle perspective, etc. Ne combattez pas vos démons seul, parce qu’ils ont déjà une longueur d’avance, ils vous tiennent à la gorge et vous étouffent.

Et si jamais vous avez tout fait et tout est perdu, j’ai récemment appris que c’est dans le sens de la longueur qu’il faut couper, pas perpendiculaire, comme ça les veines risquent moins de se refermer.

Mais vraiment, essayez d’en parler avant. Vous ne voudriez pas laisser une facture salée de nettoyeur à la succession!
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