Mourir, contrairement à son nom, c'est dur et c'est pas drôle
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*Shout out pour ce titre très Fall
Out Boy circa 2005*
Les
fans hardcore de ce blogue se souviendrons que mon tout premier billet, il y a
de cela presque deux ans, jour pour jour, concernait un appel de Nouvel An avec
ma tante. Eh bien cette tante est décédée durant les Fêtes.
Oui,
je sais, j’ai le tour d’annoncer des nouvelles comme ça.
Et
bien entendu, puisque je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur le solennel et
que je crois fortement que lorsqu’on est capable de rire de quelque chose, on
est capable de passer à travers, laisser-moi partager avec vous quelques
pensées diverses que j’ai eues durant cette demi-douzaine d’heures où je suis
resté planté debout à serrer les mains de 90% d’inconnus.
Commençons
avec ladite poignée de main. Parfois trop dure, parfois trop molle, c’est un
contact humain duquel je pourrais me passer, bien honnêtement. Surtout
lorsqu’on entend un endeuillé dire à son voisin : « Hey j’ai
tellement le rhume là… mes sympathies… » Par chance, un coup de pompe de
Purell pour une dizaine de poignées de main, et je crois que je me suis évité
le plus gros des microbes.
Parlant
sympathies, un conseil, si jamais vous voulez vous démarquer lors d’une
procession devant une famille récemment allégée d’un membre, employez le terme
« condoléances ». J’ai dû n’en entendre que cinq, qui ont percé au
travers la marée de « mes sympathies ».
Mention
spéciale à la vieille madame qui m’a demandé : « Vous êtes qui
vous? » avant de me serrer la main. Euh bitch, je suis en deuil, t’es qui
TOI? En fait, la façon la plus efficace de maintenir un flot constant est
d’éviter les noms et liens avec la personne décédée, parce que a) ça ne vous
intéresse pas, puisque cette personne n’aura absolument aucun impact sur votre
vie, et b) il y a sûrement quelqu’un d’autre dans la file qui lui a demandé,
donc elle a pu partager et ainsi se sentir spéciale et faire son deuil. Alors
un sourire, un merci, une poignée de main, et bye on passe à un autre appel.
Comme
j’expliquais à mes petites cousines, on a toujours le loisir de contrôler
l’échange. Elles me disaient qu’elles ne savaient jamais quoi faire, donner des
becs ou une poignée de main. Je leur ai dit que c’était à elles de décider et
de ne pas se laisser imposer le vouloir de l’autre. Et la beauté là-dedans, c’est
que dans des circonstances funèbres, une attitude un peu froide et distante
peut toujours être excusée par une présomption de tristesse due au deuil.
« Hey elle doit vraiment être sous le choc, elle m’a à peine parlé la
petite là-bas… »
OK, ça, c’était pour le salon. Maintenant, voici quelques
suggestions pour François, car je sais qu’il lit régulièrement ce blogue
lorsqu’il est assis sur la pape-toilette, concernant des façons de rendre
l’église plus 2016. Parce que sérieusement, c’était d’un ennui les funérailles
là!
Je regardais le crucifix, et il serait temps de changer
Jésus. En mettant Harry Styles dessus, une toute nouvelle génération de
fillettes accourrait à l’église, du moins, si je me fie à ma petite cousine…
Il y a une trop grande confusion sur quand se lever, quand
s’asseoir, quand s’agenouiller... Si on installait des pictogrammes lumineux
sur les colonnes ou à l’avant, bien à la vue, ce serait, selon moi, beaucoup
plus simple.
Les hosties, ça fait cheap un peu. Ils devraient les servir avec
du porc effiloché ou du macaroni au fromage, ça semble être la grande mode ces
temps-ci. D’ailleurs à ce sujet, suis-je le seul que ses yeux louchent quand je
lis « mac’n cheese » dans un
menu? « Macaroni au fromage » ça fait pas assez cool?
Par pitié, l’encens, on se débarrasse de ça. On peut le
remplacer par 2-3 pouches de Febreeze si on insiste pour avoir de quoi, mais
faut abolir l’encens. Je comprends que ça assure que tout le monde aura la
gorge nouée et versera quelques larmes, mais c’est probablement cancérigène.
Et un dernier truc, si vous voulez vous assurer de ne pas
pleurer durant des funérailles, écoutez ce que le curé dit au lieu de vous
rappeler des souvenirs tristes de votre personne décédée. Vous allez tellement
être confus par toutes les incohérences et histoires sans bon sens que vous
resterez l’œil sec. Jusqu’à l’encens.
Toutes mes condoléances.
RépondreEffacerTien, un sixième ;)